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III. Saga Thomas Cook : le temps des cessions, des acquisitions, des fusions

La saga Thomas Cook


Le premier agent de voyages de l’histoire du tourisme organisé est un Anglais, Thomas Cook. Né au début du 19ème siècle, il a tout inventé. Séjours prépayés, prix négociés et compétitifs, brochures, voyages à forfait, chèques de voyages, réceptifs étrangers, filiales, assurance d’une qualité de service pour les voyageurs individuels … Tout y est ! 150 ans plus tard, ses innovations et ses fondamentaux marketing sont toujours en place. Retour sur l'histoire de ce voyagiste.


Rédigé par Michèle SANI le Vendredi 8 Juillet 2016

Le site Internet de Thomas Cook - DR
Le site Internet de Thomas Cook - DR
En 1948, après la Seconde Guerre mondiale, Thomas Cook est intégré aux chemins de fer British Railways Sous, la holding British Transport Holding Company, et ne redeviendra une entreprise privée qu’en 1972.

Elle est alors détenue par un consortium composé par Midland Bank, le groupe hôtelier Trust House Forte et l'Automobile Association.

En 1977, la banque britannique Midland Bank devient le seul propriétaire de Thomas Cook & Son.

Durant les années suivantes, l’entreprise Thomas Cook fera des acquisitions dans le domaine du tour-operating et de l’aérien. Elle sera elle-même vendue à plusieurs reprises.

En 1992, une banque et une compagnie aérienne allemande, la Westdeutsche Landesbanket LTU International Airways, l’absorbent.

En 1997, la fusion de NUR (TO Allemand) et de la compagnie Condor donne naissance à C&N.


2001 : C&N se rebaptise Thomas Cook AG

En 1999, c’est ce groupe touristique, numéro 2 allemand, qui acquiert le britannique Thomas Cook.

C&N est déjà propriétaire du TO régional Aquatour et du réseau Havas Voyages Loisirs (repris en avril 1999).

Le 1er janvier 2007, Thomas Cook AG devient filiale à 100% du groupe de grande distribution KarstadtQuelle qui a racheté à Lufthansa les 50% de parts qu’elle détenait.

Toujours en 2007, Thomas Cook donnera naissance à un géant du tourisme en fusionnant avec le britannique MyTravel.

Le nouvel ensemble forme une nouvelle société Thomas Cook plc, basée et cotée à Londres.

Elle est le numéro 2 du voyage en Europe, en talonnant l’allemand TUI qui, de son côté, s’est marié avec le britannique First Choice.

En 2008, Thomas Cook achète Jet tours en France et abandonne la marque Neckermann.

L’avenir de Thomas Cook France suspendu à plusieurs scénarios

Dans les années 2010, Thomas Cook Plc continue d’influencer la manière dont le monde voyage, mais les temps sont difficiles.

Les crises se succèdent et le géant va faire des pertes historiques. Il est surendetté.

En multipliant ses acquisitions à travers le monde, il a sans doute eu la folie des grandeurs. L’heure des restructurations va bientôt sonner.

Il n’en demeure pas moins un groupe touristique mondial majeur, avec près de 3 400 points de ventes, 31 000 collaborateurs, 22 marchés, 21 millions de clients, 91 avions, plus de 2 000 destinations.

En 2012, la perte nette totale de Thomas Cook s’est creusée à 585,9 millions de livres (près de 725 millions d’euros) contre 520,7 millions de livres un an plus tôt.

En grande difficulté financière, le groupe britannique envisage de céder sa filiale française qui traverse, elle aussi, une crise sans précédent, avec 23,4 millions d’euros de pertes (12,8 M€ en 2011).

Harriet Green remet le groupe sur de bons rails

A Londres, une femme Harriet Green prend, en juillet 2012, la tête de Thomas Cook Plc.

Elle remet le groupe sur de bons rails, et le quitte en 2014.

C'est Peter Fankhauser, fort de ses treize années passées chez Thomas Cook à différentes fonctions, qui la remplace.

En mars 2015, Fosun International, fonds d'investissement chinois, qui a investi aussi dans le Club Med, entre dans le capital de Thomas Cook avec une participation de 5%.

