Air Madagascar en voie de guérison

Difficile lorsqu'on est une petite compagnie de redresser la barre, lorsque le prix du pétrole flambe. "En 2006, tous nos efforts ont été anéantis par le prix du carburant alors que le chifffre d'affaires a progressé de 10%", constate Ulrich Link, directeur général d'Air Madagascar et détaché de Lufthansa.

Après avoir suivi un régime sévère pour redresser la barre, la compagnie peut désormais songer à l’avenir avec la concrétisation récente d’un certain nombre de projets. Comme la redéfinition du produit de bord avec la mise en place d’une classe Affaires aux standarts internationaux en 2006.

Ou encore la rationalisation de son réseau qui a conduit à la fermeture de certaines lignes long courrier pour ne garder, au plus fort de la crise, que les dessertes de Bangkok et de Paris. Puis, en 2005, la compagnie a profité de l’engouement de la clientèle italienne pour « le paradis des lémuriens » pour installer un vol direct entre Milan et Nosy Be.

Et à partir du 29 mars, elle ouvrira un Marseille-Antanarivo à raison d’un vol hebdomadaire. Pour remplir les 238 sièges (24 Affaires et 214 Economie) du B767 qui opèrera sur cette ligne, la compagnie compte sur le tourisme au départ de la région Grand Sud mais également sur les communautés malgaches et comoriennes particulièrement présentes dans la région marseillaise.

4 vols par semaine au départ de CDG

Il est vrai que le réseau régional d’Air Madagascar s’étend sur toutes les destinations insulaires (Comores, Réunion, Maurice, Mayotte) ainsi que l’Afrique du Sud et le Kenya. Mais Paris reste le fer de lance de la compagnie qui exploite 4 vols par semaine au départ de CDG et va drainer loin ses passagers de province avec le service TGV’Air au départ de 15 gares TGV.

L’attachement de la compagnie à la France est historique même si Air France a réduit sa participation au capital à 3,17 % pour faire place à l’état malgache qui contrôle aujourd’hui le tour de table avec une participation majoritaire de 80%.

Côté commercial la compagnie, qui dispose d'une part de marché de 30% environ sur l'axe Franco-Malgache va déployer l'e-ticket dès le mois de mai pour se mettre en conformité avec la décision de IATA de supprimer le billet papier. Depuis le 1er février un site de vente en ligne a été ouvert et l'objectif est de le faire relayer par les grandes agences en ligne.

Caractéristique des compagnies qui disposent d'une clientèle ethnique importante, 40% des ventes sont effectuées par la compagnie en direct. De quoi motiver les agences à vendre davantage d'autant que la compagnie continue à commissionner à 7% jusqu'au 1er juillet, 4% au delà.