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Air France : à partir du 1er janvier 2026, la surcharge de 24€ s'appliquera à tous ! [ABO]

Interview d'Henri Hourcade, le directeur France d’Air France-KLM


Dans un calme social apparent, Air France trace sa route. Entre la montée en gamme, les nouvelles routes - dont la reprise de Punta Cana -, la compagnie nationale tente de se frayer un chemin parmi les grandes de ce monde. Un mouvement qui prévoit aussi d'introduire des prestations payantes en vol pour la classe économique. Alors que les réservations se tassent, Air France va imposer une surcharge GDS à tous les agents de voyages, dès le 1er janvier 2026. Rencontre avec Henri Hourcade, le directeur France d’Air France-KLM.


Rédigé par le Mardi 30 Septembre 2025

Air France : "Malgré le wi-fi, nous n'allons pas enlever les divertissements en vol" selon Henri Hourcade - Depositphotos.com, Photo by teamtime
Air France : "Malgré le wi-fi, nous n'allons pas enlever les divertissements en vol" selon Henri Hourcade - Depositphotos.com, Photo by teamtime
TourMaG - Quel bilan tirez-vous de l'été ?

Henri Hourcade : Nous avons globalement bien performé, que ce soit en Amérique du Nord, en Asie ou en Afrique. En revanche, on n'est pas encore revenu aux niveaux d'avant-Covid sur la Chine.

Le Japon marche très fort. Il est devenu une véritable destination pour le marché français depuis peu. Il y a vingt ans, en classe éco, il n'y avait que des Japonais qui venaient en France et les Européens n'allaient pas au Japon.

C'était très cher, mais cela a complètement changé. Pour résumer, nous avons fait un bel été.

Il a été aussi bon sur les opérations. Dans l'aérien, la régularité consiste à tenir le programme qu'on a vendu, et ce n'est pas simple. Nous avons maintenu une excellente régularité, avec une fiabilité des opérations remarquable. En plus, nous avons des avions de réserve.

J'aimerais dire un mot là-dessus, car c'est un investissement important pour la compagnie. Imaginez un peu : nous avons 14 avions de réserve, dont 5 gros porteurs qui ne sont pas programmés. À cela s'ajoutent 9 appareils pour le court et le moyen-courrier.

Dans notre stratégie de montée en gamme, nous n'oublions pas les fondamentaux, à savoir la qualité du service. Nous avons eu un taux d'annulation inférieur à 1%.


Air France : "Socialement, la compagnie est apaisée"

TourMaG - Air France n'a pas toujours connu des étés, et plus globalement des années, aussi calmes socialement. Vous rappelez-vous d'une telle période dans l'histoire de la compagnie, alors que vous y êtes depuis plus de 20 ans ?

Henri Hourcade :
Depuis quelques années, la compagnie est apaisée.

Même durant les JO, tout s'est bien passé. Il faut mettre cela à l'actif de Ben Smith qui a fait des relations sociales une priorité. C’est une condition pour opérer la montée en gamme, car cela permet de s'appuyer sur une base solide, d'envoyer une image positive et de travailler plus sereinement.

Nous pouvons aussi regagner la confiance des clients. Dans un marché mondial marqué par une forte concurrence, c'est un élément important.


TourMaG - L'une des principales actualités de la compagnie a été le déploiement de la nouvelle cabine La Première. Où en êtes-vous ?

Henri Hourcade :
C'est tout simplement l'actualité de l'année pour nous.

Nous l'avons dévoilée au printemps, et nous venons de démarrer les opérations pour les vols vers New York, Singapour et Los Angeles, le week-end dernier, soit le 27 septembre 2025.

Nous déploierons le produit vers Miami en décembre, Tokyo en janvier. Tous les avions équipés de la Première, soit une vingtaine d'appareils, seront rétrofités avec les nouvelles suites. Ce sont de nouvelles cabines dans les appareils, mais aussi tout un parcours au sol qui a été repensé pour être complètement privatif.

Ce produit est la haute couture du groupe, il tire la marque vers le haut. Le salon La Première à Charles de Gaulle est classé meilleur salon La Première du monde depuis plusieurs années. C'est une vitrine très importante.

D'ailleurs, nous continuons à investir dans les salons au sol.


Lire à ce sujet : Air France : visitez le salon entièrement repensé du terminal 2E de CDG (photos)

Air France : "Malgré le wi-fi, nous n'allons pas enlever les divertissements en vol"

TourMaG - Que représente ce genre d'investissement pour Air France ?

Henri Hourcade :
Cette année, nous avons ouvert le nouveau salon du Hall K au CDG 2E, avec 900 m² de plus, un espace Ultimate. Nous venons également d'ouvrir en août un salon Air France à Boston.

D'ici décembre, nous ouvrirons un nouveau salon en propre à Chicago.

Il y a un niveau d'investissement permanent. Nous allons dépenser un milliard d'euros sur cinq ans pour l'expérience client hors avion, que ce soit dans les salons, les cabines ou l’amélioration de la gastronomie, qui fait aussi partie de l'image de la France.

Nous avons aussi présenté durant l'IFTM le nouveau siège business. Il présente une porte coulissante pour plus d'intimité et un surmatelas, en opération conjointe avec Sofitel, baptisé Sofitel MyBed.

En plus de cela, nous déployons le wi-fi gratuit et de haute qualité sur l'ensemble de notre flotte. Nous serons la première compagnie européenne à proposer ce produit, qui est imbattable.

