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Convention Cediv : comment gérer la problématique du changement ?

Le moment est venu d’interroger sa raison d’être, sa stratégie, sa vision et ses valeurs


Est-ce que face à l’évolution technologique et comportementale qui a saisi toute la société, les professions du voyage ont réussi à repenser leur positionnement et leur place dans ce monde changeant ? La question qui a occupé les adhérents du Cediv a des accents plus universels.


Rédigé par le Vendredi 9 Décembre 2022

Cinq témoignages à partir d'expériences complémentaires (©JDL)
Cinq témoignages à partir d'expériences complémentaires (©JDL)
Au-delà de la crise Covid qui a précipité les choses, le mouvement de transformation de la société était déjà engagé et le législateur a ouvert la voie pour que les entreprises s’y préparent ou s’y adaptent.

Cette opportunité a pour nom la loi PACTE, un Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises.

La loi propose trois niveaux de questionnement. D’abord de proposer un « intérêt social élargi », une justification de l’activité de l’entreprise au-delà même de la simple recherche du profit.

Au moment où les collaborateurs sont en quête de sens, on ne peut pas rêver d’une meilleure occasion pour se reposer les bonnes questions.

Le législateur propose d’aller encore plus loin en écrivant noir sur blanc, comme un manifeste de l’entreprise, une raison d’être économique, sociale et environnementale, les bases d’un projet ESG.

Les entreprises les plus engagées franchiront le troisième niveau qui conduit à devenir une « Entreprise à mission ». Elle se fixe à la fois des objectifs sociétaux, se donne les moyens de les mettre en œuvre et les outils pour en mesurer les progrès et l’impact.


RSE : "la réflexion n'est pas réservée qu'aux grandes entreprises"

Laurent Maucourt, co-animateur de la Convention (©BC)
Laurent Maucourt, co-animateur de la Convention (©BC)
On s’accorde à dire que, dans l’univers du voyage, l’entreprise Explora Project a été une pionnière de la démarche ESG, conditionnant son activité à la poursuite d’un impact positif à la fois sur l’Homme et sur la Planète. Les collaborateurs comme les clients sont sensibilisés à l’importance de l’environnement et à ce qu’il subit pendant toute la préparation et la durée du voyage.

Une démarche RSE aussi sophistiquée, qui implique un cheminement en 7 étapes, de la gouvernance interne à l’impact sur la communauté, en passant par les conditions de travail, le rapport avec ses partenaires et l’implication du consommateur, n’est pas à la portée de toutes les entreprises.

Les PME-TPE peuvent-elles pour autant faire l’impasse ou s’en dispenser. La réponse est naturellement Non ! De même qu’elles n’ont pas pu échapper à l’invasion d’Internet dans tous les aspects du quotidien, elles ne peuvent pas se mettre en marge d’une démarche RSE et ont tout bénéfice à prendre le mouvement en marche, pour ne pas rester sur le bas-côté.

« Il ne faut pas considérer que la réflexion n’est réservée qu’aux grandes entreprises », insiste Laurent Maucourt, co-animateur de la Convention, qui reprend un principe qui a guidé son entrée dans un monde de l’assurance pourtant très concurrentiel : « Créer la différence pour susciter la préférence ». Et ça, chacun à son niveau peut le mettre en œuvre.

Cinq témoignages, cinq expériences d'horizons très différents

Fanny Cuzin, Cédiv
Fanny Cuzin, Cédiv
Les organisateurs de la Convention Cédiv ont demandé à cinq dirigeants d’entreprise, de taille différente, d’illustrer le propos à partir de leur expérience.

Fanny Cusin, Chargée des événements et des relations partenaires au sein du réseau Cediv Travel, est adepte de la stratégie du colibri. Même modeste chaque geste, chaque initiative contribuent à une démarche globale. « La planète est notre terrain de jeu, comment ne pas contribuer à la préserver par des gestes simples comme éteindre la lumière inutile, utiliser nos gourdes offertes par les partenaires, couper la veille des appareils… ».

Les visios quotidiennes mises en place dès le début de la crise sanitaire ont été l’occasion de faire passer et de partager ses messages simples qui ont conduit à l’écriture d’une charte pragmatique de la démarche écologique du réseau.

Faire comprendre la fragilité des écosystèmes visités

Eric Racine, Compagnie du Ponant (©JDL)
Eric Racine, Compagnie du Ponant (©JDL)
Éric Racine de la Compagnie du Ponant a conscience que l’existence même de l’entreprise répond à l’impérative mission de faire comprendre la fragilité des écosystèmes visités par les navires, apprendre à s’étonner face à la nature et aux cultures rencontrées. A ce niveau, il n’est plus question d’une simple charte d’engagement volontaire mais d’un document RSE formalisé en 50 pages et d’un rapport circonstancié en fin d’exercice.

Dépasser le simple objectif commercial, c’est aussi soutenir la recherche, embarquer à chaque croisière des scientifiques qui vont réaliser des expérimentations et partager leur expertise avec les passagers.

Une quête de la vertu écologique dans la location de voiture

Jacky Cailleau, Hertz France (©JDL)
Jacky Cailleau, Hertz France (©JDL)
Pour Jacky Cailleau, le patron France de Hertz, l’entreprise a dû revoir entièrement sa manière de communiquer sous la pression du « Chapitre 11 », un moment suspendu de l’entreprise qui se devait de rebondir ou mourir. Les périodes difficiles sont celles aussi qui provoquent la cohésion, le partage et la transparence pour embarquer tout le monde dans une nouvelle vision.

En l’occurrence, contrainte ou destinée, Hertz a basculé dans l’ère électrique, dans la refonte de ses installations et la quête de la vertu écologique à travers la mesure de l’empreinte carbone et la publication des résultats de cette transformation stratégique.

La fidélité est-elle soluble dans la polygamie ?

Andreas Gabentein, Aer Ticket (©JDL)
Andreas Gabentein, Aer Ticket (©JDL)
Andréas Gantenbein, animateur d’Aer Ticket, proche partenaire du réseau Cédiv, choisit de mettre les pieds dans le plat. La période de crise ne doit-elle pas conduire à réfléchir sur cette notion même de partenariat, sur l’étroitesse des liens et la confiance qui se forge avec les années ? Peuvent-elles être sincères si elles ne s’accompagnent pas d’une exclusivité, d’un choix raisonné ?

En un mot, la fidélité est-elle soluble dans la polygamie ? Vaste sujet qui a provoqué pas mal de réactions et d’interpellations à poursuivre en pause-café.

"Ce sont les émotions qui doivent conduire notre vie, pas le cash"

Stanislas Lucien, Travel-Insight (©JDL)
Stanislas Lucien, Travel-Insight (©JDL)
Stanislas Lucien, co-fondateur avec Celia Tichadelle de l’agence Travel-Insight, se souvient des préceptes appris sur les bancs de l’Escaet, quand Marie Allantaz, co-animatrice du Convenc’Tour, était son professeur. « C’est l’impossible qui me motive. Me dire que je n’en suis pas capable, c’est provoquer une réaction face au défi ». Une attitude qui lui a été utile quand tous les budgets de son agence marketing se coupent au premier jour du confinement.

« Ce sont les émotions qui doivent conduire notre vie, pas le cash, et quand la déferlante s’est abattue sur l’équipe, il n’y avait qu’une seule réaction possible : transformer le stress collectif d’une jeune équipe en utilisant notre énergie positive. Nous nous sommes rendus le plus indispensables possible auprès de nos clients en galère, sans même imaginer être payés ». Aujourd’hui, l’agence emploie 18 collaborateurs et a récupéré tous ses budgets et bien au-delà.



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