Aéroport d'Orly, chronique d'une métamorphose annoncée d'ici 6 ans

Quelques semaines avant son départ de la présidence d’Aéroports de Paris, Pierre Graff a présenté officiellement les projets qui feront, dès 2018, d’Orly une plate-forme des plus modernes et faciles d’utilisation aussi bien pour les passagers que pour les compagnies.

« Jusqu’à présent les travaux de modernisation d’Orly ont été du pointillisme car nous avons concentré nos efforts d’investissement sur CDG », reconnait le président d’ADP.

Aujourd’hui, l’entreprise s’apprête donc à rehausser l’ensemble d’Orly au niveau de service des aéroports les plus modernes, avec un confort équivalent à celui du terminal 2E de CDG.

Pour ce faire, de grands travaux vont faire passer la structure actuelle répartie en deux aérogares et six halls d’embarquement à un structure qui comptera une seule aérogare et trois halls d’embarquement.

La majorité du changement viendra de la construction d’un bâtiment de jonction entre Orly Sud et Orly Ouest de 80 000 mètres carrés dans lequel s’établira l’aérogare.

Les halls 1 et 2 seront totalement Schengen et le hall 3 divisé entre une zone Schengen et une zone non Schengen.

Une organisation qui convient à l’accroissement des vols européens dont la proportion est passée de 14 à 28% en dix ans avec 59 destinations européennes au programme.

Bonne nouvelle pour les compagnies aériennes qui disposeront de davantage de points de contact avec l’aérogare, l’augmentation du nombre de commerces et de services devraient apporter des revenus additionnels et limiter dans une zone raisonnable l’augmentation des redevances acquittées par les compagnies aériennes.

Ces revenus additionnels représentent aujourd’hui 30% des revenus mais 60% des marges.

Le projet dont le coût est estimé entre 400 et 450 millions d’euros sera financé sur les fonds propres d’ADP.

Un espace sera réservé en parallèle à un bâtiment multimodal qui pourrait abriter les projets de transport en commun du Grand Paris : prolongation de la ligne 14 jusqu’à Orly, prolongation de la ligne de Saclay et, éventuellement construction d’une gare TGV.

Mais si l’espace multimodal est bien prévu dans le projet d’ADP, les décisions sur le transport en commun n’est pas de son ressort, mais des autorités de tutelle.

Idem pour la limitation des mouvements d’avion, une décision que le président d’ADP ne prévoit pas de contester.

Autant dire que le nombre de passagers - aujourd’hui de 27 millions - pour Orly ne devrait pas croître très fortement mais c’est bien leur confort qui devrait s’améliorer.