
L’année 2024 a vu s’envoler les performances d’Athènes. Avec un supplément de 17% d’arrivées internationales, la capitale grecque devance Barcelone ou Rome - DepositPhotos.com, jana_janina
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Le 9 mai dernier, citant le rapport de l'European Travel Commission (ETC), le bulletin d'information du ministère du Tourisme de Grèce indiquait que : « Dans le lot de tête des cinq destinations les plus convoitées pour leur bon rapport qualité/prix, la Grèce est classée en quatrième position derrière l’Italie, Chypre et Malte ». Un excellent point.
Mieux, le même jour, la destination annonce que les arrivées de touristes britanniques sur le premier trimestre de 2025 ont augmenté de 110,5%. Une première.
Quant aux Allemands, leur progression sur la même période est de 35,3% !
Autre information encourageante : en février 2025, le pays a enregistré 10% d’augmentation sur les locations de courte durée par rapport à 2024. Ce qui situe la destination au-dessus de l’augmentation moyenne en Europe qui est de 5,9%.
Athènes de plus en plus visitée en hiver

Avec un supplément de 17% d’arrivées internationales, la capitale grecque devance Barcelone ou Rome mais se situe derrière Budapest, Miami (+18%) et Alicante (+22%).
Athènes réussit donc son pari : développer un tourisme urbain à l’année, alors qu’elle était surtout une escale vers d’autres destinations durant les beaux jours.
Pour autant, d’autres régions reçoivent leur part de clientèles : la Crète (22%), Sud Egée (28%) ; les Îles ioniennes (10%) et la Macédoine centrale (7%).
Et le gouvernement annonce vouloir développer la région occidentale du pays d’ici 2030. Mais aussi, le nord pour le ski et, forte de son parc thermal, le bien-être.
Une hôtellerie en forme
Autre point positif : le taux d’occupation du premier trimestre 2025 est en augmentation moyenne de 5%, tandis que le Revpar a grimpé de 13,5%.
Le seul mois de mars a vu la fréquentation hôtelière augmenter de façon spectaculaire : 71% !
Des chiffres qui, eux aussi, confirment la principale réussite du tourisme grec : l’étalement annuel de sa fréquentation.
Le seul mois de mars a vu la fréquentation hôtelière augmenter de façon spectaculaire : 71% !
Des chiffres qui, eux aussi, confirment la principale réussite du tourisme grec : l’étalement annuel de sa fréquentation.
Investissements hôteliers : et pourquoi pas du luxe !
Autre sujet de satisfaction : les investissements hôteliers progressent. On en dénombre 220 pour l’année 2025.
Thessaloniki seule, selon le Greek Hospitality Industry Performance, annonce pour le premier trimestre 2025, une augmentation de 40% pour les 5 étoiles et de 19% pour les 4 étoiles.
Alors que la destination a longtemps offert un hébergement pour des budgets modestes (petits hôtels, chambres chez l’habitant), la voilà jouant aujourd’hui, comme bien d’autres destinations, la carte du luxe. Pour atteindre une hausse des recettes de l’ordre de 2,5 milliards d’euros, il ne fait pas de doute que cette carte est bien la plus efficace.
Lors du Forum économique de Delphes, l’accent a d’ailleurs été mis sur le développement de « villas de luxe » sur des sites encore sauvages !
Deux resorts de l’île de Kea et Folegandros, entre autres, ont progressé dans la liste des destinations les plus luxueuses de la mer Egée.
Thessaloniki seule, selon le Greek Hospitality Industry Performance, annonce pour le premier trimestre 2025, une augmentation de 40% pour les 5 étoiles et de 19% pour les 4 étoiles.
Alors que la destination a longtemps offert un hébergement pour des budgets modestes (petits hôtels, chambres chez l’habitant), la voilà jouant aujourd’hui, comme bien d’autres destinations, la carte du luxe. Pour atteindre une hausse des recettes de l’ordre de 2,5 milliards d’euros, il ne fait pas de doute que cette carte est bien la plus efficace.
Lors du Forum économique de Delphes, l’accent a d’ailleurs été mis sur le développement de « villas de luxe » sur des sites encore sauvages !
Deux resorts de l’île de Kea et Folegandros, entre autres, ont progressé dans la liste des destinations les plus luxueuses de la mer Egée.
Les croisières ne désarment pas !
Sur les flots qui ont vu voguer Ulysse, une autre performance (dont on se passerait sans doute bien) provient de l’augmentation continue du nombre de croisiéristes : 22,4% de croissance par rapport à 2023 !
