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Assises du Tourisme : Ce n'est qu'un début, continuons le combat !

35 propositions


Ils sont venus, ils étaient tous là pour clore ces Assises du Tourisme initiées par cette inconnue au Tourisme qu'était Mademoiselle Pinel, la ministre éphémère. Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg, Carole Delga, et pour finir Laurent Fabius.


Rédigé par Dominique Gobert (avec P.C.) le Jeudi 19 Juin 2014

Enfin, les pouvoirs publics semblent commencer à s'intéresser au Tourisme, l'un des secteurs clés, prioritaires même de l'économie du pays. C'est en tout cas ce qui se dégageait des quelques propos recueillis auprès des participants à cette Assemblée.

Avant la présentation par Laurent Fabius des propositions à mettre en œuvre rapidement pour "faire de la France le premier pays touristique du monde", Fleur Pellerin, secrétaire d'état déléguée au Tourisme rentrait directement dans le vif du sujet :

"83 millions de visiteurs en France, 12 milliards d'euros de solde positif dans la balance des paiement, 7.3% du PIB national, le tourisme n'est pas un sujet amusant ou secondaire" !

Et, avant de laisser la parole à son confrère Ministre Arnaud Montebourg, de dégager les cinq priorités issues des travaux de ces Assises.

Priorités sans grande originalité et que tous les acteurs de ce secteur connaissent parfaitement :

- Rendre la France plus attractive,

- Effacer pour le visiteur touristes tous les "inconforts", les "irritants" qu'ils peuvent rencontrer en venant dans notre pays,

- Retrouver le sens de l'hospitalité… En clair, savoir accueillir, offrir un véritable service sans entrer dans une servilité de mauvaise aloi,

- Ne pas négliger le "numérique" et en faire une véritable opportunité de développement touristique, sans avancer "à reculons",

- enfin, "redynamiser le tourisme des français" et permettre à chaque citoyen d'accéder aux… vacances !

Et de souligner que "la clôture de ces Assises ne représentaient pas une conclusion mais au contraire un nouveau départ" !

Arnaud Montebourg, décidément très "preneur" dans cette nouvelle opportunité que représente le tourisme pour l'économie du pays, après avoir déploré que "l'on ait trop parlé du rattachement du portefeuille Tourisme entre Bercy et le Quai d'Orsay", s'est hélas contenté de reprendre les arguments développés par Fleur Pellerin, sans avoir un mot pour les petites entreprises représentées par les agences de voyages (et qui souffrent cruellement), pour terminer, à sa manière enthousiaste d'un vibrant "Vive la République, Vive la France, Vive le Tourisme !" (pas forcément dans l'ordre)

Mettre le Tourisme au cœur de la diplomatie économique

Lors de la table ronde qui a succédé aux discours d'ouverture, plusieurs grands axes se sont dégagés. Chacun reconnait que le rattachement de ce secteur aux Affaires étrangères est une bonne idée.

D'autant, soulignait Fleur Pellerin que "placer le tourisme au cœur de la diplomatie économique ne peut être que bénéfique pour notre pays, particulièrement sur le plan de l'image et du rayonnement international de la France".

Propos soutenus par Augustin de Romanet, Président d'ADP qui vise à améliorer l'accueil des touristes aux portes d'entrée du pays.

Christian Mantéï, patron d'Atout France, soulignait également que, à travers le réseau diplomatique de la France, associé à celui d'Atout France, il fallait développer une véritable "intelligence économique. Le Tourisme peut influer sur la stratégie d'influence de la France".

Il a souligné aussi qu'à l'heure de la refonte des régions, "les territoires ne peuvent pas vivre uniquement avec des français (…) il faut réaliser une véritable attractivité résidentielle".

En clair, développons nos régions, dans tous les sens du terme, afin d'attirer non seulement nos citoyens mais également les touristes, pour faire bref!

Avant le discours de Laurent Fabius, une seconde table ronde réunissait quelques "grands" du tourisme, parmi lesquels Jean François Rial (Voyageurs du Monde), Antoine Cachin, Serge Trigano et Gérard Brémond.

Rial, toujours prolixe, insistait, lourdement mais justement sur un problème essentie l: la qualité du service en France

"S'il n'y avait qu'un sujet à traiter, il faudrait s'attaquer à changer les mentalités des français en termes de service et d'accueil", a-t-il lancé.

Sans oublier également le développement d'internet pour le Tourisme. Propos appuyés par Carole Delga, Secrétaire d'état à l'Artisanat et plein de choses encore, qui souhaitait "développer chez nos concitoyens l'envie de faire découvrir leur pays aux visiteurs étrangers".

La France est le plus beau pays du Monde

Dans son discours de clôture, il faut reconnaître que Laurent Fabius a été "très bon" ! L'œil clair, bien réveillé, il a brossé un tableau plutôt optimiste des mesures à venir, reconnaissant à demi-mots que peut-être, on aurait pu "agir plus tôt".

"La France est le plus beau pays du monde, mais ça ne suffit pas. Nous devons viser l'objectif de 100 millions de visiteurs". A quel date ? Pas précisé.

En tout état de cause, Laurent Fabius fixe un "objectif à la fois simple et mobilisateur : le tourisme français doit avoir pour ambition d'être le premier au monde".

Cinq grands axes, répartis en 35 décisions seront les armes de cette nouvelle ambition.

