TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo TourMaG  




Mobilisation du 11 octobre : "Le tourisme social ne doit pas être la variable"

Le 11 octobre 2025, le mouvement associatif veut faire entendre sa voix


Sans Premier ministre et sans gouvernement, la France navigue à vue dans une cacophonie politique qui tourne au ridicule et cristallise les tensions dans le secteur du tourisme. Si le secteur privé s’inquiète du manque de perspectives, le tourisme social voit, lui, son existence même menacée depuis maintenant plus d’un an. De coupes budgétaires en gels de dépenses, les voyages scolaires, les colonies et les auberges de jeunesse se retrouvent dans une situation alarmante. Autour de l’UNAT, le monde associatif du secteur souhaite faire entendre sa voix et ne pas mourir dans l’indifférence.


Rédigé par le Jeudi 9 Octobre 2025

Mobilisation du 11 octobre : "Le tourisme social ne doit pas être la variable" - Depositphotos.com Auteur Wavebreakmedia
Mobilisation du 11 octobre : "Le tourisme social ne doit pas être la variable" - Depositphotos.com Auteur Wavebreakmedia
Englué dans une situation plus que précaire, le monde associatif se réunira dans les rues de France, ce samedi 11 octobre 2025.

Une manifestation qui comptera dans ses rangs, et ce sera une première dans l’histoire de l’industrie, des acteurs du tourisme.

L’UNAT s’associe à la mobilisation pour dénoncer les coupes budgétaires et alerter sur le risque qu’un pan entier de l’écosystème territorial ne s’effondre sans les associations du tourisme social.

Le syndicat appelle, dans ces conditions, tous ses adhérents à se mobiliser à Paris et en province pour faire entendre leur voix et surtout leurs problématiques.

La principale action se tiendra place de Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, où l’UCPA, au nom de l’UNAT, prendra la parole pour rappeler l’urgence de préserver ces espaces d’émancipation, de vivre-ensemble et de solidarité.

L’enjeu n’est pas seulement de maintenir le droit au départ pour les jeunes générations, il est aussi de rappeler que sans le tissu associatif, c’est tout le socle civique et démocratique qui serait durablement voire même définitivement fragilisé.

Anna Gandais, présidente de la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse (FUAJ) et trésorière de l’UNAT, tire la sonnette d’alarme.

"Une menace pèse sur le tourisme social"

"Depuis maintenant un an, les coupes budgétaires ont été nombreuses, sauf que cela a mis du temps avant de redescendre dans les territoires.

Nous commençons réellement à mesurer l’impact de ces décisions sur les communes, les régions ou encore les départements.

Cela se répercute sur le tissu associatif globalement, et donc sur le tourisme social, autant pour les organisateurs de séjours que pour les hébergeurs.

Les centres sociaux qui viennent dans les auberges de jeunesse, s’ils n’ont plus de financement pour organiser des séjours, par ricochet, tous les hébergeurs du tourisme sont concernés.

Nous avons constaté cet été une baisse des groupes dans nos structures. Il y a des difficultés à boucler les budgets. Le projet de loi de finances tardif a également retardé le vote des budgets communaux, entraînant un frein important en 2025.

Et comme cette crise politique perdure, nous sommes globalement inquiets.


Déjà que 2026 est une année d’élection, ce qui n’est jamais bon pour le secteur, nous nous demandons où nous allons.
Une menace pèse sur le tourisme social.

Après le Covid, nous avons subi l’inflation des coûts énergétiques et alimentaires. Au moment où nous pensions pouvoir souffler un peu, les restrictions budgétaires nous tombent dessus.

Nous ne jetons la pierre à personne, mais comment faisons-nous pour préserver ces acquis et ce secteur ? Alors que, dans le même temps, quatre Français sur dix ne partent pas chaque année.

Partir en vacances, ça s’apprend, ça ne s’improvise pas,
" explique la trésorière de l'UNAT.

Un message qui intervient sept mois après la prise de parole d’Hexopée sur la menace grandissante pesant sur les colonies de vacances.

A lire : Les colonies de vacances sont-elles en péril ?

"Tout le projet de l’éducation populaire est remis en cause"

"Quand, plus jeune, vous êtes parti en classe découverte ou en mini-camp avec un centre de loisirs, vous avez acquis une certaine culture du vivre-ensemble et de la notion de départ en vacances.

L’inquiétude est palpable. Si vous prenez les auberges de jeunesse que je représente, nous avons eu moins de groupes de jeunes cet été et ils sont restés moins longtemps.

Il y a une vraie question budgétaire pour les familles qui font partir leurs enfants, d’autant plus que nous avons eu moins de clientèle.

Nous allons devoir nous organiser, mais cela se fera au détriment de la mixité, de l’inclusion et du vivre-ensemble. Finalement, c’est tout le projet de l’éducation populaire qui est remis en cause.

Certains hôtels refusent désormais les groupes scolaires et/ou sportifs.

Nous voulons un réexamen de fond, une prise de conscience de ce que nous voulons pour les générations futures. Est-ce que nous voulons laisser progresser l’individualisme dans notre société ?

Ou soutenir le bien-vivre ensemble, la solidarité et l’éducation ?"
, questionne la dirigeante.

"Le tourisme social ne doit pas être la variable d’ajustement des gouvernements"

"Nous aimerions un réengagement de l’État sur ces sujets.

Il y a bien le Pass Colo, mais nous ne devons pas, sous couvert de maîtrise des dépenses, balayer certains enjeux. L’éducation populaire et le tourisme social ne doivent pas être la variable d’ajustement des gouvernements.

Nous construisons là les générations futures.


Entre la refondation d’un véritable ministère du Tourisme et la dynamique impulsée par Marina Ferrari, nous pensions que le tourisme social était relancé.

Sauf que le contexte économique et politique ne sécurise pas les décisions ministérielles.

En un an, nous avons eu trois Premiers ministres, et en trois mois, les cabinets n’ont pas le temps de s’approprier les dossiers ni de s’acculturer au secteur.

Nous traînons une image post-Mai 68, mais nous n’avons pas le temps de la faire évoluer, car les ministres changent trop régulièrement.
Il faut une politique durable, qui ne soit pas remise en cause à chaque budget.

Nous publierons prochainement une enquête sur l’impact du tourisme social en termes d’emploi et de retombées économiques sur les territoires.

Nous avons été agréablement surpris de constater qu’un enfant en classe découverte dépense en moyenne 20 euros par semaine, ce qui montre les conséquences locales des annulations de séjours entiers.

Ce sont donc des ressources en moins pour les territoires,
" conclut Anne Gandais.

De plus, l’UNAT a envoyé des cartes postales à l’ensemble de ses adhérents, pour qu’ils renvoient ensuite à leurs élus ces souvenirs de vacances amer, afin de sensibiliser le monde politique sur leur situation.


Lu 280 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >




































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias