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Convention Cediv : se projeter dans le futur est une affaire complexe...

table ronde "Notre futur commence ici, soyons prêts !"


Le monde du voyage a-t-il vraiment changé depuis la crise sanitaire et si oui comment s’adapter, en tant que patron d’agences, aux nouvelles attentes des collaborateurs et des clients. Tel était le thème d'une des tables rondes organisée dans le cadre de la convention du CEDIV qui se déroule sur le MSC SeaSide.


Rédigé par le Lundi 5 Décembre 2022

Cinq personnalités ont été invitées à partager leur ressenti et leurs visions d’un monde qui va forcément changer par certains aspects, notamment en prenant en compte les résultats des deux études menées par le Cediv auprès de ses adhérents et de voyageurs potentiels.

  • Pascale Fontanel-Personne, ancienne député défenseuse du secteur au Parlement
  • Chrystel Hamel, Premium Travel
  • Anne-Sophie Lecarpentier, Périer Voyages
  • Jean-Louis Baroux, APG
  • Jean Da Luz, TourMag

En préambule aux échanges chaque intervenant a qualifié d’un mot, d’une phrase la période vécue entre mars 2020 et décembre 2021 :

Enthousiasme pour l’ex-député qui a constaté la volonté de réaction des acteurs du tourisme face à une situation sidérante

Anéantie pour Chrystel Hamel qui reconnait qu’elle a du d’abord se reconstruire personnellement pour pouvoir ensuite coacher son équipe

Rage de vaincre, assène Anne-Sophie Lecarpentier qui n’avait qu’un but sauver son entreprise et garder toutes ses équipes à pied d’œuvre

Brutalité du choc et reconnaissance vis-à-vis des pouvoirs publics, qualifie Jean-Louis Baroux qui avoue que sans l’État peu d’entreprises auraient survécu.

Diversification, recherche de nouveaux modèles économiques, admet le patron de TourMag qui a dû réviser son approche de l’information et de sa mise à disposition.

Qu’est-ce qui doit changer maintenant que la situation retrouve un regain d’activité ?

Soixante-dix ans d’histoire de l’aviation résumée en 10 minutes par Jean-Louis Baroux, qui arrive à la constatation qu’après avoir cherché à se débarrasser des agences de voyages, du poids des GDS, à imposer le yield management et la recherche du volume à tout prix, les compagnies se retrouvent dans une situation où 70% de leur chiffre d’affaires sont toujours générés par les agences de voyages (même si le OTAs ont pris une large place).

Selon lui, la survie des compagnies passe par une augmentation constante du prix des billets qui doit refléter la réalité économique, par une amélioration de la qualité de service qui ne peut que justifier cette hausse.

La bonne nouvelle vient du maintien du commissionnement sur une valeur de billets en augmentation. Une vision plutôt optimiste du rôle des agents de voyages et de la considération que leur accorderaient les compagnies aériennes (bruits divers dans la salle).

Comment parler aux nouveaux collaborateurs ?

Pour Chrystel Hamel, la question se pose avec acuité de réorganiser des équipes exsangues après le départ de nombreux collaborateurs et d’intégrer les nouvelles générations de salariés qui vont entrer dans le métier avec un discours différent qui prend en compte leur sensibilité à l’environnement.

Plus que jamais les clients ont et auront besoin de réassurance que seule une véritable expertise peut apporter. Encore faut-il que l’information soit disponible pour alimenter cette connaissance des destinations, des marchés, des produits.

Au moment de la reprise, l’entreprise était prête à la relance

Anne-Sophie Lecarpentier se félicite d’avoir tout misé sur le maintien des équipes en utilisant les aides mises à disposition. Au moment de la reprise, l’entreprise était prête à la relance sans perdre un moment.

La solidarité du réseau a permis de traverser une période complexe et plus que jamais la patronne d’un réseau d’agences et d’un autocariste considère que chacun doit être dans son rôle.

Laissons aux T-O l’expertise du package et faisons confiance aux prestataires qui accompagnent l’entreprise dans ce qu’elle ne sait pas faire.

Un créneau de tir étroit pour que la profession justifie sa valeur ajoutée

Jean Da Luz insiste particulièrement sur la nécessité d’une communication qui peut mettre en avant la valeur ajoutée des professionnels démontrée en pleine crise.

Un créneau de tir étroit et passager est ouvert pour marteler les points forts du recours à un agent de voyages en matière de sécurisation du voyage. Rater cette opportunité serait une faute grave de la profession pour gagner de nouveaux clients.

Il constate, par le témoignage des professionnels eux-mêmes, une double tendance à la montée en gamme des voyages pour ceux qui gardent des revenus suffisants pour s’offrir du « revenge travel » et une frange croissante de la population qui plaide pour les vertus de la restriction par conviction ou plus par nécessité. Le voyage élitiste s’affiche face à un voyage coupable.

L’empreinte carbone ne peut pas être une excuse morale

Pascale Fontanez-Personne veut élever la discussion au niveau des 58% (même si le chiffre suscite des interrogations) de Français qui ne partent pas en voyage. C’est toute une population qui est privée, en raison de la faiblesse de ses moyens ou de contraintes fortes, de la découverte, de l’échange.

Quel dispositif pourrait être mis en place, avec le concours des agents de voyages, pour abaisser ce nombre porteur d’inégalités. A cette situation s’ajoute un évident conflit de générations entre les baby-boomers et celles qui les suivent dans l’attitude face aux voyages. L’éco-responsabilité ne doit pas être un frein, l’empreinte carbone ne peut pas être une excuse morale pour empêcher tout un secteur économique vitale de se développer.

Face à ces prises de position et ces demandes, les interventions ont fusé de la part des participants de la Convention : lutter contre le bashing de l’avion est un travail collectif qui implique de construire une image positive du tourisme en général et du voyage en particulier. Comment mettre en place ce « think tank » du tourisme positif. Attention à ne pas confronter de plein fouet les « écolo-gauchistes » au risque d’un discours très mal perçu.

Si les voyages de loisirs reprennent de la vigueur, force est de constater que les entreprises ont largement diminué les voyages d’affaires et qu’elles seront liées par leur engagement RSE pour moins y recourir.

La crise a redonné du poids au commerce de proximité auquel doivent être associés les agents de voyages qui sont proches de leurs clients sur le terrain.

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Commentaires

1.Posté par Bernaud le 07/12/2022 15:22 | Alerter
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Jean,félicitations
Plein d’objectivités et de bon sens
Merci

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