''Dans 10 ans à quoi ressemblera notre métier ? Comme le dit très bien Pierre Amalou qui m’a appris ce mot ou l’a inventé, je ne sais pas, « la futurologie » c’est un exercice où on se casse vite les dents, et où on enfonce souvent... des portes ouvertes !''.
Mais bon, Jean da Luz m’a demandé de faire cet amusant exercice, alors allons-y quitte à raconter quelques âneries. Je précise : le titre de ce papier c’est lui qui l’a choisi et d’ailleurs je ne le connais pas (le titre) au moment où je vous fais ce petit papier.
Il le fait toujours, il ne censure jamais rien, mais les titres il aime ça, pour « vendre » !
D’ici 10 ans, ce qui est court, dans le métier du voyage touristique qui est le nôtre, je vois 5 évolutions majeures.
Mais bon, Jean da Luz m’a demandé de faire cet amusant exercice, alors allons-y quitte à raconter quelques âneries. Je précise : le titre de ce papier c’est lui qui l’a choisi et d’ailleurs je ne le connais pas (le titre) au moment où je vous fais ce petit papier.
Il le fait toujours, il ne censure jamais rien, mais les titres il aime ça, pour « vendre » !
D’ici 10 ans, ce qui est court, dans le métier du voyage touristique qui est le nôtre, je vois 5 évolutions majeures.
1) Explosion de la technologie et de sa matière première les bases de données.
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Photo Ph. Grollier
Nous n’avons encore rien vu en termes d’applications clients sur le Web, dans tous ses supports.Tous les outils actuels seront perçus comme de vrais dinosaures dans dix ans. Le ciblage très fin de la demande du client selon ses goûts et ce qu’il dit de lui va se multiplier.
On est au début de l’ère de la révolution technologique. Aujourd’hui chercher quelque chose sur le web qui vous correspond reste fastidieux. Et pourtant cela marche, 20% au moins des voyages à forfaits ! Alors demain…
Chez nous, par exemple, à notre niveau, dans six mois on va sortir un petit joujou qui va modifier une partie immobile et ringarde de notre métier depuis 40 ans ! Certes sur une partie non stratégique du voyage, mais tout de même ! Vous voulez savoir ? Attendez un peu tous nos brillants confrères concurrents nous lisent !
Ce qui m’a le plus étonné sur ce sujet, c’est à quel point il a fallu se battre en interne pour le faire ; on s’embourgeoise et on se ringardise à une vitesse…vive les start- up !
Tous ceux qui ne suivront pas cette évolution sortiront un jour ou l’autre du marché. Petit ou grand tel n’est pas le problème.D’ailleurs grand, en général, n’est pas le meilleur critère pour évoluer vite !
On est au début de l’ère de la révolution technologique. Aujourd’hui chercher quelque chose sur le web qui vous correspond reste fastidieux. Et pourtant cela marche, 20% au moins des voyages à forfaits ! Alors demain…
Chez nous, par exemple, à notre niveau, dans six mois on va sortir un petit joujou qui va modifier une partie immobile et ringarde de notre métier depuis 40 ans ! Certes sur une partie non stratégique du voyage, mais tout de même ! Vous voulez savoir ? Attendez un peu tous nos brillants confrères concurrents nous lisent !
Ce qui m’a le plus étonné sur ce sujet, c’est à quel point il a fallu se battre en interne pour le faire ; on s’embourgeoise et on se ringardise à une vitesse…vive les start- up !
Tous ceux qui ne suivront pas cette évolution sortiront un jour ou l’autre du marché. Petit ou grand tel n’est pas le problème.D’ailleurs grand, en général, n’est pas le meilleur critère pour évoluer vite !
2) La désintermédiation généralisée
Tous les secteurs seront touchés sur ce sujet : voyagistes, distributeurs, purs players, etc. Tout le monde vendra à tout le monde sur tous les canaux. Fini la fameuse « déontologie du métier » dont on se demande d’ailleurs ce qu’elle avait de déontologique mais plutôt de protectionniste…
Les intermédiaires continueront d’exister, mais il faudra qu’ils démontrent leur valeur ajoutée pour continuer à exister. Là encore, la grande taille ne me parait pas être un atout…
Les hôtels et les compagnies aériennes vont vendre de plus en plus en directs, les primo intermédiaires aussi (réceptifs), les guides de montagne, et les voyagistes bien sur également !
