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Air France va-t-elle s'attaquer de nouveau aux bases de province ?

Les bases de province sont dans une situation "économique insoutenable"


C'est presque un marronnier, tant l'information revient avec insistance depuis des années. Sous pression depuis plusieurs années, les bases de province d’Air France se retrouvent à nouveau au cœur des inquiétudes. Dans une situation "économique insoutenable", selon la direction, Air France tente une ultime façon de les sauver, avant une fermeture définitive ?


Rédigé par le Vendredi 5 Décembre 2025

Bases de province d'Air France : "Ils nous disent que nous ne sommes plus productifs" - Depositphotos @ramsur
Bases de province d'Air France : "Ils nous disent que nous ne sommes plus productifs" - Depositphotos @ramsur
Il ne faut pas être un devin pour savoir que l'ambiance dans les bases de province d'Air France n'est pas la plus optimiste du groupe.

Créées en 2011, elles avaient alors été célébrées en grandes pompes, imaginées comme une façon de concurrencer l'avancée inquiétante des low cost sur le territoire de la compagnie nationale.

Moins de deux ans après leur création, Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France-KLM à l'époque, se questionnait sur leur avenir : la "recette unitaire" était jugée trop faible.

En 2015, alors que "le modèle n’a jamais trouvé son équilibre économique", la direction jette l'éponge et se prépare à mettre fin à ces bases. Finalement, elles échapperont à cette fermeture.

Six ans plus tard, bis repetita. Le couperet menace de nouveau les 329 PNC régionaux, sans définitivement tomber.

Nous sommes en 2025, les bases de province sont toujours là. Mais leur avenir est une nouvelle fois hypothéqué.


Bases de province d'Air France : "Ils nous disent que nous ne sommes plus productifs"

Depuis 2021, les réunions entre la direction et les représentants du personnel se sont multipliées.

D'après un délégué syndical, à chaque fois, les bases de province sont pointées du doigt. Loin d'être encore une solution contre les low cost, elles sont devenues des charges.

Les dirigeants s'interrogent et se questionnent sur l'avenir de ces installations ; ils laissent entendre qu'elles n'ont pas d'avenir.

"Ils nous disent que nous ne sommes plus productifs. Ils nous font du chantage à la fermeture.

Quand Orly était encore ouvert, et pendant le déménagement à CDG, Air France nous a donné tous ses vols, vers Paris ou ailleurs. Nous avions alors des escales sympas.

Maintenant que la compagnie acte son départ d'Orly, les dirigeants nous disent que nous ne sommes pas rentables. Pour remédier à cela, ils veulent nous faire dormir plusieurs fois à Charles-de-Gaulle.

Nous craignons alors de nous voir attribuer toutes les lignes que les Parisiens ne veulent pas faire, tout en étant moins bien payés qu'eux, c'est le cas depuis le début,
" déplore un syndicaliste de l'UNAC.

La centralisation des activités parisiennes d'Air France à son hub de CDG va de facto entraîner une baisse de l'activité des bases de province, puisque les vols entre les régions et Orly seront, dès fin mars, assurés par Transavia.

À l'origine, les PNC de province devaient rentrer chez eux tous les soirs. Puis des découchés ont été intégrés dans leur programme, que ce soit en France, en Europe ou dans le bassin méditerranéen.

Cette option avait été acceptée, par les équipes, afin de sauver les bases.

Air France : "Ils vont ainsi durcir nos conditions de travail"

Désormais, il est prévu, pour les PNC basés en province, quelques découchés par mois à Paris-Charles-de-Gaulle afin de réaliser des vols au départ de cet aéroport, base principale d’Air France. Pour l'heure, et comme nous le confirme un porte-parole de la compagnie, une phase de test aura lieu début 2026.

Sauf que, pour notre syndicaliste, ces découchés — s'ils sont à l'origine assez peu nombreux — pourraient voir leur fréquence augmenter dans le temps, rendant de plus en plus complexe leurs conditions de travail.

Dans le cadre des découchés, les personnels navigants commerciaux seraient hébergés dans un hôtel situé directement dans l’enceinte de l’aéroport.

Cependant, les accords de la compagnie n’autorisent cette solution qu’en cas de problème d’exploitation ou de situation d’urgence. Selon le syndicaliste interrogé, ils doivent être logés dans un lieu propice au repos, calme et doté de nombreuses commodités, afin de permettre la récupération des équipes.

"À l’origine, nous ne sommes pas opposés à ce dispositif, mais nous refusons que le découché devienne systématique à CDG. Il n’est pas prévu de revoir les accords, qui sont déjà moins favorables que ceux de nos collègues." poursuit notre syndicaliste.

Selon lui, cette évolution va durcir leurs conditions de travail. De plus, la localisation de l’établissement retenu revient à "faire entrer le loup dans la bergerie".

"À l’avenir, la direction pourrait s’appuyer sur l’exemple des PNC de Nice, Marseille ou Toulouse pour justifier l’idée de les obliger à dormir à l’aéroport." ajoute-t-il.

Pour l'heure, seul l'UNAC a décidé de montrer les muscles, les trois autres syndicats représentatifs dans cette profession n'ont pas bougé.

La direction ne cache pas que la situation économique de ces installations n'est pas optimale ; elle serait même "économiquement pas soutenable dans la durée".

La raison invoquée pour justifier cette décision est la même que pour la fermeture de l'aéroport d'Orly.

Air France : des "bases PNC province pourraient être menacées sans réaction"

Face au changement d’habitudes des voyageurs français, le niveau d’activité du réseau aérien domestique a très fortement baissé en faveur du train.

La baisse atteint même 60 % pour les allers-retours journée.

"Nous sommes étonnés par ces arguments, car les vols sont pleins sur Marseille.

De plus, nous avons autour de Marignane et dans la région tout un écosystème industriel dynamique. Ils nous enlèvent simplement nos rotations pour les donner à Transavia,
" peste le représentant.

Toujours selon la direction, l’activité des PNC (Personnels Navigants Commerciaux) basés en province, à Marseille, Toulouse et Nice, a donc fortement baissé, d’environ -30 % d’heures de vol annuelles par rapport à leurs confrères situés à Paris, nous affirme un porte-parole de la compagnie.

Pour le représentant des salariés régionaux, l'ambiance anxiogène de l'enceinte parisienne, notamment le soir, ne joue pas en faveur de la proposition.

"Pourquoi la population des provinces ne ferait-elle que des choses pénibles, sans aucun intérêt ? Nous sommes une variable d'ajustement.

En plus de ne plus avoir de réseau, nous voyagerons seuls. Nous avons regardé, sur 41 rotations que nous pourrions faire, nous en aurions 31 en PNC isolé.

Le but, à terme, c'est de nous balader, de nous épuiser et, au final, de fermer les bases,
" imagine le syndicaliste de l'UNAC.

Après concertation, il est prévu d’organiser un rassemblement pacifique, sans perturbation ni dérangement des voyageurs, sur le parvis de Marignane, autour des fêtes de fin d'année.

Du côté de la direction, à aucun moment il ne nous a été confirmé une volonté de fermer ces bases régionales.

"Cette expérimentation a donc pour objectif de maintenir les bases PNC province, qui pourraient être menacées si nous ne réagissons pas.

Nous sommes dans la droite ligne de la communication au moment du projet Orly. Le sujet de la réorganisation et de la transformation du réseau domestique, ce n'est pas un sujet PNC de province, mais de trafic,
" nous explique un porte-parole de la compagnie.


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