7. Atténuer ou s’adapter : le dilemme « vert » reste à trancher
Autre sujet : en matière de transition, impossible de ne pas prendre en considération la plus impactante des transitions, la transition numérique qui n’en finit pas de nous étonner et de dérouter beaucoup d’entre nous - Depositphotos.com Auteur studiostoks
Au cœur de ce désordre, généré en très grande partie par les dégâts environnementaux et les légions de catastrophes climatiques devenues quotidiennes, partout sur la planète, l’humanité peut adopter selon les pays, diverses attitudes, plus ou moins nuancées, plus ou moins engagées, plus ou moins radicales.
Mais, globalement, le futur de la planète donc celui des destinations touristiques se joue sur les capacités de l’humanité à endiguer le phénomène du réchauffement climatique ou à l’accepter et faire avec.
Or, pour le moment, malgré les discours alarmistes des scientifiques, notamment des climatologues, les discours des politiques sont plus ou moins en adéquation. Mais, pas les actes.
Retrouvez notre série sur les tendances 2024
Ou en tout cas, très peu d’actes. En fait, quand il n’y a pas urgence à agir, on allonge les délais, on reporte les décisions et surtout on essaie de préserver des modèles économiques d’hier, afin de préserver les emplois d’hier.
De la même façon, admettons que le secteur touristique tient de plus en plus des discours extrêmement avisés, annoncent des schémas de développement et des stratégies éclairées prenant en compte la nécessité d’accomplir leur transition écologique, mais que pour le moment, la plupart des actions prévues sont lentes à voir le jour.
Bureaucratie ? Manque de moyens ? Scepticisme ? Irresponsabilité ?
De plus, il semblerait bien que les performances quantitatives soient toujours d’actualité au détriment des performances qualitatives. Qui, après les années Covid n’a pas guetté l’état de sa fréquentation, compter de près ses flux de visiteurs et afficher avec fierté ses progressions ?
Même la France est en train de se battre avec l’Espagne pour rester en tête du classement du tourisme international alors que le sur tourisme est loin continuera vraisemblablement de miner le tourisme de demain. Tandis que l’aérien a retrouvé ses ailes visant les 7 milliards de passagers dans un proche avenir !
Mais, globalement, le futur de la planète donc celui des destinations touristiques se joue sur les capacités de l’humanité à endiguer le phénomène du réchauffement climatique ou à l’accepter et faire avec.
Or, pour le moment, malgré les discours alarmistes des scientifiques, notamment des climatologues, les discours des politiques sont plus ou moins en adéquation. Mais, pas les actes.
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Ou en tout cas, très peu d’actes. En fait, quand il n’y a pas urgence à agir, on allonge les délais, on reporte les décisions et surtout on essaie de préserver des modèles économiques d’hier, afin de préserver les emplois d’hier.
De la même façon, admettons que le secteur touristique tient de plus en plus des discours extrêmement avisés, annoncent des schémas de développement et des stratégies éclairées prenant en compte la nécessité d’accomplir leur transition écologique, mais que pour le moment, la plupart des actions prévues sont lentes à voir le jour.
Bureaucratie ? Manque de moyens ? Scepticisme ? Irresponsabilité ?
De plus, il semblerait bien que les performances quantitatives soient toujours d’actualité au détriment des performances qualitatives. Qui, après les années Covid n’a pas guetté l’état de sa fréquentation, compter de près ses flux de visiteurs et afficher avec fierté ses progressions ?
Même la France est en train de se battre avec l’Espagne pour rester en tête du classement du tourisme international alors que le sur tourisme est loin continuera vraisemblablement de miner le tourisme de demain. Tandis que l’aérien a retrouvé ses ailes visant les 7 milliards de passagers dans un proche avenir !
➛Conséquences sur le touriste : une valse hésitation
Au cœur de ces contradictions, il n’est guère facile pour le touriste de trancher et d’avoir une attitude cohérente.
Bien que la sensibilité environnementale progresse régulièrement et que toutes les générations (mais surtout les jeunes) se préoccupent de la protection de notre patrimoine naturel, les gestes mettent du temps à traduire les engagements.
D’autant que les habitudes sont prises et qu’il faudra bien des années pour les défaire et imposer de nouveaux comportements au touriste.