Tout sera alors une question de rapport qualité prix entre la valeur ajoutée générée et le coût pour toucher un client. Les politiques marketings uniquement basées sur les mots clefs seront rapidement bien insuffisantes.
Les intermédiaires continueront d’exister, mais il faudra qu’ils démontrent leur valeur ajoutée pour continuer à exister. Là encore, la grande taille ne me parait pas être un atout…
Les hôtels et les compagnies aériennes vont vendre de plus en plus en directs, les primo intermédiaires aussi (réceptifs), les guides de montagne, et les voyagistes bien sur également !
Tout sera alors une question de rapport qualité prix entre la valeur ajoutée générée et le coût pour toucher un client. Les politiques marketings uniquement basées sur les mots clefs seront rapidement bien insuffisantes.
3) La fin de la pensée unique sur « la taille critique »
Certes nos amis de Jet Tours viennent d’être repris par nos autres amis de Thomas Cook. Et alors ? Sur quoi joue la taille critique dans nos métiers ? Sur une ligne aérienne donnée Paris Djerba pour acheter. Ok, là oui, la taille critique est utile (modèle Marmara) ; mais faire 100 lignes ne génèrent presque aucune économie d’échelle entre elles !
Sur l’informatique ? Oui, on le croit ; mais souvent outils non déclinables, langues intraduisibles, bref, plus de soucis que d’avantages ; parlez -en à nos amis de Last Minute, bonjour les dégâts les fusions des systèmes...
Chez nous, on a un système informatique « maison » chez VDM vraiment pas mal du tout. Eh bien je vous mets au défi de réussir à le décliner chez Terdav :et ce sont les gens de Terdav qui ont raison, leur métier est spécifique !
Alors sur le fameux modèle en triangle (Beaucoup d’agences, moins de TO, encore moins d’aérien, encore moins d’hôtels) ; si les risques sont diminués ils existent toujours ! Et elles sont où les vraies économies d’échelle dans ce système ?
Certes elles existent un peu les économies d’échelles. Mais qui compte les économies négatives ?Perte d’identité, perte de motivation, ce qui est grave dans le service et le voyage, car le « vouloir humain », cela ne se décrète pas. Inertie des décisions, lourdeur interne, combats politiques, bref…
En quoi Marmara est-il plus performant depuis que First Choice l’a repris ? Les Anglais sont par contre brillants, ils ont compris qu’il fallait faire confiance et en gros ne rien changer !Quel voyagiste ou distributeur important a-t-il été plus performant depuis sa reprise par un grand groupe ?
Évidemment les managers de ces groupes ne sont pas en cause ; c’est la structure même de ces derniers qui, me semble t-il, les rend moins efficaces ! Je ne vais pas me faire que des copains mais tant pis … Enfin qui a innové dans ce métier depuis quelque temps ?
Marmara sans être dans un grand groupe; Go voyage qui a démarré dans une chambre de bonne; Degriftour avec le trio Reversé Alzon Battut ultra motivés, qui a inventé Internet avant Internet, et tous les purs players n’ont jamais été aussi bons que avant qu’ils ne soient rachetés par des grands groupes…
Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas continuer à acheter d’autres voyagistes, ces grands voyagistes.Ils le feront, mais créeront-ils de la valeur ? Dans un monde où la valeur ajoutée humaine va devenir de plus en plus pointue et nécessaire avec l’évolution de la technologie, cela je n’en suis pas sûr. Je crois aux groupes cohérents sur le plan du marketing et du management.
Peu importe la taille, souvent un inconvénient quand elle est trop grande. Mais j’ai sûrement tort et je vais me faire étriper, tant pis !
Sur l’informatique ? Oui, on le croit ; mais souvent outils non déclinables, langues intraduisibles, bref, plus de soucis que d’avantages ; parlez -en à nos amis de Last Minute, bonjour les dégâts les fusions des systèmes...
Chez nous, on a un système informatique « maison » chez VDM vraiment pas mal du tout. Eh bien je vous mets au défi de réussir à le décliner chez Terdav :et ce sont les gens de Terdav qui ont raison, leur métier est spécifique !
