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Le tourisme à l'arrêt en Birmanie ?

La crise des Rohingyas remplace les images idylliques de la destination


Alors que débute la haute saison touristique en Birmanie, les tensions au Nord du pays freine le tourisme. Le Ministère des Affaires Etrangères français recommande d'éviter de nombreuses zones du pays. Le gouvernement birman, lui, s'inquiète de voir ce secteur en pleine expansion reculer.


Rédigé par le Jeudi 2 Novembre 2017

Le tourisme représente en Birmanie une manne financière importante, sur laquelle le gouvernement mise. Mais ça, c'était avant... - DR : JDL
Le tourisme représente en Birmanie une manne financière importante, sur laquelle le gouvernement mise. Mais ça, c'était avant... - DR : JDL
Avec plus de 4,5 millions de touristes accueillis en Birmanie en 2015, selon les chiffres de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) et 2 092 millions de dollars de recettes sur la même année, l'économie du tourisme est un enjeu important.

L'industrie du tourisme a connu une expansion rapide et massive depuis 2012 et l'ouverture du pays. En 2016, elle enregistrait une croissance de +52% des arrivées, selon l'OMT.

De bons chiffres confirmés par Christine Crispin, PDG du tour-opérateur (TO) Climats du monde. « Nous avons quadruplé le nombre de nos passagers en quatre ans, avec 200 passagers », remarque-t-elle. Un engouement ralenti par le manque de disponibilités en hébergements.

Fermée au monde pendant près de 50 ans, la Birmanie s'est ouverte en 2011.

« Encéphalogramme plat du côté des commandes »

Les chiffres du Syndicat des entreprises du tour-operating (SETO) montrent ce décollage : sur la saison hiver 2010/2011, la destination a accueilli plus de 2,7 millions de clients de tour-opérateurs, et plus de 7,6 millions en 2016/2017.

Le tourisme représente en Birmanie une manne financière importante, sur laquelle le gouvernement mise. Mais ça, c'était avant...

Depuis fin août 2017, le pays s'est embrasé. La situation dans l'État de Rakhine (Arakan) a, en effet, fait la Une des médias internationaux.

Les Rohingyas, une minorité musulmane privée depuis des générations de citoyenneté s'est rebellée.

Les photos d'habitations brûlées et des réfugiés fuyant vers le Bangladesh ont fait le tour du monde. Elles ont remplacé les images des plages idylliques, des temples bouddhistes et d'une culture intacte, loin du tourisme de masse.

Plus de 507 000 réfugiés rohingyas ont fui le Myanmar depuis le 25 août dernier, pour rejoindre le Bangladesh voisin, selon les chiffres de l'ONU.

Les professionnels du tourisme sont inquiets alors que débute en octobre, avec la fin de la saison des pluies, la saison haute pour le tourisme.

« C'est l'encéphalogramme plat du côté des commandes, remarque Virginie Gerbault, co-directrice de la production chez Asia. En septembre, on était plus confiant, on pensait faire une année au mieux à l'étale, mais les choses se sont bousculées, on pense désormais que la tendance sera négative. »

Une baisse des commandes, mais pas d'annulations

Une tendance confirmée par les données du SETO. Les carnets de commandes pour 2018 affichent une baisse 9,3% en février et 23% en avril, selon les données d'une trentaine de TO qui représentent entre 75 et 80% du trafic de l’ensemble des membres du syndicat.

Pour le moment, Asia enregistre seulement deux annulations sur la destination. Virginie Gerbault se veut rassurante : « nous n'envoyons plus de touristes à Mrauk U, deuxième site archéologique du pays, situé dans la région de l'Arakan, depuis plus de quatre ans. »

Du côté de Climats du monde, on relativise. Pas d'annulation à signaler.

« Je ne suis pas inquiète pour les touristes, je ne pense pas qu'une agression de touristes étrangers soit possible. Le pays a souffert pendant des décennies de l'absence de touristes et de témoins, explique Christine Crispin. Les gens nous appellent pour nous interroger, on leur répond que l'on suit les annonces du Ministère des Affaires Etrangères. »

Même constat pour ASEV Travel. Le réceptif a connu une baisse de la demande fin septembre / début octobre 2017, mais voit son carnet de commandes se remplir à nouveau. Deux groupes de trente personnes ont cependant choisi de découvrir la Thaïlande au lieu de la Birmanie.

"Les voyageurs qui se rendent en Birmanie ont en général déjà pas mal voyagé. Ils savent à quoi s'en tenir, souligne Sabrina Ouali, responsable commercial d'ASEV Travel. Niveau sécurité, la zone touristique ouverte est située à 600 km. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, ni pour les touristes, ni pour le personnel."

Le Quai d'Orsay « conseille d’éviter de se rendre dans le centre de l’État de Rakhine (Arakan), y compris dans la ville de Sittwe et sur le site archéologique de Mrauk-U, jusqu’à ce que la situation soit stabilisée. »

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Commentaires

1.Posté par David le 09/05/2018 16:04 | Alerter
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Bonjour
Je parle au nom de 150 français de la même compagnie résidant et travaillant en Birmanie depuis 2009.
Ce journaliste de Tourmag ne connaît pas la Birmanie.
Il n’y a aucun embrasement en Birmanie et je peux vous assurer que vous êtes en sécurité ici. Personne d’entre nous n’a été agressé en 10 ans. Nous travaillons partout dans le monde pour information. Prenez des renseignements auprès de gens qui vivent dans les pays concernés. Ce pays est safe et les birmans sont adorables.
A bientôt

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