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La case de l’Oncle Dom : Thomas Cook, l'orage avant le désespoir ?

L'édito de Dominique Gobert


Sale temps pour le tourisme... Après Aigle Azur, qui risque de plonger définitivement, voici maintenant l’un des ténors du tourisme mondial, Thomas Cook, dont l’avenir parait sérieusement compromis. Pourtant, on le pensait quasi sauvé avec l’arrivée des Chinois de Fosun. Erreur ?


le Mardi 17 Septembre 2019

Sale temps pour le travel en France, Thomas Cook va mal, voire très mal, les liquidités ont disparu ! Crédit photo : Depositphotos @stockasso
Sale temps pour le travel en France, Thomas Cook va mal, voire très mal, les liquidités ont disparu ! Crédit photo : Depositphotos @stockasso
Pas besoin d’avoir suivi de Hautes Etudes Commerciales ou d’avoir fréquenté l’Enarchie, la capacité des entreprises à vivre à crédit est belle et bien terminée maintenant.

Qu’on le veuille ou non, quand y’a plus de cash, plus de tréso comme on dit dans les milieux des affaires, rien ne va plus.

Aigle Azur en fait l’expérience après avoir vécu durant des années à « kroum », comme on dit aussi dans les écoles de banlieue, sur le mensonge et l’éventuel espoir que tout ça « finirait bien par s’arranger ».

Ben non.

Et pour Thomas Cook, qui accuse l’âge quasi-canonique de 178 ans, c’est du pareil au même, malgré la tentative de récupération menée par les Chinois du Groupe Fosun.

C’était pourtant une opportunité unique et, peut-être le gage d’un avenir meilleur pour le vieux voyagiste britannique (personne n’est parfait) que cette mainmise de Fosun. Du moins le pensait-on.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Apparemment, leur intervention chez Club Med semble avoir porté ses fruits et l’entreprise, montée par Trigano et Blitz, a largement repris les couleurs du Grand Dragon de feu !

En même temps, Club Med n’était surement pas autant endetté que Thomas Cook et ses 900 millions de livres (sterling ou pas, ça pèse le même poids).

Certes, Fosun allait, ce devait être effectif au début de ce mois d’octobre, effacer la moitié des dettes, de même que les banques prêteuses.

Sauf que, pour réaliser tout ceci (ou cela, c’est au choix), il fallait aussi que les créanciers, porteurs d’obligations, acceptent en quelque sorte d’être « dilués » dans la nouvelle composition du capital et finalement de se retrouver en possession de pas grand-chose.

Thomas Cook, à court de monnaie, a préféré « retarder » le vote de ces créanciers à la semaine prochaine, afin de gagner du temps et tenter un sauvetage qui s’avère de plus en plus compliqué.

Parce que maintenant, il s’agit aussi de voir la réalité en face pour ses dirigeants du voyagiste grand-breton. Il n’y a plus de liquide, de cash, de monnaie et, comme je le disais plus haut, la vie à « kroum » ça n’a qu’un temps.

Et que mentir à tout bout de champ, c’est pas une solution, on finit toujours par s’en apercevoir.

Pas la peine non plus d’accuser la canicule ou le Brexit ou que sais-je encore, ils n’y sont pour rien.

En revanche, il aurait peut-être fallu, depuis longtemps, se remettre en cause et ne pas avoir d’œillères sur l’évolution d’un marché en mouvement…

Aujourd’hui, le risque est très sérieux. A tel point que, sur le marché français, on commence à transpirer grave.

C’est grave. Très grave. La chute du géant anglais causerait des dégâts considérables sur les marchés en général et sur le marché français en particulier.

Parce que, cette fois, contrairement à Aigle Azur, les clients pourraient, grâce à l’APST et d’autres assureurs, être « protégés ». Mais à quel prix pour cette noble institution ? De quoi y laisser de sacrées plumes et, hélas, sans recours possible, même avec des contre-garanties conséquentes !

Sans oublier et là les pros sont aussi concernés, que ce serait des centaines d’agences affiliées Thomas Cook qui devraient éteindre leurs vitrines…

Et là, pas d’assurances non plus !

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par BERTRAND le 18/09/2019 08:22 | Alerter
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Valeurs Assurances fait une assurance Force Majeure avec défaillance du prestataire, gréve, catastrophe naturelle. Dans le cas de Aigle Azur nous avons indemnisé un groupiste en frais supplémentaires, suite au rachat de billets pour maintenir l'opération...
Pour Donatello 4 groupes payés en annulation... C'est un produit qui existe et nos clients peuvent en témoigner !

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