10e anniversaire : quel avenir pour la Star Alliance ?

« C’est un moyen d’installer une consolidation sans avoir à passer par le stade financier », explique Wolfgang Mayrhuber, le patron de Lufthansa. « La consolidation du transport aérien est inévitable », renchérit Jaan Albrecht, le directeur général de la Star Alliance, « mais le phénomène va plutôt se passer au niveau régional, pas entre grandes compagnies internationales ».

D’où l’intérêt de maintenir la Star Alliance. Après dix ans de pratique, les membres du cercle continuent de tirer des bénéfices de l’addition de leurs différents réseaux qui, à travers les code share, offrent la plus large ouverture possible aux voyageurs.

Pour autant, sur les quelques 406 millions de passagers transportés par les 17 compagnies membres, seulement un quart d’entre eux ont bénéficié du réseau de l’alliance.

Pour certaines compagnies le chiffre est plus modeste, pour d’autres, cela tourne à l’aubaine comme BMI qui enregistre 60 % de passagers envoyés par les autres compagnies de la Star Alliance vers son escale londonienne.
D’autres produits construits en commun ont un succès indéniable, comme les tours du monde dont le chiffre d’affaires s’est monté à 350 millions de dollars en 2006...

Mais le bénéfice de l’alliance profite aussi aux compagnies elles-mêmes. Définition de normes communes pour les avions, réflexion commune sur l’évolution du métier de transporteur qui a mené récemment à la création d‘un conseil de l‘environnement, développement d’outils avec la mise en commun des moyens comme celle qui a permis de développer la plate-forme technologique nouvelle génération mise au point par Amadeus et qui sera adoptée par Lufthansa en juillet prochain, puis par United.

Les autres membres auront ensuite le choix d’entrer dans le système, pas l’obligation. A l’inverse, les compagnies ont décidé de mettre en sommeil le projet de développement du GDS light.

Et pendant ce temps, la mise en place de l’interline des billets électroniques se poursuit; la possibilité de faire les opérations de check in sur le mobile va s’étendre et les compagnies se préparent à équiper leurs appareils de l’internet, ce qui pourrait changer totalement les équipements d’animation à bord…

Les compagnies chinoises Shanghai Airlines et Air China intégreront l’alliance en décembre prochain, puis ce sera au tour de Turkish Airlines de les suivre au début de l’année 2008. Ce qui portera le nombre des adhérentes à vingt.

Pour Jaan Albrecht, la Star Alliance continuera à recruter de nouveaux membres. Il est vrai que si cette alliance, créée en premier, a gardé son leadership sur ses deux concurrentes, il lui manque encore quelques maillons, en Russie, en Inde, en Amérique du Sud.