Trois jours d’incendies à Chios, Grèce : situation critique et enquêtes en cours

Depuis dimanche après-midi, l’île de Chios fait face à une catastrophe écologique majeure. Les incendies ont déjà détruit des milliers d’hectares de forêt, contraint à l’évacuation 17 campements, anéanti des troupeaux d’animaux et détruit au moins trois maisons.

D'après les propos du maire, Ioannis Malafis, récolté par Dnews "Les efforts de lutte sont massifs, avec 444 pompiers appuyés par 21 équipes commandos forêt, 85 véhicules, et 30 volontaires équipés de 4 véhicules".

L'île a été placée en état d'urgence ce lundi 22 juin.

Le front principal reste concentré au centre et au sud de l’île, en particulier vers la zone de Mastichochoria. Le maire a déclaré à la chaîne MEGA que "si la météo permet une atténuation des vents, comme la nuit dernière, la situation pourra être maîtrisée". Toutefois, il a alerté que certains habitants évacués étaient déjà retournés dans leurs habitations, ce qui complique les opérations .

Le ministre grec de la Crise climatique et de la Protection civile, Yiannis Kefalogiannis, s’est rendu sur place et a confirmé la gravité de la situation lors d’une réunion avec les autorités locales et la direction des pompiers. Il a évoqué des "incendies simultanés dans plusieurs zones isolées" de l’île, phénomène qui ne peut être imputé au hasard, laissant fortement penser à une "activité criminelle organisée". La police et les équipes spécialisées en incendies criminels enquêtent activement sur ces pistes.

Face à la gravité des incendies qui se sont déclarés presque simultanément sur l’île de Chios en Grèce, de nombreux habitants expriment leur inquiétude et évoquent la possibilité d’incendies criminels coordonnés.

Ce climat de suspicion est renforcé par un contexte local déjà tendu, marqué par des débats houleux autour de projets d’aménagement, comme la construction d’un grand périphérique routier, et des conflits liés à l’exploitation minière dans des zones protégées Natura.

Néanmoins, le professeur Nikos Belavilas, spécialiste de NTUA, a témoigné, au média Documento, de l’effet domino des incendies et a rejeté les théories du complot impliquant des agents étrangers, expliquant que la plupart des départs de feu sont d’origine humaine, souvent accidentelle ou liée à des intérêts fonciers locaux.

Il a précisé que le cinquième incendie s’est déclaré alors que le grand feu principal absorbait toutes les forces disponibles, près d’une zone Natura menacée par une exploitation minière contestée.

Selon les déclaration de Yiannis Kefalogiannis, ministre de la crise climatique et de la protection civileur le terrain, les secours sont en alerte maximale : 190 pompiers, 11 unités forestières et 38 véhicules sont déjà présents, avec un renfort imminent de 170 pompiers et 30 véhicules supplémentaires. Treize hélicoptères et quatre avions Canadair participent aux opérations.

Le ministre a insisté sur la gravité de la situation, évoquant une enquête approfondie sur les causes, et la possibilité que cette série d’incendies soit une attaque criminelle ciblée contre la population et l’environnement. Il a appelé à la vigilance et confirmé le renforcement des patrouilles militaires et policières.

L’enquête sur les origines exactes des incendies continue, alors que la météo reste un facteur clé dans l’évolution des feux.

La Grèce fait face régulièrement à des incendies. En 2023, les flammes s'étaient approchées d'Athènes, et avaient aussi de lourdes conséquences sur l'Ile de Rhodes.