TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo La Travel Tech  



Wecandoo prend son envol à l’international et vise des partenariats B2B

La start-up met en avant le tourisme du savoir-faire autour de son réseau d’artisans


En moins de cinq ans, la start-up créée par trois étudiants à l’esprit d’entreprise développé s’est imposée dans le paysage des « créateurs d’expériences ». Elle fédère, en France, un réseau de 2 000 artisans qui transmettent une partie de leur savoir-faire à des visiteurs avides de mettre la main à la pâte. Aujourd’hui la Belgique et les Pays-Bas entrent dans le cercle, demain le Royaume-Uni, sans doute l’Europe du Sud et pourquoi pas l’Amérique.


Rédigé par le Lundi 13 Février 2023

Edouard Eyglunent, l'un des trois co-fondateurs (©BC)
Edouard Eyglunent, l'un des trois co-fondateurs (©BC)
Pour mémoire, l’aventure commence en 2017 quand Edouard Eyglunent, Grégoire Hugon et Arnaud Tiret, étudiant l’un à l’Institut Paul Bocuse, l’autre à l’Edhec et le troisième débutant chez Ernst & Young, se prennent de passion pour l’artisanat et y voient un terrain de jeu pour exploiter le tourisme expérienciel qui prend de l’ampleur.

Le modèle économique se met en place : recrutement d’artisans à travers la France, représentatifs du savoir-faire artisanal des Régions : tailleurs de pierre, brasseurs, apiculteurs, céramistes, forgerons, orfèvres… la liste est longue au point de rassembler aujourd’hui plus de 2 000 artisans qui sont à même de monter un ou plusieurs ateliers pour faire participer les visiteurs à un travail de création.

Lire aussi : Wecandoo met les artisans en vedette et réfléchit à son avenir touristique


Wecandoo : un catalogue de plus de 4 000 ateliers au prix moyen de 75 euros

Les Toits Parisiens accueillent des couvreurs en herbe (©BC)
Les Toits Parisiens accueillent des couvreurs en herbe (©BC)
Les ateliers – le catalogue en répertorie plus de 4 000 - sont facturés de 15 à 1 500 euros selon la complexité de travail, les matières premières utilisées, le temps consacré…

En moyenne, chaque participant paiera 75 euros sur lesquels Wecandoo prend une commission de 20%.

En échange, la start-up s’occupe de la validation de l’atelier en rencontrant un à un tous les artisans qui veulent se joindre au réseau.

Elle assure la promotion, la commercialisation, la facturation et le suivi de la relation client. L’artisan n’a qu’à se concentrer sur ce qu’il fait de mieux, la transmission du tour de main pour que le « stagiaire » repart avec son œuvre, parfois conséquente comme ce fut le cas récemment chez un tailleur de pierre.

Après les Régions françaises, la couverture s'étend aux pays frontaliers

Bon an, mal an, l’entreprise a pris de l’ampleur, sortant de la région parisienne pour investir toutes les grandes métropoles françaises. Fort des succès accumulés, les jeunes entrepreneurs ont levé 3,2 millions d’euros auprès de deux fonds d’investissement convaincus du modèle et du potentiel.

L’équipe s’est agrandie comme les ambitions pour aborder le volet international. Si la période Covid a obligé les dirigeants à faire une pause et retenir leur souffle, la sortie du confinement a relancé la machine et les ambitions à fond.

La Belgique est le premier nouveau terrain de jeu depuis 2022, avec près d’une centaine d’artisans recrutés d’abord autour de Bruxelles, puis autour d’Anvers, et demain vers Bruges et Gand. En une année d’opération, plus de 4 000 Belges ont découvert les ateliers de leurs artisans grâce aux voisins français.

La même année, l’équipe installée à Bruxelles a exploré le potentiel d’Amsterdam, avec un premier début prometteur, qui devrait s’étendre jusqu’à Rotterdam.

2023, l'année de la conquête de l'Angleterre

Wecandoo était associée à l'opération Paris Local de l'OTCP (©BC Distillerie artisanale au Viaduc des Arts))
Wecandoo était associée à l'opération Paris Local de l'OTCP (©BC Distillerie artisanale au Viaduc des Arts))
Le grand défi de 2023 est d’attaquer le marché anglais. Un premier pas est franchi mais il reste à valider, dans un contexte hors Union européenne et face à une concurrence réelle.

« C’est pour nous un test décisif pour décliner le modèle », explique Edouard Eyglunent. « Si nous sommes capables de réussir l’implantation dans un pays étranger face à des concurrents déjà installés, le reste du monde est ouvert. Nous aurons établi une feuille de route bien formatée pour s’installer dans n’importe quelle autre grande ville, d’abord en Europe du Sud, ensuite dans le Nord et pourquoi pas aux Etats-Unis ».

Lire aussi : Avec ParisLocal, l’OTCP met ses commerçants et artisans en avant

Avec sa notoriété grandissante, Wecandoo est devenu un partenaire incontournable de collectivités comme la ville de Paris, qui a fait appel à son expertise pour contribuer à l’opération « Paris Local », mais aussi du réseau Entreprise et Découverte, lors des Journées Européennes du Patrimoine. Aujourd’hui, la ville de Bruxelles veut les associer à son opération de promotion de l’artisanat.

Une nouvelle application en préparation pour traiter les groupes

De la privatisation à l'accueil plus systématique des groupes (©BC)
De la privatisation à l'accueil plus systématique des groupes (©BC)
De plus en plus sollicités directement par des entreprises ou des agences événementielles ou réceptives pour favoriser les expériences de groupes, Wecandoo veut passer de « l’artisanat » à une techno dédiée.

« Dans un premier temps, nous traitions directement au siège toutes les demandes qui venaient d’entreprises, d’associations ou de professionnels du tourisme pour privatiser un atelier pour un groupe, et même faire venir un traiteur et enrichir l’expérience », explique Edouard Eyglunent.

« En une année nous avons traité plus de 3 000 groupes de 5 à 100 participants. Avec près de 20% du chiffre d’affaires, le bricolage n’est plus possible. Nous allons développer une application dédiée qui va remplacer l’onglet « Groupes » sur notre site, pour que les clients groupes puissent traiter en direct, via l’appli et ses options, avec l’artisan choisi. Elle devrait être disponible avant l’été 2023 ».


Se rapprocher davantage des agences réceptives et de la clientèle internationale

Le développement des partenariats BtoB est aussi à l’ordre du jour compte tenu de l’engouement des visiteurs étrangers pour ces ateliers manuels qui sont une approche originale de la culture française.

« Pour l’instant nous balbutions », reconnait le jeune entrepreneur. « Notre site n’est qu’en français, mais déjà nous avons des questions posées en anglais et une origine de trafic à près de 10% hors de France. Nous allons nous rapprocher davantage des agences réceptives pour mieux capter cette clientèle ».

Il ne serait pas surprenant de voir Wecandoo être présent sur un stand du prochain Rendez-Vous en France, organisé à Paris en mars prochain par Atout France.

Parallèlement, l’entreprise va utiliser son siège actuel, situé dans une arche du Viaduc des Arts, boulevard Daumesnil à Paris, comme une vitrine.

Elle a signé un partenariat avec un collectif de céramistes qui va prendre possession des lieux pour organiser régulièrement des ateliers. Le siège va se décaler à quelques arches de là en préparant une possible nouvelle levée de fonds si l’aventure internationale suit la courbe espérée.

Bruno Courtin Publié par Bruno Courtin Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
Voir tous les articles de Bruno Courtin
  • picto Facebook
  • picto Twitter
  • picto Linkedin
  • picto email

Lu 2721 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >




































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias