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Aérien : "Il faudra couper beaucoup de bois… l’hiver sera rude !" selon Jean-Pierre Sauvage

La chronique de Jean-Pierre Sauvage - BAR France & MemberShip Club


Vous connaissez l’histoire du trappeur du grand nord canadien demandant à un autochtone quel serait le degré du froid, après avoir coupé et emmagasiné frénétiquement du bois en prévision de l’hiver ? Celui-ci lui répondant que "quand le trappeur coupe beaucoup de bois l’hiver, sera très rude..."


Rédigé par Jean-Pierre SAUVAGE - BAR France le Lundi 6 Septembre 2021

Peut-être est-il nécessaire de rappeler que le transport ne coûte rien à l'Etat, y compris pour les tâches dites de sureté et de sécurité /crédit DepositPhoto
Peut-être est-il nécessaire de rappeler que le transport ne coûte rien à l'Etat, y compris pour les tâches dites de sureté et de sécurité /crédit DepositPhoto
Comme l’annoncent un certain nombre d’éminents responsables tant de l’aérien que de la distribution, l’hiver risque d’être particulièrement difficile pour notre secteur d’activité.

Il faudra très certainement couper beaucoup de bois...

En d’autres termes avoir un pilotage économique on ne peut plus serré et pour beaucoup d’acteurs procéder à des ajustements opérationnels, voire des restructurations socialement douloureuses.

C’est à tout le moins ce qui se dégage des propos que nous pouvons lire ça et là dans la presse et qui ne prêteraient guère à l’optimisme, même si la prise en compte de certains éléments peut nous inciter à regarder l’avenir de manière moins angoissante.

Tout d’abord l’effet positif du vaccin est réel et au rythme actuel de développement des personnes protégées, tant en France que dans les pays européens, nous pouvons espérer arriver à une forme d’immunité collective dans les semaines à venir.

Voilà qui ouvre de belles perspectives dans un terme relativement proche et, espérons-le modifiera le coloriage de la carte sanitaire en assouplissant les passages transfrontaliers.

Par ailleurs l’exemple du rebond de la demande observé cet été, même si principalement circonscrit aux limites nationales et européennes, est assez prometteur pour une reprise rapide vers des horizons plus internationaux lointains, que ce soit vers l’ouest ou l’est de notre continent .

L'indispensable aide des pouvoirs publics

Cette expérience estivale a démontré que la demande est latente et ne demande qu’à se concrétiser une fois les obstacles sanitaires levés.

Il reste à espérer que nous n’épuiserons pas l’alphabet grec pour identifier d’autres variants de ce fichu virus.

Et finalement si l’on en juge par les déclarations gouvernementales la reprise économique semble enclencher une tendance très positive, propice aux développements commerciaux et touristiques générateurs de trafic pour notre industrie.

Toutefois, il convient d’apprécier l'ensemble, malgré tout cette vision de l’avenir, avec une certaine prudence.

Car, bien évidemment, tous les effets nocifs pour notre secteur d’activité découlant de cette pandémie ne vont pas disparaitre du jour au lendemain.

Voilà pourquoi tous ses acteurs devront continuer à compter sur l’aide des pouvoirs publics, quelle soit économique ou règlementaire, pour passer ce cap de l’hiver qui pour beaucoup d’opérateurs risque d’être encore compliqué.

A cet égard les acteurs ne demandent pas l’aumône mais simplement pouvoir continuer à exercer leur activité de manière sereine, notamment dans le traitement des passagers lors des opérations d’embarquement et débarquement ou Kafka le dispute à Courteline en leur imposant par décret des procédures de contrôle sanitaire sous peine de sanctions pénales.

Eviter de rajouter des charges

Ceci alors qu'à notre sens , cet élément relève des prérogatives régaliennes de l’Etat. D’ailleurs pourquoi les passagers déjà passés par le filtre des compagnies doivent-ils subir un contrôle identique effectué par la Police de l’Air et des frontières ?

N’en déplaise au président d’ADP nous ne pouvons valider son affirmation que tout s’est bien passé cet été sur les aéroports parisiens, quand les passagers ont du souvent souffrir des retards de 3 heures voire rater leur vol.

Le service rendu pour lequel les compagnies paient de substantielles redevances aux gestionnaires d’aéroport, était devenu dès lors une simple vue de l’esprit.

Peut être est-il nécessaire de rappeler que le transport ne coûte rien à l'Etat, y compris pour les tâches dites de sureté et de sécurité, financées intégralement par la taxe d’aéroport payée par les passagers à hauteur d’un milliard annuel pour le territoire national auquel s’ajoutent ,en temps normal, les 450 millions de la taxe d’aviation civile.

Que dire en outre des quelques 200 millions de la contribution dite écologique qui, pudiquement, par un tour de passe-passe budgétaire, ont été fondus dans la taxe de solidarité pour finalement être dédiée à d’autres mobilités que le transport aérien.

Le moment, ce me semble, doit être propice à une approche rationnelle et équilibrée entre tous les acteurs du secteur pour éviter de rajouter des charges de quelque nature que ce soit, financières ou administratives pénalisantes pour la reprise d’une industrie déjà exsangue et qui participe au développement économique du pays.

Peut être qu’ainsi il faudra couper moins de bois pour passer l’hiver…

Jean-Pierre SAUVAGE
Président


BAR France, est une organisation créée en 1947, membre du Conseil supérieur de l’Aviation Civile. Il regroupe les dirigeants de plus de 60 compagnies aériennes françaises et étrangères opérant en France et les représente auprès des autorités de tutelle ainsi qu’aéroportuaires et environnementales.

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