En novembre 2015, le groupe annonce un bénéfice après impôts de 19 millions de livres sterling, soit 27 millions d'euros sur l'exercice octobre 2014/septembre 2015.

Une performance lorsque l'on considère que la perte nette était encore de 115 millions de livres l'année précédente.

Et Thomas Cook France ?

Nicolas Delord, PDG de Thomas Cook France
Nicolas Delord, PDG de Thomas Cook France
L’histoire de Thomas Cook France est à l’image du groupe. Elle est ponctuée d’acquisitions, de cessions, de fusions.

Son activité se partage entre distribution et tour-operating. Ses dirigeants ne feront jamais de longs parcours dans l’entreprise.


Denis Wathier, qui a dirigé Voyages-sncf.com et Maeva (groupe Pierre & Vacances), succède en 2007 à Olivier de Nicola à la tête de Thomas Cook France.

Son objectif est d’accélérer les ventes en ligne, en synergie avec les réseaux. Il quittera l’entreprise en octobre 2011, en passant le témoin à sa proche collaboratrice Rachel Picard.

Ancienne directrice marketing et ventes de Voyages-sncf.com, elle avait intégré Thomas Cook France depuis novembre 2010.

En 2008, Thomas Cook achète Jet tours et abandonne la marque Neckermann. L’intégration de Jet tours, qui jouit d’une belle notoriété, est une opération complexe. Sa mise en place prendra du temps, après une série de dysfonctionnements (outils de réservations, site B2B, call center, etc.)

La distribution traditionnelle a du mal à accepter de voir son principal concurrent distributeur acquérir un tour-opérateur incontournable sur le marché français. Les agences de voyages indépendantes pourront choisir entre la franchise ou l’enseigne Jet tours.

En 2011, l’activité TO se réalise sous les marques Thomas Cook, Jet tours et ses clubs Eldorador, Aquatour, Secrets, Austral Lagons.

Son activité distribution le place en tête des réseaux intégrés sur le marché du tourisme de loisirs avec près de 700 points de ventes aux couleurs de ses trois marques : Thomas Cook (560 agences dans toute la France), Jet tours (100 agences dans toute la France), Aquatour (20 agences dans le Nord de la France).

Placé 2ème voyagiste français, il emploie 1 500 collaborateurs, travaille avec près de 150 partenaires.

Il fait voyager 610 000 clients en tour-operating et 2,7 millions en distribution, mais les résultats sont catastrophiques.

En 2012, Thomas Cook France ne sera heureusement pas vendu, comme cela avait été envisagé au vu de ces très mauvais résultats. En avril, Susan Duinhoven, CEO West Europe de Thomas Cook Group plc prend également la direction générale de Thomas Cook France.

Rachel Picard s’en va. Une nouvelle équipe préside aux destinées de Thomas Cook France.

Michel Rességuier, spécialiste en gestion du changement remplace Susan Duinhoven en septembre 2012.

Il va faire ce difficile pari : que Thomas Cook France retrouve une exploitation quasi à l’équilibre dès 2014. Il demande que l’entreprise se concentre sur trois activités, le tour-operating "industriel", la distribution et l’activité de groupiste.

Le 22 avril 2013, il confirmait la cession des marques "Austral Lagons", TO connu pour sa production balnéaire long-courrier haut de gamme et "Secrets", une luxueuse production qui était dans la corbeille de Jet tours.

Dans ses premières déclarations à TourMaG.com, le nouveau président, spécialiste de la gestion de crise et du retournement d’entreprise, s’étonne sur les rétributions : « certains taux de commission imposés par la distribution sont parfois irréalistes ».

Un Plan de Sauvegarde de l'emploi est mis en place en 2013. Il concerne 168 emplois. Plusieurs agences sont également vendues.

En mai 2014, Michel Rességuier démissionne, Nicolas Delord, directeur général prend alors le poste de président.

En 2016, le réseau d'agences intégrées compte 189 points de vente (170 Thomas Cook et 19 Aquatour), le réseau affiliés et franchisés en compte 261 (185 Thomas Cook, 76 Jet tours).

Retrouvez toute la saga Thomas Cook ici.


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