Ainsi, dans le cas de l’avion, il tranchera en faveur du meilleur prix, donc celui du transport le plus polluant et aura toujours autant tendance à prendre sa voiture pour partir en vacances.
Bien que la sensibilité environnementale progresse régulièrement et que toutes les générations (mais surtout les jeunes) se préoccupent de la protection de notre patrimoine naturel, les gestes mettent du temps à traduire les engagements.
D’autant que les habitudes sont prises et qu’il faudra bien des années pour les défaire et imposer de nouveaux comportements au touriste.
Ainsi, dans le cas de l’avion, il tranchera en faveur du meilleur prix, donc celui du transport le plus polluant et aura toujours autant tendance à prendre sa voiture pour partir en vacances.
➛Conséquences sur les opérateurs de tourisme : faire preuve de responsabilité
En fait, et plus généralement comme l’indique l’économiste François Lévêque « il faudrait surtout enfin choisir entre deux solutions opposées. Soit on choisit des politiques d’adaptation au réchauffement, soit on choisit d’atténuer le réchauffement.
Mais, À première vue tout sépare ces deux formes de lutte contre le changement climatique. L’atténuation vise à le freiner, tandis que l’adaptation vise à s’y acclimater.
D’un côté il faut agir sur les causes, de l’autre il faut agir sur les effets sachant que l’atténuation porte ses fruits à long terme pour les générations futures alors que l’adaptation profite aux populations d’aujourd’hui en sauvant des vies et épargnant des infrastructures dès maintenant ».
Mais, À première vue tout sépare ces deux formes de lutte contre le changement climatique. L’atténuation vise à le freiner, tandis que l’adaptation vise à s’y acclimater.
D’un côté il faut agir sur les causes, de l’autre il faut agir sur les effets sachant que l’atténuation porte ses fruits à long terme pour les générations futures alors que l’adaptation profite aux populations d’aujourd’hui en sauvant des vies et épargnant des infrastructures dès maintenant ».
8. Artificiels ou naturels : en quels nouveaux dieux croire ?
Autre sujet : en matière de transition, impossible de ne pas prendre en considération la plus impactante des transitions, la transition numérique qui n’en finit pas de nous étonner et de dérouter beaucoup d’entre nous.
Surtout après cette année 2023 qui a assisté à l’explosion de l’I.A via le désormais célèbre logiciel ChatGPT dont la notoriété est devenue « mainstream » en quelques mois.
Oui, presque tout le monde a entendu parler de cette machine incroyable qui répond en quelques secondes à toutes sortes de questions : poliment, le plus sérieusement possible, avouant ses lacunes quand elle ne sait pas répondre, et capable de rédiger un texte en alexandrins ou dans une langue étrangère avec de plus en plus d’habilité. Pour les professionnels du tourisme, prompts à adopter toute sorte de nouvelles technologies, le futur de l’information était assuré !
D’ailleurs, très vite, un département comme les Bouches-du-Rhône par exemple ou des plateformes comme Expédia ont tenté l’expérience, tandis que des cohortes de journalistes ont fait des tests sur la fiabilité des réponses fournies et y ont été de leurs critiques. Critiques dont certaines, très nombreuses, ont concerné et concernent encore les menaces de ce genre d’intelligence sur l’emploi qui, soyons honnêtes, risque bel et bien d’y perdre quelques plumes à l’avenir.
Mais, globalement, il semblerait qu’entre intelligence humaine et artificielle, la partie ne soit pas encore gagnée ni par l’une ni par l’autre. Les deux intelligences ont en effet besoin chacune de l’autre. Sans humain pour alimenter les machines, d’où viendrait l’information ? C’est sur ce débat que l’on s’oriente dans tous les secteurs, y compris touristique.
Cependant, la technologie de l’information n’est pas la seule à fracturer nos contemporains. L’artifice est dans la consommation en général (alimentaire, vestimentaire, médicale) et a d’ores et déjà engendré des réactions contraires et orienté vers une consommation plus naturelle de nombreux segments de population. Même si le bio a tendance à décliner, inflation oblige, il est à prévoir qu’il progressera dans les années à venir.
Comme dans nombre de scénarios de science-fiction, l’homme apprend de plus en plus qu’il ne domine pas la nature mais qu’il a en a autant besoin que de la technique.)
