Airbus A380 : l'envol du géant des airs est très attendu

Les touristes amoureux de l'aéronautique sont parfois venus de loin pour observer le premier vol, comme en témoignent les plaques d'immatriculation qui dépassent largement le sud-ouest, avec des amateurs venus des Pays de la Loire, du centre de la France, voire d'Alsace, et quelques véhicules venus d'Allemagne.

Une trentaine parmi les plus rusés ont adopté une position dominante sur la colline de Colomiers où trône le radar de l'aéroport, tandis que des grappes de quelques dizaines véhicules se sont placés à proximité des grillages de l'aéroport, en plusieurs points du côté ouest, où doit s'élever l'avion géant, tournant le dos à la ville de Toulouse.

Le parking principal en terre battue, qui pourrait accueillir jusqu'à 10.000 véhicules, ne devait être ouvert qu'à l'aube mercredi. Sur le parking limitrophe offrant 5.000 places, les forces de l'ordre dissuadaient mardi soir les nouveaux venus de rejoindre pour la nuit quelques dizaines de camping cars déjà installés.

Le programme le plus probable serait de 04h30 de vol

Le directeur des essais en vol d'Airbus, Claude Lelaie, a déclaré mardi soir que le décollage de l'A380 pour son premier vol était prévu à 10h30 mercredi. Interrogé lors du journal du soir de France 3 Sud, M. Lelaie, qui pilotera l'appareil avec son collègue Jacques Rosay a indiqué: "le décollage est prévu vers 10h30, (...) nous serons dans un rayon de 300 km autour de Toulouse, sans doute vers les Pyrénées, en général on travaille plutôt au sud de Toulouse".

M. Lelaie n'a pas souhaité se prononcer sur la durée du vol indiquant seulement qu'il "pourrait durer quelques heures". Selon le directeur des essais en vol, "nous allons trouver des résultats, les analyser, et nous aurons plusieurs programmes possibles".

Des sources informées interrogées mercredi évaluent à 04h30 de vol le programme le plus probable. Il a enfin estimé "qu'il n'y a rien de vraiment très difficile dans ce vol". "Le décollage c'est quasiment un non évènement, à part le fait que c'est très émouvant", a-t-il ajouté.

Le site de Toulouse-Blagnac, a déjà été le cadre par le passé de plusieurs vols d'essai historiques, à commencer par celui de la Caravelle, il y a juste 50 ans, suivi du Concorde et des Airbus.

La Caravelle : baptisé en référence aux navires avec lesquels Christophe Colomb découvrit l'Amérique, le premier biréacteur français est construit à partir de 1953 à Toulouse par la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (future Sud Aviation).

Le 21 avril 1955, le prototype numéro 1 quitte l'atelier pour passer aux essais. Il réalise son premier vol d'essai de 41 minutes, le 27 mai 1955. Ce projet innovant permet le retour de l'industrie aéronautique française sur la scène mondiale mais rencontre un succès mitigé, faute de véritable "famille" Caravelle, alors que la concurrence américaine marque des points avec le Douglas DC-9.

Le Concorde : fin 1967, le premier supersonique commercial sort son nez effilé des ateliers toulousains. Construit par Sud Aviation et British Aircraft Corporation, le prototype Concorde 001 décolle pour la première fois le 2 mars 1969 pour un vol de 29 minutes, piloté par André Turcat.

Le premier Airbus : le 28 octobre 1972, l'A300 fait ses premiers tours de roue à Blagnac dans l'indifférence générale, éclipsé par les paillettes du Concorde. Mis en service en mai 1974, ce moyen-courrier gros porteur est le premier appareil de la gamme du jeune consortium européen Airbus Industries, qui se lance dans la compétition aéronautique face à l'écrasante domination américaine.