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Patrimoine mondial de l'UNESCO : la préservation du patrimoine dépassée par l'enjeu économique

1 073 sites classés dans le monde


Les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), le 12 octobre dernier. Une décision suivie par Israël et qui nous donne l'occasion de rappeler les missions de l'UNESCO au service du tourisme.


Rédigé par le Dimanche 29 Octobre 2017

Fosse d'Arenberg à Wallers. Bassin minier du Nord-Pas de Calais (France) © Hubert Bouvet, Région Nord-Pas de Calais, 2012
Fosse d'Arenberg à Wallers. Bassin minier du Nord-Pas de Calais (France) © Hubert Bouvet, Région Nord-Pas de Calais, 2012
« Promouvoir des sites qui resteraient complètement inconnus sans l'éclairage du label « Patrimoine mondial de l'Unesco », telles sont les missions de l'UNESCO », rappelle Christian Orofino, co-président de l'Observatoire Geopolitique et Environnemental du Tourisme (OBGET).

Ainsi, plus de 1 073 sites naturels ou culturels sont aujourd'hui classés au « patrimoine de l’humanité » ou « patrimoine mondial », répartis sur 167 états. 832 sont classés culturels, 206 sont classés « naturels » et 35 mixtes. 

Chaque année, l’UNESCO attribue le label à près de 30 nouveaux sites.

Une reconnaissance aux répercussions économiques

L'obtention du label a des répercussions économiques sur la destination.

Révélé au monde, le site attirera de nombreux visiteurs. C'est le cas du Bassin Minier du Nord de la France, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2012, sous l'étiquette « paysage culturel évolutif vivant ».

Le nombre de visiteurs a augmenté, c'est certain. Mais difficile de le quantifier. Il ne s'agit pas d'un site, mais d'un territoire. Difficile également d'attribuer le bénéfice à la seule obtention du label, car la même année, le musée du Louvre-Lens a ouvert ses portes.

Une chose est sûre, l'UNESCO a mis un coup de projecteur sur la région. « Ça a permis de devenir une destination touristique, d'apporter un renouvellement urbain et de rénover le patrimoine. Il est plus facile aujourd'hui de chercher des fonds, de mettre en place du sponsoring, du mécénat », affirme Virginie Lapierre, responsable de la communication de la Mission Bassin Minier.

« C'est une reconnaissance», poursuit Virginie Lapierre. Par exemple, la valeur des paysages a été reconnue au plan national grâce au classement de la chaîne des terrils, au titre de la Loi Paysages en décembre 2016, comme la Baie du Mont Saint-Michel ou la Dune du Pilat.

De même, le Bassin minier est désormais une destination touristique internationale choisie parmi les 20 destinations retenues par l’Etat en juin 2015 pour promouvoir la France à l’échelle internationale, dans le cadre du « Contrat de destination », au même titre que la Corse ou la Dordogne.

Autre point positif : la création d'emplois dans le secteur du tourisme et le renouvellement culturel. Mais aussi la rénovation de cités minières, qui comptent 24 000 logements.

La candidature du Bassin Minier aura demandé dix ans. « Il faut présenter un dossier de plus en plus étoffé. Et puis, notre patrimoine est industriel et s'étale sur un long territoire, c'est nouveau ! » justifie Virginie Lapierre.

Le Bassin Minier est co-géré par la Mission Bassin Minier et l'Etat. Conserver le label reste un challenge selon la responsable de la communication.

Les limites du système

Mais le système d'attribution du label a ses limites selon Christian Orofino. « On lâche les chevaux, sans contrôler les dégâts fait par les chevaux », ironise-t-il. L’absence totale d’évaluation de l’impact social et écologique du label sur l’environnement humain et écologique met en péril les zones labellisées.

Des régions sont passées de l’anonymat le plus complet à une notoriété internationale grâce à ce label de l’UNESCO. 

C’est le cas du temple d’Angkor au Cambodge qui, jusque dans les années 1980, n’était absolument pas visité, et qui, après le classement en 1992, a attiré 60 000 visiteurs en 1999, et 3 millions en 2011.

« Tant que l'UNESCO ne s'attachera pas les services des professionnels du tourisme, ce phénomène persistera, regrette Christian Orofino.

L'organisation n'est pas compétente en la matière. Il faut leur donner le mode d'emploi, il est nécessaire de mettre en place un tripartisme entre autorités locales, représentants du tourisme, tels que le SETO et l'UNESCO. » Cette explosion a entraîné une série de dégradations dues à des flux non contrôlés.

Autre exemple : depuis l'obtention du label patrimoine de l’humanité des rizières en terrasse à Yuanyang en Chine, en 2013, beaucoup de paysans délaissent leurs cultures pour investir dans des minibus ou dans la construction d’hôtels misant sur le développement touristique.

Comme le soulignait le président de l'OBGET dans une de ses chroniques sur le sujet : "l’enjeu économique dépasse largement le but initial de ce label qui est en premier lieu la préservation d’un patrimoine mondial".

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Tags : UNESCO
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