Julia* est amère. Cette jeune hôtesse a été licenciée sans ménagement de chez Qatar Airways il y a quelques mois.
Sa faute : avoir demandé la permission de se marier.
Elle savait pourtant que c'était interdit dans son contrat de travail, mais a voulu tenter sa chance.
"Je n'avais jamais reçu aucune remontrance, j'ai toujours suivi scrupuleusement toutes les règles et je possédais même des lettres d'appréciations de mes supérieurs" nous explique-t-elle.
Se croyant protégée par son comportement exemplaire, elle prend son courage à deux mains et envoie sa demande à son responsable. Une lettre qui va la mener droit à la porte.
"Une semaine plus tard, en rentrant de congé, j'ai été convoquée dans le bureau de la direction. Ils m'ont brutalement ordonné de signer ma démission sans m'en donner la raison, malgré mes interrogations".
Julia est toutefois partie avec une compensation financière équivalente à un mois de salaire.
Sa faute : avoir demandé la permission de se marier.
Elle savait pourtant que c'était interdit dans son contrat de travail, mais a voulu tenter sa chance.
"Je n'avais jamais reçu aucune remontrance, j'ai toujours suivi scrupuleusement toutes les règles et je possédais même des lettres d'appréciations de mes supérieurs" nous explique-t-elle.
Se croyant protégée par son comportement exemplaire, elle prend son courage à deux mains et envoie sa demande à son responsable. Une lettre qui va la mener droit à la porte.
"Une semaine plus tard, en rentrant de congé, j'ai été convoquée dans le bureau de la direction. Ils m'ont brutalement ordonné de signer ma démission sans m'en donner la raison, malgré mes interrogations".
Julia est toutefois partie avec une compensation financière équivalente à un mois de salaire.
Les PNC punis pour 5 minutes de retard
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Notre hôtesse avait postulé chez Qatar en 2012, avant d'intégrer le programme de formation quelques mois plus tard.
Elle avait d'abord tenté sa chance chez Emirates et Etihad sans succès. "Leurs conditions d'embauche sont beaucoup plus strictes que chez Qatar" assure-t-elle.
Une fois intégrée, elle débarque à Doha pour une formation de deux mois. Mais déchante très vite.
"Pendant l'entretien, ils avaient parlé de certaines règles. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'elles soient aussi sévères" déplore-t-elle.
En effet, durant la formation, les candidats ne sont pas autorisés à sortir passé 22 heures.
Un couvre feu prolongé jusqu'à 3h30 du matin (4 heures aujourd'hui) une fois embauché. Il est donc interdit de découcher.
Difficile d'envisager une quelconque relation amoureuse, surtout avec ses collègues. Sans compter que les hôtesses qui tombent enceintes sont licenciées sans ménagement, une clause prévue dans leur contrat.
Il est également interdit de fumer et gare à ceux qui voudraient cacher des cigarettes dans leur chambre. "La direction fait parfois fouiller nos appartements quand nous sommes en vol" assure Julia.
Pour surveiller ses salariés, Qatar leur fournit une sorte de carte d'identité électronique à badger dès qu'ils rentrent chez eux à Doha.
Un moyen de vérifier le respect du temps de repos avant chaque vol de 12 heures minimum, avec une autorisation de sortie d'1h30.
"A votre premier retard, même de 5 minutes, vous recevez un avertissement. Au bout de trois avertissements, vous êtes licencié " poursuit notre hôtesse.
Elle avait d'abord tenté sa chance chez Emirates et Etihad sans succès. "Leurs conditions d'embauche sont beaucoup plus strictes que chez Qatar" assure-t-elle.
Une fois intégrée, elle débarque à Doha pour une formation de deux mois. Mais déchante très vite.
"Pendant l'entretien, ils avaient parlé de certaines règles. Cependant, je ne m'attendais pas à ce qu'elles soient aussi sévères" déplore-t-elle.
En effet, durant la formation, les candidats ne sont pas autorisés à sortir passé 22 heures.
Un couvre feu prolongé jusqu'à 3h30 du matin (4 heures aujourd'hui) une fois embauché. Il est donc interdit de découcher.
Difficile d'envisager une quelconque relation amoureuse, surtout avec ses collègues. Sans compter que les hôtesses qui tombent enceintes sont licenciées sans ménagement, une clause prévue dans leur contrat.
Il est également interdit de fumer et gare à ceux qui voudraient cacher des cigarettes dans leur chambre. "La direction fait parfois fouiller nos appartements quand nous sommes en vol" assure Julia.
Pour surveiller ses salariés, Qatar leur fournit une sorte de carte d'identité électronique à badger dès qu'ils rentrent chez eux à Doha.
