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TUI confirme son mariage avec First Choice

le nouveau groupe pèserait plus de 17 milliards de chiffre d’affaires


TUI a réuni ce week-end son conseil de surveillance. Objectif ? Concrétiser son projet de fusion de la division tourisme avec le britannique First Choice. Si l’opération réussi et qu’elle reçoit l’aval des autorités européennes de la concurrence, le nouveau groupe pèserait plus de 17 milliards de chiffre d’affaires.


Rédigé par Michel Ghesquière - michel.ghesquiere@skynet.be le Lundi 19 Mars 2007

Il fallait s’attendre à une réaction de la part de TUI lorsque sa compatriote et concurrente, Thomas Cook, avait annoncé son mariage avec le britannique My Travel. Mais avec une différence de taille. Dans le cas de TUI, on ne sait pas très bien qui rachète qui. Est-ce TUI qui reprend First Choice ou bien l’inverse.

Selon les informations en notre possession, Michael Frenzel envisage de faire reprendre par intégration des actifs, l’activité tourisme de TUI. Mais attention, les investissements hôteliers ne seraient pas concernés, par First Choice. Opération de la dernière chance, disent certains car le géant allemand accumule les pertes. Rien que le résultat net 2006 du groupe allemand friserait les 850 millions de pertes !

Pratiquement, en échange de l’apport de son activité tourisme, TUI obtiendrait une participation dans le capital de First Choice. Participation qu’il devra payer au prix fort, comme l’a signalé notre confrère La Tribune. En dehors du simple côté financier, TUI payerait cash ses faiblesses managériales puisque le président du nouveau First Choice renforcé serait l’actuel patron de Fisrt Choice et Peter Rothwell, responsable actuel de la division tourisme de TUI, devrait quitter le groupe.

TUI confirme son mariage avec First Choice
Décision tout à fait logique si l’on se base sur les résultats des entreprises. Si First Choice avec ses 17.000 employés réalise un chiffre d’affaires de 3,96 millards euros, son résultat opérationnel est de 197 millions euros. Chez TUI, avec plus ou moins 50.000 employés, le groupe atteint un chiffre d’affaires de l’ordre de 14 millards euros mais dégage une perte nette de 840 millions.

Mais pourquoi cette course au gigantisme ?

Il y a quelques années, lors de l’assemblée générale de l’une des principales centrales d’achats allemande, l’un des participants nous avait expliqué ses craintes : « Aussi bien, TUI que Thomas Cook est géré avec les mêmes postulats, les mêmes dogmes qu’il est interdit de contester. Pour les gestionnaires de ces deux groupes, pour prospérer, une seule règle de base: il faut être le plus grand possible. Ne travailler qu’avec des produits de masse.

Ce qui fait que ces deux groupes investissent dans toutes les niches et tous les métiers du tourisme. Avec comme conséquence que certaines branches peuvent ne pas être dirigées par des professionnels mais par des gestionnaires ou pire des financiers.

Par ailleurs, chacune des branches, TO, AGV, hôtellerie, transports, compagnies aériennes, sont très dépendantes les unes des autres. Donc si l’une d’entre elles flanche, c’est le groupe entier qui en subit les conséquences. Pour moi, TUI comme Thomas Cook sont en fait devenus des géants aux pieds d’argiles ».


Les responsables de ceux-ci refusant de reconnaître l’échec de leur modèle économique, ils sont donc contraints de vouloir grandir. Et comme la grenouille de la fable, l’un de ces groupes risque, un jour, d’éclater. Tué par son gigantisme.

Que dira la Commission Européenne ?

Mais pour que cette fusion se fasse, il faut que les autorités européenne en charge de la concurrence donne leur aval. Or l’expérience montre que celles-ci maîtrisent très mal le secteur du tourisme.

En acceptant la mise en place de tels groupes, elles négligent les conséquences économiques aussi bien pour les petites entités que pour les destinations. En effet, qui peut penser que les autorités de tel ou tel pays du Sud de la Méditerranée seront capables de s’opposer à ces grands ?

Michael Frenzel (à gauche) félicite Peter Long, Chief Executive Officer de TUI Travel PLC
Michael Frenzel (à gauche) félicite Peter Long, Chief Executive Officer de TUI Travel PLC
L'allemand TUI, numéro un européen du secteur, a confirmé ce matin sa fusion avec le britannique First Choice Holidays, quatrième voyagiste du Vieux Continent. Ce rapprochement de leur activités tourisme - non compris les hôtels – va donner naissance à un nouveau géant pesant 17,6 milliards d'euros. Selon le Financial Times de lundi, TUI prendrait 51% du capital du nouvel ensemble et First Choice les 49% restants.

Ce nouveau pôle tourisme baptisé TUI Travel et coté à la bourse de Londres sera dirigé par Peter Long, patron du groupe britannique. La fusion devrait être achevée au troisième trimestre de cette année.

En France, TUI contrôle le groupe Nouvelles Frontières (NF, TUI, Havas Voyages et Corsair), First Choice les voyagistes Marmara et Tourinter. Cette fusion aura donc des implications sur le marché français.

Ce rapprochement est un désaveu des choix stratégiques effectués ces dernières années par le patron de TUI Michael Frenzel, notamment dans le secteur maritime. Le géant allemand devrait d’ailleurs annoncer dans les prochaines heures des pertes 2006 de 850 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros. A l’annonce du rapprochement, le titre de TUI a fait un bond de 7% à l’ouverture de la Bourse de Francfort.

Rappelons que cette fusion suit de quelques semaines le rapprochement des numéros deux et trois du secteur en Europe, l'allemand Thomas Cook (propriétaire du réseau Thomas Cook en France) et le britannique MyTravel. VdM

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