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Maroc : quid de l'avenir des agences de voyages traditionnelles d’ici 2020 ?

Lire la chronique de Fouzi ZEMRANI


En Tunisie et au Maroc où Internet se développe à grands pas, les agences de voyages sont désormais confrontée aux mêmes problématiques que leurs homologues de l'autre côté de la Méditerranée. L'union faisant la force, les fédérations d’Agences de voyages du Maroc et de la Tunisie, ont signé un protocole d’accord pour la mise en place d’une Fédération Nord Africaine d’agences de voyages.


Rédigé par Fouzi ZEMRANI le Lundi 28 Janvier 2013

Côté tourisme et voyages packagés, on semble se diriger vers un modèle où c’est l’internaute qui va constituer son package, en réservant ses vols via les low cost, son séjour via les sites du type Expedia , Booking ou Groupon... /photo JDL
Côté tourisme et voyages packagés, on semble se diriger vers un modèle où c’est l’internaute qui va constituer son package, en réservant ses vols via les low cost, son séjour via les sites du type Expedia , Booking ou Groupon... /photo JDL
Le 17 janvier dernier à Casablanca, les fédérations d’Agences de voyages du Maroc et de la Tunisie, ont signé un protocole d’accord pour la mise en place d’une Federation Nord Africaine d’agences de voyages.

Ce rapprochement inédit, a été motivé par un ensemble d'événements liés à la distribution du voyage et en rapport avec la situation macro économique de la région.

En effet, le printemps arabe à lourdement impacté l’activité des agences de voyages tunisiennes réceptives fortement adossées à des TO dont la clientèle aujourd’hui appréhende de séjourner en Tunisie en raison des ondes de choc qui continuent à secouer la destination en particulier et la région en général.

Au Maroc, la situation est différente , bien que l’amalgame reste omniprésent et difficile à dissiper. Les réceptifs marocains ont mangé leur pain blanc bien avant les révolutions arabes et dès la mise en place des accords d’open Sky en 2006.

Ce qui est surprenant, c’est que les Tunisiens aspirent à une libéralisation du ciel, alors que les Marocains ne seraient pas contre un retour en arrière ou tout du moins à un équilibre entre les charters, les low cost et les lignes régulières pour continuer d’assurer leurs prestations de services.

Malheureusement, la source est en train de tarir puisque les TO eux mêmes se sentent en danger face à la montée en puissance de l’outil internet qui pousse à la désintermédiation et donc à la disparition d'intermédiaires dans le circuit de la distribution des voyages.

Le cas le plus flagrant aujourd’hui se retrouve dans la vente des billets d’avion par les compagnies low cost qui agissent via internet en zappant les GDS et les agences de voyages avec des campagnes marketing agressives et drive to web.

Dans ce petit jeu de qui va supprimer l’autre, les compagnies aériennes régulières sont en train de calquer leur business sur celui des low cost, en mettant en place une stratégie B to C via internet pour contrer les low cost et doubler les agences de voyages qui n’auront pas accès à ces tarifs et se retrouveront hors marché par la force des choses.

C’est devant cette éventualité que les deux fédérations envisagent de mutualiser leurs efforts pour faire entendre leur voix vis à vis de leurs compagnies nationales mais également vis à vis de l’IATA avec laquelle la majorité de leurs membres a aujourd’hui un problème relationnel.

Le Maroc et la Tunisie font partie de la zone MENA ( Middle East Nord Africa) de l’IATA. Le bureau IATA de Tunis a fermé en 2009 et celui de Casablanca en 2011 et de ce fait les agences de voyages doivent désormais s’en remettre au bureau de Amman en Jordanie pour toute transaction qui les relie à IATA.

La grande crainte de toute agence de voyage reste le défaut de payement accidentel qui risque d’intervenir et qui expose l’agence à la fermeture de son compte sans avoir la possibilité de se justifier avec un interlocuteur sur place.

Quand on sait que le repos hebdomadaire en Jordanie est le Jeudi Vendredi, et au Maroc et en Tunisie le Samedi et le Dimanche, il ne reste plus que 3 jours ouvrables pour tenter de trouver une solution.

Les cautions exigées par le BSP handicapent la trésorerie des AGV

Il est donc impératif de réouvrir le bureau de Casablanca pour une relation pérenne entre les agences de voyages et l’IATA.
Le second point, concerne les cautions bancaires exigées par le BSP et qui handicapent la trésorerie des agences.

C’est beaucoup d’argent bloqué alors que le risque avoisine le 0%. La FTAV a proposé une alternative en mettant en place un compte consolidé avec une assurance pour régler toutes les factures du BSP. Cette proposition n’a pas encore reçu d’échos favorable du coté de l’IATA.

Les deux fédérations auront à travailler sur un meilleur équilibre des relations avec l’IATA , comptant sur l’appui de leurs compagnies nationales et la solidarité de leurs membres.