Un moyen de vérifier le respect du temps de repos avant chaque vol de 12 heures minimum, avec une autorisation de sortie d'1h30.
"A votre premier retard, même de 5 minutes, vous recevez un avertissement. Au bout de trois avertissements, vous êtes licencié " poursuit notre hôtesse.
Une plainte déposée auprès de l'organisation internationale du travail
Pour quitter le pays pendant ses jours de congés, il faut également requérir l'autorisation d'un responsable.
Une permission qui peut être refusée si l'employé n'a pas été exemplaire, notamment en cas de retard au couvre-feu. Certains collègues de Julia ont même été interdits de sortie pendant près de six mois.
"Très peu d'Européens tiennent ce rythme de vie et ils restent rarement au delà des deux ans contractuels. Ils sont d'ailleurs peu nombreux aux postes à responsabilités. En revanche, beaucoup d'employés viennent de pays asiatiques, notamment d'Inde ou des Philippines".
Un tel turn-over combiné à une forte croissance de la compagnie entraîne mécaniquement d'importants besoins de recrutement.
Une session a été organisée en France en février 2014, à la Réunion en novembre dernier, ou encore à Tunis, ainsi qu'au Maroc
Pour Julia, la plupart des candidats ne sont pas au courant des conditions de vie à Doha. Ces dernières sont pourtant dénoncées depuis longtemps par la fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).
Celle-ci a déposé une plainte auprès de l'organisation internationale du travail (OIT) en juin dernier.
Une permission qui peut être refusée si l'employé n'a pas été exemplaire, notamment en cas de retard au couvre-feu. Certains collègues de Julia ont même été interdits de sortie pendant près de six mois.
"Très peu d'Européens tiennent ce rythme de vie et ils restent rarement au delà des deux ans contractuels. Ils sont d'ailleurs peu nombreux aux postes à responsabilités. En revanche, beaucoup d'employés viennent de pays asiatiques, notamment d'Inde ou des Philippines".
Un tel turn-over combiné à une forte croissance de la compagnie entraîne mécaniquement d'importants besoins de recrutement.
Une session a été organisée en France en février 2014, à la Réunion en novembre dernier, ou encore à Tunis, ainsi qu'au Maroc
Pour Julia, la plupart des candidats ne sont pas au courant des conditions de vie à Doha. Ces dernières sont pourtant dénoncées depuis longtemps par la fédération internationale des ouvriers du transport (ITF).
Celle-ci a déposé une plainte auprès de l'organisation internationale du travail (OIT) en juin dernier.
2000 et 2500 euros par mois, net d'impôts
Le syndicat norvégien Parat a de son coté demandé à son gouvernement le retrait de la licence d'exploitation de Qatar pour "violation systématique des droits de son personnel ".
"Il faut toutefois relativiser ces attaques car personne n'est obligé d'aller travailler chez Qatar Airways.
N'oublions pas que pour la plupart du personnel navigant, c'est une belle opportunité de carrière. Ils bénéficient de salaires assez élevés au regard de leur diplômes et de leur expérience" souligne un avocat qui travaille régulièrement à Doha.
En effet, les PNC de Qatar gagnent entre 2000 et 2500 euros par mois, net d'impôts. Tous sont logés gratuitement dans des immeubles plutôt confortables à Doha, avec piscine et salle de sport. Leurs frais de transport et leur assurance santé sont totalement pris en charge.
Ceux qui cherchent aujourd'hui du travail dans l'aérien ont donc le choix entre sacrifier une partie de leur liberté contre un bon salaire ou tenter leur chance dans les compagnies européennes, moins intrusives question vie privée mais plus réticentes à embaucher.
* afin de préserver son anonymat, le prénom de l'hôtesse a été changé.
"Il faut toutefois relativiser ces attaques car personne n'est obligé d'aller travailler chez Qatar Airways.
N'oublions pas que pour la plupart du personnel navigant, c'est une belle opportunité de carrière. Ils bénéficient de salaires assez élevés au regard de leur diplômes et de leur expérience" souligne un avocat qui travaille régulièrement à Doha.
En effet, les PNC de Qatar gagnent entre 2000 et 2500 euros par mois, net d'impôts. Tous sont logés gratuitement dans des immeubles plutôt confortables à Doha, avec piscine et salle de sport. Leurs frais de transport et leur assurance santé sont totalement pris en charge.
Ceux qui cherchent aujourd'hui du travail dans l'aérien ont donc le choix entre sacrifier une partie de leur liberté contre un bon salaire ou tenter leur chance dans les compagnies européennes, moins intrusives question vie privée mais plus réticentes à embaucher.
* afin de préserver son anonymat, le prénom de l'hôtesse a été changé.