Alors sur le fameux modèle en triangle (Beaucoup d’agences, moins de TO, encore moins d’aérien, encore moins d’hôtels) ; si les risques sont diminués ils existent toujours ! Et elles sont où les vraies économies d’échelle dans ce système ?
Certes elles existent un peu les économies d’échelles. Mais qui compte les économies négatives ?Perte d’identité, perte de motivation, ce qui est grave dans le service et le voyage, car le « vouloir humain », cela ne se décrète pas. Inertie des décisions, lourdeur interne, combats politiques, bref…
En quoi Marmara est-il plus performant depuis que First Choice l’a repris ? Les Anglais sont par contre brillants, ils ont compris qu’il fallait faire confiance et en gros ne rien changer !Quel voyagiste ou distributeur important a-t-il été plus performant depuis sa reprise par un grand groupe ?
Évidemment les managers de ces groupes ne sont pas en cause ; c’est la structure même de ces derniers qui, me semble t-il, les rend moins efficaces ! Je ne vais pas me faire que des copains mais tant pis … Enfin qui a innové dans ce métier depuis quelque temps ?
Marmara sans être dans un grand groupe; Go voyage qui a démarré dans une chambre de bonne; Degriftour avec le trio Reversé Alzon Battut ultra motivés, qui a inventé Internet avant Internet, et tous les purs players n’ont jamais été aussi bons que avant qu’ils ne soient rachetés par des grands groupes…
Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas continuer à acheter d’autres voyagistes, ces grands voyagistes.Ils le feront, mais créeront-ils de la valeur ? Dans un monde où la valeur ajoutée humaine va devenir de plus en plus pointue et nécessaire avec l’évolution de la technologie, cela je n’en suis pas sûr. Je crois aux groupes cohérents sur le plan du marketing et du management.
Peu importe la taille, souvent un inconvénient quand elle est trop grande. Mais j’ai sûrement tort et je vais me faire étriper, tant pis !
4) Le coût du transport modifiera profondément notre environnement
Ce coût à moyen terme va beaucoup monter et ce spécifiquement pour l’industrie aérienne pour trois raisons :
- on est une des rares industries qui ne sait pas faire autrement ; 50 ans minimum pour une évolution technologique ; entre temps il faudra bien faire avec le peu qui restera de pétrole.
- les prix du pétrole vont monter vu le probable doublement du PIB mondial d’ici 10 ans, et malgré réserves etc, on n’en trouvera pas deux fois plus ; et les alternatives possibles en énergie propre sur les autres secteurs économiques vont mettre du temps aussi à se mettre en place, même si elles iront plus vite que sur l’aérien.
Bref, la tension sur les prix est inévitable, et les 300 dollars le baril sont possibles voir probables.
-enfin le coût environnemental va être pris en compte dans le cadre de la rentrée de l’industrie aérienne dans le cadre d’un « Kyoto 2 » intégrant toutes les industries émettrices et tous les pays y compris ceux en développement ; et comme l’aérien ne sait pas faire autrement, il devra racheter des droits d’émission l’addition peut être importante…
Les conséquences sont connues, on ne connaît juste pas leur ampleur :
Disparation de certains lignes low cost générées par le prix lui-même, interrogation sur le prix des forfaits du voyage de masse, baisse probable des destinations longs courriers, diminution de la demande de voyage..
Dans quelle proportion je ne sais pas… Il nous faudra tous nous adapter à ce nouveau contexte en répondant à la fois aux problèmes budgétaires mais aussi sur le fonds du sujet environnemental. C’est le cinquième et dernier point.
- on est une des rares industries qui ne sait pas faire autrement ; 50 ans minimum pour une évolution technologique ; entre temps il faudra bien faire avec le peu qui restera de pétrole.
- les prix du pétrole vont monter vu le probable doublement du PIB mondial d’ici 10 ans, et malgré réserves etc, on n’en trouvera pas deux fois plus ; et les alternatives possibles en énergie propre sur les autres secteurs économiques vont mettre du temps aussi à se mettre en place, même si elles iront plus vite que sur l’aérien.
Bref, la tension sur les prix est inévitable, et les 300 dollars le baril sont possibles voir probables.