Côté tourisme et voyages packagés, on semble se diriger vers un modèle où c’est l’internaute qui va constituer son package, en réservant ses vols via les low cost, son séjour via les sites du type Expedia , Booking ou Groupon , resteront les transferts et les excursions qui se feront sur place avec des sociétés de transport ou des taxis. Sans vouloir être alarmiste, le métier de réceptif est entrain de passer à la trappe...

La distribution du voyage est en pleine mutation et la question que tout le monde se pose est qu’adviendra-t-il des agences de voyages classiques d’ici 2020?

Sur le marché intérieur, on assiste de plus en plus à la naissance d’une multitude de sites de deal qui proposent tout et n’importe quoi , alimenté en cela par des hôteliers en perte de repères, lâchés par les TO classiques et ne croyant plus aux réceptifs locaux.

Voila ce qui attend les voyagistes Tunisiens une fois la révolution terminée, la libéralisation du ciel effectuée et la fin du protectionnisme. C’est que nous vivons aujourd’hui au Maroc et ce depuis quelques années déjà.

Apporter des solutions immédiates pour arrêter l’hémorragie

Comment les deux fédérations, FTAV et FNAVM, pourraient apporter des solutions immédiates pour arrêter l’hémorragie et reprendre la main sur un business qui est entrain de changer de mains?

Au Maroc, le ministère du tourisme pense régler le problème par une nouvelle loi sur la distribution du voyage, terme que nous réfutons car nous sommes avant tout des concepteurs de voyages.

Les touristes veulent visiter le pays, découvrir les sites, rencontrer les populations, vivre des expériences et s’imprégner de notre culture. L'hébergement seul n’est pas une réponse, il y a la découverte, la connaissance des us et coutumes, la gastronomie, l’artisanat, le mode de vie et tout cela seul un agent de voyage local peut le procurer.

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de la visibilité et le moyen pour y arriver existe, il s’appelle internet. Formidable outil de distribution qui peut nous permettre aujourd’hui d’achalander nos offres vers des professionnels agents de voyages mais également vers de nouveaux prospects.

Nous devons donc nous réorganiser pour mieux commercialiser nos destinations et donner envie de découvrir les milles et une facettes de nos contrées sans a priori, sans arrières pensées et sans parti pris.

Là aussi les deux fédérations ont un rôle à jouer pour véhiculer la meilleure image possible et en usant de pédagogie auprès des populations pour démonter que le tourisme est un formidable levier socio économique.

Cette union tombe à point, au moment où des changements importants interviennent dans le comportement du consommateur , mais également dans la perception de la région suite aux changements de gouvernance et à l’émergence d’une nouvelle société avec laquelle il faut désormais compter.

L’agent de voyage peut jouer ce rôle de modérateur et d’ambassadeur reste à définir la stratégie à mettre en place par la future Fédération Nord Africaine des agences de voyages et de tourisme.

Maroc : quid de l'avenir des agences de voyages traditionnelles d’ici 2020 ?
Né à Marrakech en 1953, Fouzi Zemrani a fait ses études primaires et secondaires au sein de la MUCF ( Mission Universitaire et culturelle française).

Enseignant et GO au Club Med de 73 à 80, il est devenu agent de voyage en 1980 et réceptif au service de plusieurs TO dont NF, FRAM, Pacha Tours, Cosmovel, Meditrad et bien d'autres....

Militant associatif au sein des associations des Agences de Voyages d'Agadir et Marrakech, il a été Président de la Federation des agences de voyages du Maroc de 2004 à 2009 et Membre de l'APOTM, GRIT ancêtres du CRT de Marrakech.

Président fondateur du Club des Réceptifs Marrakech Atlantique en Mars 2011et PDG de Z'Tours de 85 à ce jour, il est un blogueur passionné de tourisme
www.blogtrotter-maroc.com et un observateur attentif du secteur.

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Tags : FNAVM, fouzi, FTAV, maroc
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Commentaires

1.Posté par EL BAZI le 29/01/2013 11:50 | Alerter
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j'ai une agence de voyage en France ça fait quelques années, j'ai déjà organisé des départs à la mecque avec des autres agences qui ont des visa
je sais que c'est dure pour on a voir,j'ai lu votre article dans TOUR-MAG de tourisme, vous êtes un homme de savoir faire, je me permis de vous écrire pour avoir quelque conseils pour la demande de vis pour haj, est ce possible
merci de me répondre.