Surtout après cette année 2023 qui a assisté à l’explosion de l’I.A via le désormais célèbre logiciel ChatGPT dont la notoriété est devenue « mainstream » en quelques mois.
Oui, presque tout le monde a entendu parler de cette machine incroyable qui répond en quelques secondes à toutes sortes de questions : poliment, le plus sérieusement possible, avouant ses lacunes quand elle ne sait pas répondre, et capable de rédiger un texte en alexandrins ou dans une langue étrangère avec de plus en plus d’habilité. Pour les professionnels du tourisme, prompts à adopter toute sorte de nouvelles technologies, le futur de l’information était assuré !
D’ailleurs, très vite, un département comme les Bouches-du-Rhône par exemple ou des plateformes comme Expédia ont tenté l’expérience, tandis que des cohortes de journalistes ont fait des tests sur la fiabilité des réponses fournies et y ont été de leurs critiques. Critiques dont certaines, très nombreuses, ont concerné et concernent encore les menaces de ce genre d’intelligence sur l’emploi qui, soyons honnêtes, risque bel et bien d’y perdre quelques plumes à l’avenir.
Mais, globalement, il semblerait qu’entre intelligence humaine et artificielle, la partie ne soit pas encore gagnée ni par l’une ni par l’autre. Les deux intelligences ont en effet besoin chacune de l’autre. Sans humain pour alimenter les machines, d’où viendrait l’information ? C’est sur ce débat que l’on s’oriente dans tous les secteurs, y compris touristique.
Cependant, la technologie de l’information n’est pas la seule à fracturer nos contemporains. L’artifice est dans la consommation en général (alimentaire, vestimentaire, médicale) et a d’ores et déjà engendré des réactions contraires et orienté vers une consommation plus naturelle de nombreux segments de population. Même si le bio a tendance à décliner, inflation oblige, il est à prévoir qu’il progressera dans les années à venir.
Comme dans nombre de scénarios de science-fiction, l’homme apprend de plus en plus qu’il ne domine pas la nature mais qu’il a en a autant besoin que de la technique.)
➛Conséquences sur le touriste : tout dépend des générations
Pour le touriste jeune des générations Y, Z et bientôt Alpha, il ne fait guère de doute que la technologie sera utilisée et appréciée. Mais à condition, qu’elle propose un vrai service. En revanche, pour les touristes des générations précédentes, la partie n’est pas gagnée.
Déjà épuisés par les nouveautés technologiques qui les assaillent depuis quelques années, ces touristes sont de plus en plus aptes eux aussi à utiliser la technologie ( GPS, réseaux sociaux, télétravail…
Mais, ils vivent encore entre deux mondes et restent accrochés à celui d’hier plus qu’à celui de demain. A l’humain plus qu’à une technologie qui pollue, stresse, déconcentre, abêti. Au naturel, plus qu’à l’artificiel.
Déjà épuisés par les nouveautés technologiques qui les assaillent depuis quelques années, ces touristes sont de plus en plus aptes eux aussi à utiliser la technologie ( GPS, réseaux sociaux, télétravail…
Mais, ils vivent encore entre deux mondes et restent accrochés à celui d’hier plus qu’à celui de demain. A l’humain plus qu’à une technologie qui pollue, stresse, déconcentre, abêti. Au naturel, plus qu’à l’artificiel.
➛Conséquences sur les opérateurs de tourisme : préserver l’humain
Pour les quelques années à venir, tant que le paysage ne s’est pas éclairci et que tous les problèmes n’ont pas été posés, notamment les problèmes juridiques, mieux vaut ne pas brûler les étapes et prendre le temps d’optimiser l’emploi de l’intelligence artificielle sans brusquer ses clients, et dissuader les générations les plus âgées de l’utiliser.
Conserver un personnel en chair et en os qui écoute, répond, explique… sera tout aussi voire plus apprécié.
Tandis qu’en matière de produits et de destinations, l’artificialisation devra reculer et laisser une place prédominante à la nature.
Conserver un personnel en chair et en os qui écoute, répond, explique… sera tout aussi voire plus apprécié.
Tandis qu’en matière de produits et de destinations, l’artificialisation devra reculer et laisser une place prédominante à la nature.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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