-enfin le coût environnemental va être pris en compte dans le cadre de la rentrée de l’industrie aérienne dans le cadre d’un « Kyoto 2 » intégrant toutes les industries émettrices et tous les pays y compris ceux en développement ; et comme l’aérien ne sait pas faire autrement, il devra racheter des droits d’émission l’addition peut être importante…
Les conséquences sont connues, on ne connaît juste pas leur ampleur :
Disparation de certains lignes low cost générées par le prix lui-même, interrogation sur le prix des forfaits du voyage de masse, baisse probable des destinations longs courriers, diminution de la demande de voyage..
Dans quelle proportion je ne sais pas… Il nous faudra tous nous adapter à ce nouveau contexte en répondant à la fois aux problèmes budgétaires mais aussi sur le fonds du sujet environnemental. C’est le cinquième et dernier point.
5) On paiera le vrai prix des choses, l’entreprise de voyage va devenir citoyenne
10 ans c’est court. Donc je dirais juste que « on va commencer ». On pourrait aussi croire que c’est plus un vœu qu’une prévision, et c’est vrai, mais c’est en fait un doux mélange des deux.
Surtout je crois que au-delà de l’éthique pure, ou du marketing éthique (auquel je ne crois pas car les clients savent distinguer le fond du discours d’une forme « habillée » éthique), je crois surtout que notre industrie est la première qui a intérêt à régler ces problèmes !
Là, je ne vais pas faire de grands discours j’en ai assez fait. Mais qui souffre le plus des conséquences du 11/09 ? Et quelles sont les racines du 11/09 ? Qui a intérêt à ce que nos clients culpabilisent demain sur le CO2 en prenant l’avion ?
Surtout pas nous, donc si on propose en amont une solution à nos clients, c’est mieux.. Etc, etc
Je pourrais multiplier les exemples. Ainsi, mon sentiment, et mon souhait, est que notre métier va commencer à intégrer dans son prix les conséquences de son métier : environnemental, pas uniquement sur le co2, eau, déchets, et social, avec comme objectif une participation à la croissance du sud, ce qui est dans notre intérêt majeur.
Car l’instabilité mondiale, notre industrie n’aime guère.On peut rêver un peu. Ou on passera par ce que Jacques Attali prédit dans son remarquable essai « Une brève histoire de l’avenir » : l’hyper conflit mondial, nécessaire à la prise de conscience avant l’hyper citoyenneté mondiale
Mais là il faudra pour cela plus de 10 ans…
Surtout je crois que au-delà de l’éthique pure, ou du marketing éthique (auquel je ne crois pas car les clients savent distinguer le fond du discours d’une forme « habillée » éthique), je crois surtout que notre industrie est la première qui a intérêt à régler ces problèmes !
Là, je ne vais pas faire de grands discours j’en ai assez fait. Mais qui souffre le plus des conséquences du 11/09 ? Et quelles sont les racines du 11/09 ? Qui a intérêt à ce que nos clients culpabilisent demain sur le CO2 en prenant l’avion ?
Surtout pas nous, donc si on propose en amont une solution à nos clients, c’est mieux.. Etc, etc
Je pourrais multiplier les exemples. Ainsi, mon sentiment, et mon souhait, est que notre métier va commencer à intégrer dans son prix les conséquences de son métier : environnemental, pas uniquement sur le co2, eau, déchets, et social, avec comme objectif une participation à la croissance du sud, ce qui est dans notre intérêt majeur.
Car l’instabilité mondiale, notre industrie n’aime guère.On peut rêver un peu. Ou on passera par ce que Jacques Attali prédit dans son remarquable essai « Une brève histoire de l’avenir » : l’hyper conflit mondial, nécessaire à la prise de conscience avant l’hyper citoyenneté mondiale
Mais là il faudra pour cela plus de 10 ans…
A l’occasion de son 10e Anniversaire (et oui, déjà !), TourMaG.com a voulu donner la parole à tous les acteurs du tourisme avec une interrogation : par rapport à votre perception actuelle du métier et de votre secteur d’activité, comment voyez-vous son évolution dans la décennie 2008/2018 ?
Si vous désirez participer également à ce débat et y apporter votre pierre, merci d'adresser un email à la Rédaction (ECRIRE)
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