Air France : le ''poison'' du 1er avril

On m'aurait menti ? Eh oui, naïfs que vous êtes. Non seulement, les prix des billets d'Air France ne baisseront donc pas de 7% comme promis à maintes reprises mais ils pourraient même augmenter dans certains cas de figure. Notamment lorsque la compagnie n'est pas en concurrence directe et frontale avec le TGV.

Air France-KLM, aujourd'hui en Bourse, n'a qu'une obsession : présenter le meilleur profil possible à ses actionnaires. Elle ne cesse de repousser les limites du possible en matière de synergies et d'économies possibles grâce à la fusion avec son homologue néerlandaise.

Parmi les cagnottes à faire prospérer figure en bonne place celle des frais de distribution. La Compagnie avec le concours (involontaire, on l'espère...) du Snav, vient de réussir un joli hold up : empocher les 250 millions d'euros versés en commission aux agences pour ne plus verser qu'une compensation ridicule (et provisoire) de 1% au Réseau.

Moins d'argent, revenus plus importants...

"Ayez confiance, on va vous aider et vous gagnerez encore mieux votre vie que par le passé", répétaient à l'envi les thuriféraires du transporteur. A l'appui, de savantes démonstrations, des courbes et autres statistiques qui démontraient qu'en encaissant moins d'argent les revenus seraient plus importants (Cqfd).

On a promis une campagne de communication et d'information au consommateur qui explique que "rien ne change" et qu'avant ou après, il n'y aura aucune différence dans son agence. Bref, on prend les clients pour des gogos incapables de compter leurs propres deniers.

Inutile de dire qu'il va vous falloir beaucoup de pédagogie pour expliquer à vos clients à partir du 1er avril que vous n'y êtes pour rien dans cette hausse. Surtout s'il lui prend la fantaisie de faire un tour des agences du quartier pour comparer les prix. Pour corser le tout, imaginez que vous preniez déjà avant des frais de dossier et... vous voilà devant la cadrature du cercle !

La Distribution grande perdante d'un véritable marché de dupes

Autrefois, de gré ou de force, la pilule eût passé. Aujourd'hui nous sommes à l'heures des comparateurs de prix sur internet et des resa en quelques clics qui risquent de faire fondre comme neige au soleil les 74% du chiffre d'affaires que représente aujourd'hui la vente de la billetterie en agence.

Bien entendu, la Distribution est la grande perdante de ce véritable marché de dupes. Mais la Compagnie tricolore a-t-elle évalué toutes les conséquences économiques de ce changement majeur ? L'avenir nous le dira, mais il pourrait nous réserver des surprises...