En premier lieu, le Ministre des Affaires Etrangères insiste sur la nécessité de proposer une "offre de qualité et diversifiée".

Cinq pôles d'excellence doivent être constitués : gastronomie et oenotourisme, sport et montagne, écotourisme, les "savoir-faire (artisanat et luxe), et tourisme urbain, y compris celui de la nuit, ajoutait Laurent Fabius avec un clin d'œil à Fleur Pellerin. Private Joke entre eux deux.

Mais du coup bonne nouvelle : 15 millions d'euros seront débloqués pour financer ce programme, et ce dès la fin de l'année. Quant à la diversification des destinations, la signature des contrats de destination sera poursuivie entre l'état, les collectivités locales et les partenaires privés, avec une notion importante: c'est dorénavant la Région qui jouera le rôle de pilote dans ce domaine.

Second axe, sur lequel il est inutile de revenir tellement il est récurent : l'accueil des touristes.

Plusieurs innovations seront mises en place rapidement dans les aéroports parisiens, ainsi que dans la Gare du Nord à Paris, qui devrait "pouvoir soutenir la comparaison avec la gare Saint Pancrace à Londres. Et sans oublier la fameuse liaison entre la capitale et Roissy, CDG Express, dont le financement devrait être bouclé au plus tard fin 2015 pour un début des travaux en 2017.

A noter également la facilitation d'obtention des visas, une sécurité accrue envers les touristes étrangers et la question sur l'ouverture des commerces le dimanche, problème auquel semble particulièrement attaché le ministre, notamment le classement de certaines zones, telles celle des Grands Magasins à Paris en "Zone Touristique d'affluence exceptionnelle", permettant ainsi l'ouverture des commerces le dimanche.

Troisième axe, le numérique, qui "est et sera de plus en plus au cœur des activités touristiques". Outre différents services indispensables, tels le Wifi gratuit dans les aéroports ou les hôtels, des services de géolocalisation sont prévus. Sans oublier, vis-à-vis des "grandes plateformes multinationales de distribution", un projet "d'encadrement des pratiques et des relations entre les professionnels du secteur".

Avant dernier axe, la formation des professionnels, particulièrement dans l'hôtellerie ou la restauration. Mention particulière à l'apprentissage des langues étrangères, qui sera largement encouragé. De même un Bac technologique "Hôtellerie Restauration" sera créé dès la rentrée 2015.

Enfin, une large part sera consacrée aux "Vacances pour tous". Un fonds de 75 millions d'euros a été débloqué pour "rénover le patrimoine touristique accessible aux ménages à revenus modestes".

La BPI participera également à appuyer les professionnels du tourisme. Et enfin un portail internet sera mis en place au deuxième semestre 2014 par l'Agence Nationale des Chèques Vacances afin d'aider les primo-vacanciers à disposer d'offres abordables à des tarifs préférentiels.

René-Marc Chikli - Photo DR
René-Marc Chikli - Photo DR
La réaction de René-Marc Chikli, Président du SETO :

"C'est concret. Très concret même puisque 35 mesures, dont certaines applicables dans les jours qui viennent, nous ont été présentées.

Globalement, elles correspondent bien aux attentes des professionnels du tourisme.

Je pense cependant qu'il reste encore beaucoup d'efforts à réaliser sur la culture de l'accueil des touristes étrangers en France. C'est un point sur lequel il faut appuyer désormais et pour lequel le budget alloué doit être suffisant.

Nous devons également veiller à développer une grande marque touristique pour la France au niveau digital, à l'instar de ce que font de nombreux autres pays en Europe et dans le monde.

Enfin, j'estime qu'il faut un tourisme certes parisien mais aussi régional. Il doit être favoriser en province. Pas seulement sur la Côte d'Azur. Partout en France, comme l'indique l'expression
« cause nationale »."

Roland Héguy - Photo DR
Roland Héguy - Photo DR
La réaction de Roland Héguy, Président de l'UMIH :

"C’est un message de vérité, avec 30 propositions très concrètes et des objectifs affichés clairs à court et moyen -terme pour réaffirmer la primauté de la France comme première destination touristique mondiale.

Le tourisme, avec son tissu d’entreprises
‘Made In France', ses 2 millions d’emplois reflétant l’excellence et le savoir-faire français, est enfin considéré comme une industrie à part entière, avec un plan d’action dont la mise en œuvre ne peut attendre.

Le plus gros chantier est maintenant devant nous. Nous devons gagner des parts de marché dans une compétition mondiale intensifiée, et redonner envie aux Français de partir à la découverte de nos territoires.

La France n’a pas le temps d’attendre. Il faut agir vite. Les professionnels CHR, acteurs majeurs du tourisme, sont prêts.
"

Jean-Pierre Mas - Photo DR
Jean-Pierre Mas - Photo DR
La réaction de Jean-Pierre Mas, Président du SNAV :

"C'est la première fois que je vois le tourisme devenir une grande cause nationale. Cela constitue pour moi un réel motif de satisfaction.

Les mesures démontrent une volonté de faire de la part de Laurent Fabius et de ses collègues du gouvernement.

Il peut toutefois il y avoir un abîme entre ces annonces et leur mise en oeuvre. Nous verrons. Mais, les intentions sont très positives.

Les deux points qui retiennent principalement mon attention sont l'accent mis sur l'importance de la formation et le développement du numérique.
"


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