Et cela grâce à 5 millions de passagers individuels dont les dépenses ont atteint 1,1 milliards d’euros.
Alors que 5 308 paquebots ont accosté dans les ports grecs en 2024, c’est Le Pirée qui en a accueilli le plus, avec 48% des recettes, suivi par Corfou et Héraklion, loin derrière.
Quant aux petits ports situés sur les îles, ils bénéficient de plus en plus de subventions afin d’en améliorer les infrastructures d’accueil et de sécurité. C’est le cas, par exemple, de Tinos qui reçoit une enveloppe de 2,5 millions d’euros et récupérera sans doute sa part de touristes.
Mais, Santorin et Mykonos, malgré les nombreuses alertes de surtourisme qui ont été faites dans la presse internationale, reçoivent 7% des arrivées chacune. Ce qui est beaucoup trop au regard de la taille de ces îles et de leur fragilité.
Santorin n’a-t-elle pas connu un séisme cet hiver ? Et Rhodes des incendies ?
Lire aussi : Vacances en Grèce : les Cyclades prêtes à accueillir les touristes, après séismes et inondations
Et cela grâce à 5 millions de passagers individuels dont les dépenses ont atteint 1,1 milliards d’euros.
Alors que 5 308 paquebots ont accosté dans les ports grecs en 2024, c’est Le Pirée qui en a accueilli le plus, avec 48% des recettes, suivi par Corfou et Héraklion, loin derrière.
Quant aux petits ports situés sur les îles, ils bénéficient de plus en plus de subventions afin d’en améliorer les infrastructures d’accueil et de sécurité. C’est le cas, par exemple, de Tinos qui reçoit une enveloppe de 2,5 millions d’euros et récupérera sans doute sa part de touristes.
Mais, Santorin et Mykonos, malgré les nombreuses alertes de surtourisme qui ont été faites dans la presse internationale, reçoivent 7% des arrivées chacune. Ce qui est beaucoup trop au regard de la taille de ces îles et de leur fragilité.
Santorin n’a-t-elle pas connu un séisme cet hiver ? Et Rhodes des incendies ?
Lire aussi : Vacances en Grèce : les Cyclades prêtes à accueillir les touristes, après séismes et inondations
Les performances aériennes toujours à l’honneur
Dans le domaine déterminant de l’aérien, pas de doute : tout va bien.
Aucune clientèle n’étant superflue, les autorités grecques négocient à longueur d’année de nouvelles dessertes aériennes.
Exemples : Norse Atlantic Airways lance le premier vol direct entre Athènes et Los Angeles en juin prochain. Jet2 annonce une augmentation de ses vols de Manchester à Athènes pour l’année 2025 et l’année 2026. Même le Mozambique devrait voir ses vols entre Athènes et Maputo augmenter !
En résumé : selon le dernier rapport de l’Airports Council International Europe (ACI Europe), les aéroports grecs enregistrent au premier trimestre de 2025 une augmentation de 8,8%. Ce qui place la destination parmi les plus dynamiques d’Europe.
L’augmentation est de 11,4 % pour l’aéroport d’Athènes.
Aucune clientèle n’étant superflue, les autorités grecques négocient à longueur d’année de nouvelles dessertes aériennes.
Exemples : Norse Atlantic Airways lance le premier vol direct entre Athènes et Los Angeles en juin prochain. Jet2 annonce une augmentation de ses vols de Manchester à Athènes pour l’année 2025 et l’année 2026. Même le Mozambique devrait voir ses vols entre Athènes et Maputo augmenter !
En résumé : selon le dernier rapport de l’Airports Council International Europe (ACI Europe), les aéroports grecs enregistrent au premier trimestre de 2025 une augmentation de 8,8%. Ce qui place la destination parmi les plus dynamiques d’Europe.
L’augmentation est de 11,4 % pour l’aéroport d’Athènes.
Un emploi à la hausse
Ces bonnes nouvelles réjouissent d’autant plus les autorités que l’emploi est en forme.
En 2024, le nombre d’employés dans le secteur touristique a augmenté de 4,8% (versus 2023) avec 401 000 travailleurs en rythme normal et 713 000 durant la très haute saison.
Le seul secteur de l’hébergement a enregistré 12 000 emplois supplémentaires. Celui de la restauration : 6 000 ! Ce qui n’empêche pas le pays d’être à court de personnel. Près de 60 000 emplois seraient à pourvoir.
En 2024, le nombre d’employés dans le secteur touristique a augmenté de 4,8% (versus 2023) avec 401 000 travailleurs en rythme normal et 713 000 durant la très haute saison.