2.Posté par Dhaouadimohamed Dhaouadi le 29/01/2013 12:04 | Alerter
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Président Faouzi Zemrani toujours égal à lui-même a bien décrit la situation de la Communauté d’Agences de Voyages dans notre Région…Elle n’est pas brillante, du moins en ce qui concerne la Distribution coté Pays ébranlés par par le Printemps Arabe. J’ajouterais cependant quelques remarques :
1. Une Alliance agissante :
1.1 Affirmons tout d’abord haut et fort, que cette Alliance n’est pas
l’émanation d’un slogan unioniste, mais d’une ferme volonté de coopération agissante à l’échelle Nationale et Internationale. Le cadre statutaire et structurel énoncera explicitement cette mission et les objectifs qui y seront assignés.
Sans vouloir anticiper le Projet qu’aura à présenter le Groupe de Travail constitué à cet effet, Mise à Niveau de la Profession, Nouvelles Technologies et relations Gouvernementales et Internationales constitueront la colonne vertébrale de cette Confédération
2. Relations avec IATA :
2.1 Face à la superpuissante Confédération de l’UE (ECTAA)
l’Association internationale a reçu une raclée qu’elle n’oubliera pas de sitôt, avec notamment la sérieuse menace de son immunité « Agency » (Suspendue en 2004) et qui, faudrait-il le rappeler - pèse encore comme une épée de Damoclès.
L’équation est tout à fait différente quand il s’agit de jauger les rapports de IATA avec l’Afrique et précisément l’Afrique du Nord. Les raisons sont simples :
- L’aspect extraterritorial du Programme IATA des Agences et du
cadre Réglementaire imposé de facto sur nos pays. Aucune Résolution Agence des Agences n’est explicitement approuvée par une autorité de la Région pour conférer à cette réglementation un statut légal. C’est là un point faible de nature à mettre hors la Loi tout le Système IATA et sa machine Cash à broyer les Agents de Voyages.
Par probité professionnelle j’avouerais que la faute n’incombe pas à IATA mais à ces autorités Nationales dépositaires de la Souveraineté, qui ne « pigent que dalle » aux procédures d’homologation et d’Approbation (Filing and approval
droit stipulé par la Résolution IATA 001.
2.2 Depuis l’éclatement de la cris de Distribution en 2000 (
Conférence Agence IATA de Miami) qui a remis en cause le Contrat d’Agence de Vente Passage IATA (PSAA) les sièges des Délégués PAConf de la majorité des Compagnies Aériennes Nationales de la région sont à ce jour presque totalement désertées. Ceci revient tout simplement à dire, que l’interface entre le Conseil Local (APJC) et la PAConf est inexistant, entraînant la caducité des recommandations formulées par l’APJC
3. Relations avec les Gouvernements :
Il est grand temps que les gouvernements réservent au Secteur de la Distribution, maillon indissociable du Tourisme (mamelle de l’Economie) l’intérêt qu’il mérite.
C’est un véritable sentiment de frustration qui saisit le Professionnel Maghrébin de voir le Congres Américain le Sénat Français, voire le Parlement Européen se pencher sur les affaires du Métier alors qu’un Ministère « chez nous » est incapable ou même non disposé à donner une oreille attentive aux inquiétudes profondes des représentants de la Profession
4. L’Open Sky : Je ne sais si nos frères Marocains ont été associés avant
l’avènement de l’Open Sky à ce dossier stratégique qui implique tout l’avenir aéronautique d’un pays, mais ce dont je peux vous assurer, c’est que la démarche Tunisienne – boiteuse d’ailleurs – n’a prévu aucune consultation nationale avec en tête de liste les opérateurs du métier.
Notre réalisme nous incite à admettre que le processus de Libéralisation
du Transport Aérien est inéluctable, mais notre lecture de la Déréglementation américaine et des Trois Paquets de Libéralisation Européenne, ainsi que de la malheureuse expérience Marocaine (dont le « Flagship » du Tourisme RAM a fait les frais) poussent à l’extrême prudence…Force est de reconnaître notre faux départ , en dé conceptualisant l’Accord Open Sky, qui signifie de manière limitative « encourager le Tourisme »…C’est plus profond que cette forme banalisée
En conclusion cette Alliance aura plus d’un défi à relever, et plus d’un chantier à ouvrir pour ériger une un monument identitaire du Professionnel Maghrébin et du Voyage. Sa réussite dépendra des Hommes qui l’ont initiée
Et qui sont animés d’une foi inébranlable, et d’une volonté de fer

3.Posté par issam le 31/10/2013 02:55 | Alerter
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Bonjour
j ai été investisseur en domaine agence de voyages malheureusement mon agence a été fermé par les autorités je ne vois pas pourquoi cette décision de fermeture des agences de voyages au lieu de chercher à régulariser leurs situations parceque ca n'encourage pas le public d'investir dans ce domaine en plus que moi meme j'ai trop souffert pour l'obtention de la licence mais c' eatais pour nous impossible , pourquoi ne pas ouvrir des centres de formation et d'orientation pour orienter les investisseurs au lieu de leurs fermer leurs projets pourquoi faciliter les procedures de fermeture au lieu de faciliter les procedures d'investissement le maroc a pleinement besoin d'investir dans ce domaine , franchement vous devez reflechir pour ne pas laisser ce point ettoufer le domaine d'agence de voyages avec le temps , penssez aumoin de voir avec les agences de voyages des solutions autrement qu 'une fermeture ce n'est pas du tout une solution on a beaucoup perdu on es detruits par cette loi , personellement j ai été decu une grande deception dans ma vie et je le suis encore , je ne suis pas le seul y'a eu ensuite la fermeture des separations et des divorces des chomages et des fallittes de plusieurs personnes concernés

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