C'est vraiment un argument important pour nous. D'ici décembre, 30% de la flotte sera équipée, puis l'ensemble de nos avions d'ici fin 2026. Nous ne sommes pas inquiets quant à la tranquillité à bord de nos avions. Des expériences ont eu lieu, les gens sont éduqués et la demande est forte.

Nous continuerons d'investir dans les films à bord : nous n'allons pas enlever les divertissements en vol (ou in-flight entertainment - IFE).

Air France : "Il y a un peu d'attentisme, la situation n'aide pas à la prise de décision"

TourMaG - Est-ce que les clients se projettent pour les fêtes de fin d'année ?

Henri Hourcade :
C'est un peu difficile.

L'an dernier, nous étions en post-Jeux Olympiques, donc il y avait beaucoup de voyages de report sur septembre-octobre. En somme, ceux qui n'étaient pas partis durant l'été. En comparaison, c'est un peu opaque à regarder cette année.

Le trafic affaires est stable et très résilient. Nous avons démarré début septembre avec une demande un peu tassée par rapport à la même période l'année passée, qui avait de fortes références.

Nous avons lancé beaucoup de promotions en septembre, donc je pense que ça va repartir, même si c'est un peu tôt pour le dire. Nous avons également lancé de nouvelles destinations qui marchent très bien, comme cet été, Orlando et Riyad : la première cartonne et la deuxième monte en charge.

Cet hiver, nous ouvrons Phuket et Punta Cana en janvier, deux routes qui sont déjà bien engagées. Sur les USA, nous augmentons l'offre de 2%. Le marché canadien est en hausse de 30% vers la France.


TourMaG - La situation politique française pèse-t-elle sur l'activité ?

Henri Hourcade :
Il y a un peu d'attentisme, la situation n'aide pas à la prise de décision. Les entreprises et les Français reportent leurs voyages, mais aussi leurs investissements.

Ce n'est pas très bon, même si cela peut repartir très vite.


TourMaG - Durant et après la crise sanitaire, Air France a supprimé quelques routes loisirs, comme Punta Cana, car elles étaient peu ou pas rentables. Trois ans plus tard, vous les relancez, comment expliquez-vous ce mouvement ?

Henri Hourcade :
Sur la République dominicaine, nous avions un coût du kérosène très élevé. Nous revenons dans un contexte plus favorable et sur la pointe hivernale.

Nous allons sonder le marché pour savoir si nous allons étendre cette ligne. Nous remarquons maintenant que nous n'avons plus de frontière entre les classes.

Nous avons du loisir dans les classes affaires et du motif affaires dans les classes éco, ce qui permet de mieux remplir les avions. C'est aussi un vestige de la crise sanitaire.

Air France : "nous allons appliquer une surcharge de 24 euros sur EDIFACT"

TourMaG - En mars 2026, Air France va quitter Orly. Est-ce un marqueur important pour la compagnie ?

Henri Hourcade :
C'est le sens de l'histoire.

Depuis le Covid, nous avons vécu une baisse importante de la demande, avec des changements de comportements. Les allers-retours dans la journée ont été remplacés par les visioconférences.

Dans le même temps, le TGV est monté en charge. La demande s'est fortement réduite.

Ce déménagement est, comme vous le dites, un marqueur important pour nous, car nous y avions une présence historique. Nous allons pouvoir rationaliser nos opérations à Paris Charles de Gaulle, sur une seule plateforme.

Nous allons aussi améliorer la connectivité de Toulouse-Marseille-Nice sur notre hub de Charles de Gaulle, puisqu'il y aura 12 vols par jour entre Toulouse et Nice, et 10 entre Toulouse et Marseille.

C'est une amélioration importante de la qualité des correspondances. Nous allons reprendre des parts de marché sur des concurrents qui se développent aussi sur ces villes, en les branchant sur leur hub ou en opérant des vols directs sur Lyon, Nice ou Marseille.

Le CDG Express va arriver en mars 2027, avec un petit décalage, mais il offrira un très beau produit.

Pour les clients qui voudront rester sur Orly, Transavia y sera présente.


TourMaG - La surcharge GDS a été prolongée à hauteur de 3 euros jusqu'en décembre 2025. À partir du 1er janvier 2026, tous ceux qui ne passeront pas par NDC se verront-ils infliger une surcharge de 24 euros par segment ?

Henri Hourcade :
Il est en effet prévu que nous passions à une surcharge de 24 euros sur EDIFACT (en GDS), à partir du 1er janvier 2026.

Les agences loisirs supportent déjà cette surcharge, ce qui n'est pas encore le cas pour les agences affaires. Nous voulions, par cette stratégie, pousser l'adoption de NDC.

En France, un billet sur deux vendu en agence est fait sur NDC. Pour garantir le meilleur tarif, les agences doivent passer par NDC. Le taux de pénétration de NDC dans le voyage d'affaires est de 20%, contre 10% en début d'année.


TourMaG - Air France devait tester des prestations en classe économique sur certaines lignes. Ce test a été reporté, qu'en est-il ?

Henri Hourcade :
C'est en test, sur une dizaine de lignes moyen-courriers. Nous avons choisi des lignes aux profils différents. La généralisation est possible puisque nous testons cela, mais la décision n'est pas prise.

Que testons-nous ? Nous maintenons une offre gratuite, de base, avec un verre d'eau, un café et un petit encas. En plus de cela, nous allons proposer quelque chose de plus sophistiqué, mais payant.

Ce seront des produits complémentaires proposés à la vente.


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