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Taxes aéroport : Paris Aéroport pénalise les petits avions

Les compagnies qui exploitent des petits porteurs vont être pénalisées


La nouvelle grille tarifaire de Paris Aéroport vient d’être approuvée par l’autorité de supervision indépendante (ASI). Si la hausse de la taxe d’atterrissage a été revue à la baisse, elle reste importante pour les compagnies exploitant des avions petits porteurs.


le Mercredi 7 Septembre 2016

Les nouveaux tarifs de Paris Aéroport validés pour 2016. DR  Fotolia Auteur : Rawpixel
Les nouveaux tarifs de Paris Aéroport validés pour 2016. DR Fotolia Auteur : Rawpixel
Lorsqu’on atterrit sur le tarmac d’un aéroport parisien, mieux vaut être une compagnie exploitant des avions gros porteurs bien remplis.

En effet, la grille tarifaire qui vient d’être homologuée par l’autorité de supervision indépendante (ASI) entérine la hausse de la taxe d’atterrissage et la baisse de la taxe passager.

Ce qui va mécaniquement pénaliser les compagnies qui exploitent des avions de petite capacité.

L’ASI avait pourtant demandé au groupe aéroportuaire de revoir sa copie, pour alléger cette hausse des taxes d’atterrissage qui pouvait être multipliée par 2,3 pour certains transporteurs.

Dans sa nouvelle proposition présentée début septembre, Paris Aéroports assure avoir pris en compte les remarques de l'ASI sur "l’allègement de la redevance d'atterrissage applicable aux aéronefs de moins de 40 tonnes".

L’ASI a donc décidé d’approuver cette nouvelle grille tarifaire car "l'augmentation en valeur absolue du cumul des redevances principales, indissociables pour les services de transport de passagers et pour les taux de remplissage constatés, peut être regardée comme modérée (…)".

Les Airbus A380 privilégiés face aux Beechcraft 1900

Examinons concrètement la facture que devra honorer un Airbus A 320, qui peut transporter jusqu’à 164 passagers.

En 2015, il devait débourser 1174 euros de taxe d’atterrissage. Désormais, il devra payer 1280 euros.


Si l’on prend en compte la baisse de la redevance par passager, cette hausse sera modérée en fonction de son taux d’occupation.

Avec un taux de remplissage à 50%, la hausse globale de la facture sera de 0.65 euros par passager et de 0.24 euros pour un taux de remplissage de 80%.

Dans le cas d’un Beechcraft 1900 de 19 places, la taxe d’atterrissage s’élevait en 2015 à 286 euros.

Dans la grille 2016 première version, la compagnie aurait du débourser 531 euros. Après révision, elle devra payer 401 euros.

Rapporté au nombre de passagers, cela équivaut à une hausse de 6 euros par tête pour un taux d’occupation de 50% et de 3.60 euros pour un taux d’occupation de 80%.

Prenons le cas d’un A380, qui devait payer 5850 euros de taxe d’atterrissage en 2015. Désormais, il ne devra plus débourser que 4700 euros. L’impact par billet est de 2 euros pour un taux d’occupation de 50% et de 1.5 euros pour un taux d’occupation de 80%.

Par conséquent, les compagnies qui exploitent des petits porteurs vont bien être pénalisées par cette hausse.

Mais de son coté, Paris Aéroport reste sur ses positions.

"Au global, nous sommes sur un gel des redevances pour 2016. Mais tout est calculé au cas par cas avec des formules assez compliquées", explique un représentant du groupe.

Il rappelle par ailleurs que les redevances ne pèsent que 3% dans les charges globales des compagnies. Et que l'argent récolté sert à améliorer les infrastructures qu'elles utilisent au quotidien.

Les syndicats toujours mécontents

De son coté, le SCARA fustige dans un communiqué « un effort financier démesuré pour certaines compagnies ». Il regrette également le manque d’indépendance de la nouvelle ASI.

« En matière de régulation économique, le transport aérien ne bénéficie toujours pas du même traitement que les autres secteurs de l'industrie et d'une autorité réellement indépendante telles que l'ARAFER (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) ou l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) ».

Une accusation que réfute sa directrice Marianne Leblanc Laugier. « Personne ne s’est autorisé à nous suggérer le sens de notre décision qui est mesurée, en fonction de nos analyses des grilles tarifaires ».

« Quand on parle de petites sommes, les pourcentages sont souvent élevés. Mais il faut également regarder les chiffres dans leur valeur absolue », poursuit-elle.

Mais l'affaire pourrait ne pas en rester là. En effet, Jean-Pierre Sauvage, le président du BAR, que la Commission européenne a été saisie par le BAR, la CSTA, IATA et le SCARA. . "Nous ne sommes pas du tout d'accord avec Paris Aéroport, qui considère sur le même plan les redevances passagers et d'atterrissages, c'est un peu comme si vous mélangiez des choux et des carottes".

En effet, la redevance passager est directement prélevée par la compagnie pour être reversée à l'aéroport. Tandis que celle pour l'atterrissage concerne l'utilisation d'un service.

Reste à savoir pourquoi l'aéroport privilégie les gros porteurs ? "Il faut faire de la place pour ceux qui transportent beaucoup de passagers. L'aéroport est devenue une machine à générer du cash au bénéfice de l'agence des participations de l'état", conclut Jean-Pierre Sauvage.

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