Le seul secteur de l’hébergement a enregistré 12 000 emplois supplémentaires. Celui de la restauration : 6 000 ! Ce qui n’empêche pas le pays d’être à court de personnel. Près de 60 000 emplois seraient à pourvoir.
Et encore… noces, couchers de soleil, yachting
Bien évidemment, la Grèce est également très fière d’annoncer les récompenses remportées au fil de l’année sur la scène internationale.
Classée parmi les cinq premières destinations mondiales pour l’accueil des mariages, elle est aussi en train de se hisser parmi les destinations les plus prisées dans le domaine de l’événementiel nautique.
Elle est surtout fière d’avoir gagné le titre de « Best Historical Attractions International » décerné par le Global Traveler Magazine, pour la quatrième année consécutive. Tandis que Santorin fait mieux en étant honorée du titre de « plus belle île d’Europe » pour la douzième fois !
Encore mieux : les tour-opérateurs britanniques ont élu Santorin « meilleure destination de coucher de soleil » en la plaçant devant des spots pourtant très réputés comme Majorque, Tenerife, Dubaï…
Quant à Mykonos, elle atteint une place de tête en matière de tourisme « gay » !
Classée parmi les cinq premières destinations mondiales pour l’accueil des mariages, elle est aussi en train de se hisser parmi les destinations les plus prisées dans le domaine de l’événementiel nautique.
Elle est surtout fière d’avoir gagné le titre de « Best Historical Attractions International » décerné par le Global Traveler Magazine, pour la quatrième année consécutive. Tandis que Santorin fait mieux en étant honorée du titre de « plus belle île d’Europe » pour la douzième fois !
Encore mieux : les tour-opérateurs britanniques ont élu Santorin « meilleure destination de coucher de soleil » en la plaçant devant des spots pourtant très réputés comme Majorque, Tenerife, Dubaï…
Quant à Mykonos, elle atteint une place de tête en matière de tourisme « gay » !
Contradictions, paradoxes : un avenir à surveiller
Face à ce type d’informations, quelles attitudes sont possibles de la part de la clientèle ?
D’une part, la clientèle de véritables grécophiles - ceux qui avouent avoir un besoin fort et récurrent de Grèce - risque d’être effrayée par de telles performances. Elle reporte donc son voyage sur des saisons et des sites supposés encore à l’abri de la surfréquentation.
D’autres au contraire, attirés par la qualité du balnéaire et l’animation de la vie diurne et nocturne grecque ainsi que par des tarifs attractifs, choisiront les séjours forfaitisés.
Restera toujours la clientèle d’amateurs de culture, désireux de découvrir de nouvelles facettes du patrimoine hellénique, en individuel ou en groupes.
Mais, si l’on en croit le dernier baromètre Orchestra/EDV, les prévisions de départs pour l’été sont moroses : -15% pour la Grèce.
C’est beaucoup, bien que cela soit explicable par une situation internationale chaotique. Le cas grec est donc à suivre de près…
D’une part, la clientèle de véritables grécophiles - ceux qui avouent avoir un besoin fort et récurrent de Grèce - risque d’être effrayée par de telles performances. Elle reporte donc son voyage sur des saisons et des sites supposés encore à l’abri de la surfréquentation.
D’autres au contraire, attirés par la qualité du balnéaire et l’animation de la vie diurne et nocturne grecque ainsi que par des tarifs attractifs, choisiront les séjours forfaitisés.
Restera toujours la clientèle d’amateurs de culture, désireux de découvrir de nouvelles facettes du patrimoine hellénique, en individuel ou en groupes.
Mais, si l’on en croit le dernier baromètre Orchestra/EDV, les prévisions de départs pour l’été sont moroses : -15% pour la Grèce.
C’est beaucoup, bien que cela soit explicable par une situation internationale chaotique. Le cas grec est donc à suivre de près…
* « Plus de 40 millions de touristes, majoritairement européens, ont visité la Grèce pays et ses îles en 2024 (+12,8%) générant plus de 21 milliards d’euros de recettes.
Cette évolution est due à la fois à la hausse de 12,2% du trafic de voyageurs en provenance des pays de la zone euro (14,5 millions) et à l'augmentation de 8,6% des voyageurs des pays de l'UE-27 hors zone euro », précise le communiqué de la Banque de Grèce.
Cette évolution est due à la fois à la hausse de 12,2% du trafic de voyageurs en provenance des pays de la zone euro (14,5 millions) et à l'augmentation de 8,6% des voyageurs des pays de l'UE-27 hors zone euro », précise le communiqué de la Banque de Grèce.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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