SNBA : la passion africaine

Mine de rien, la SN Brussels Airlines, la SNBA pour les initiés, a réussi à reconquérir la plus grande partie des parts de marché africaines occupées par feu la Sabena. Ce repositionnement a, en fait, été grandement facilité par les compagnies européennes concurrentes elles mêmes.

Celles-ci ont littéralement exploité leur position de quasi monopole suite à la disparition de la compagnie belge, de Swissair et d’Air Afrique. Geert Sciot, VP Communication : « Les agences de voyages des pays africains ont compris ce que la disparition de la concurrence pouvait signifier ».

Ce que confirme Claude Tasiaux, le patron du tour-opérateur ATEX spécialiste du Sénégal : « Sur la ligne de Dakar, Air France a littéralement profité de son monopole en majorant du jour au lendemain ses tarifs de près de 30%. » Cette expérience a servi de leçon à plusieurs états qui ont compris qu’il était vital de créer des compagnies nationales comme le Sénégal et Air Senegal International.

Plus marquant, certaines compagnies, come la Royal Air Maroc ont compris qu’elles pouvaient également exploiter le marché européen. Pour la RAM, en proposant ses destinations hors Maroc au départ de Bruxelles via son hub de Casablanca.

Même, la Lybie avec Afriqiya Airways, via Tripoli, s’est également lancée sur ce marché avec des vols partant de Bruxelles ou de Paris vers certains pays d’Afrique sub-saharienne.
Comme l’explique Geert Sciot, « Nous devons affronter non seulement la concurrence des compagnies européennes mais en plus celle de nouvelles compagnies qui voient le jour en Afrique. »

Claude Tasiaux : « La conséquence, nous la vivons en permanence. Nous assistons à un début de guerre tarifaire. Par exemple, des compagnies européennes comme la TAP ou Iberia ont répliqué en prospectent activement le marché belge avec des tarifications très concurrentielles ou des services dédiés spécialement à la clientèle ethnique en portant la franchise bagage.»

Les armes de la SNBA

La première réplique a été d’améliorer les relations vers Paris. Geert Sciot : «La France est un marché très important. Il ne faut pas oublier que près de 50 % des passagers provenant de l’Afrique ne font que transiter par Bruxelles.

Pour Paris, l’expérience Thalys entre Zaventem et la capitale française n’a pas été un réel succès. Aussi, nous avons décidé d’améliorer le service aérien entre Bruxelles et Paris. Ce qui a été une réussite car nous avons constaté une augmentation de 25 % de la clientèle provenant de France ».

Deuxième axe, la mise en place d’accords code share avec des compagnies desservant des destinations importantes pour les africains. Exemple : avec la compagnie émirati Etihad Airways va permettre, dès le 31 octobre, des connections vers Abu Dhabi et Toronto.

Et, indirectement vers l’Inde, en attendant un partenariat avec la compagnie indienne Jet Airways qui serait prévu, selon nos informations, à la fin du premier trimestre 2006. Or pour nombre de commerçants africain Mumbaï est une destination prioritaire.

Toujours au niveau des accords de code share, la SNBA envisage également de passer des contrats avec des compagnies africaines. Un peu à l’exemple de ce qui se passe déjà avec la Royal Air Maroc.

Quant aux accords de partage de code existant avec les compagnies américaines, le réseau africain de notre compagnie attire également les géants US. Deux exemples : les fonctionnaires internationaux basés à New York et les diplomates américains partant de Washington.

Grâce aux partages de code, American Airlines peut proposer aux experts onusiens de New York la destination Kinshasa et United Airlines vendre aux diplomates US plusieurs capitales du continent noir au départ de Washington.

Un petit détail qui en dit long sur la valeur du réseau africain : afin d’améliorer les fréquences des vols, la SNBA a décidé de mettre en piste un troisième A 330.dédié uniquement à l’Afrique.