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Aéroports de Paris : le ras-le-bol de Voyageurs du Monde !

Carte Blanche à A. Capestan, L. Habasque, JF Rial


Alain Capestan, Lionel Habasque, Jean-François Rial, dirigeants du Groupe Voyageurs Du monde, s'élèvent dans une "Carte Blanche" contre la hausse des tarifs annoncée par ADP. Une politique qui ne prend nullement en compte la situation économique actuelle et dont le passager final fera, directement ou indirectement, les frais.


Rédigé par Jean DA LUZ le Lundi 5 Janvier 2009

Aéroports de Paris : le ras-le-bol de Voyageurs du Monde !
ADP a annoncé il y a quelques semaines une augmentation pour 2009 et années suivantes de ses redevances aéroportuaires auprès des compagnies aériennes et des passagers de près de 5.5%.

Le partage entre passagers et compagnies aériennes importe peu car finalement c’est forcément le passager qui en fera les frais, directement ou indirectement.

Cette augmentation a été proposée dans le cadre de la convention qui régit les relations entre ADP et l’Etat, et donc avec l’aval de ce dernier. Mis à part l’Etat, et sans entrer dans des détails juridiques complexes, personne ne peut s’y opposer.

Tout cela se décide donc entre dirigeants d’ADP et grands corps de l’Etat. Situation monopolistique oblige. ADP évolue dans monde magique, un monde où on ne connait pas la crise, le monde du MONOPOLE…

Il nous avait pourtant semblé que notre pays entrait en récession économique, que les déficits de l’Etat en 2009 allaient exploser, et que les secteurs économiques les plus touchés (pour le moment) étaient l’automobile, l’immobilier, et… le tourisme !

Il nous avait donc également semblé qu'il fallait que tout le monde fasse un petit effort sur ses coûts, en évitant par exemple de pénaliser les secteurs les plus touchés. Nous ne sommes pas demandeur de subventions pour notre métier type « prime à la casse automobile », mais est-ce une raison pour aggraver la situation ? Où se retrouve la cohérence des politiques publiques entre l’automobile et le tourisme ?

ADP fait comme si de rien n’était, comme si le monde n’avait pas changé et s’offre, en période de récession, une augmentation de ses tarifs de 5.5% !

De nombreuses réflexions de fond permettent de penser qu'une telle décision est anormale, voire indécente, sauf peut être si on raisonne comme un Monopole. En effet, qu’est-ce qu’ADP ? Il s’agit d’une société à capitaux mixtes, publics et privés, en majorité publics, et qui se trouve peu ou prou en position de monopole.

En résumé tous les avantages des deux systèmes sans leurs inconvénients, et surtout pas de concurrence ! Un Monopole devrait pourtant être exemplaire, car il est privilégié. Au minimum et pour justifier sa position, un Monopole doit s’imposer des devoirs de comportement.

Roissy, ''Le Tiers Monde'' des aéroports internationaux ?

Qu’en est-il réellement ? Attentes interminables, locaux inesthétiques, gestion des flux inepte et galeries marchandes médiocres. On nous rétorquera bien sûr qu’ADP n’est pas responsable de la police aux frontières ni de la qualité de service des commerçants.

Un monopole aurait donc la particularité de pouvoir imposer des prix, mais pas de fixer des normes de qualité, chez des concessionnaires ou vis-à-vis de son personnel ? Étrange bestiole que le monopole, car soyons réalistes, les files d’attente ne se trouvent pas uniquement à la police des frontières…

Il ya certes eu quelques progrès réalisés par la nouvelle équipe, mais on partait de tellement bas... sans compter l’inertie et les délais qu'exigent chacune des nouvelles mesures ! Roissy reste avec Heathrow l’un des aéroports les plus mal perçus en terme de services par les hommes d’affaires internationaux.

"Le Tiers Monde" ironisent certains, en fin de liste dans le classement des aéroports internationaux. Fort de ce constat, ADP est-elle fondée à imposer des augmentations tarifaires alors que son niveau de service général est si médiocre ?

On nous dira aussi que ces augmentations ont été prévues de longue date et qu'elles se justifient précisément pour améliorer à long terme la qualité du service.

Mais en période de crise, des entreprises privées évoluant sur un secteur concurrentiel ne trouvent-elles pas des améliorations réalisables à coûts constants, et ne reportent-elles pas, le temps d’une reprise économique, des augmentations tarifaires, qui risqueraient de les faire sombrer ?

Pour cela il faut certes être réactif, en phase avec les évolutions du marché, savoir changer d’avis et décider vite, et ça pour un monopole, c’est compliqué, très désagréable et puis au fond, il n’y a pas de concurrence, donc pas d’alternative, alors à quoi bon ?

Le Monopole fait peur, les compagnies en sont les otages

Qui s’en émeut ? Hormis le Président du BAR, JP Sauvage, qui s’est clairement positionné contre cette redevance, peu de voix se sont fait entendre. Logique : le Monopole fait peur. Les compagnies aériennes en sont les otages, car elles dépendent de lui.

Difficile de le critiquer dans ces conditions, on le comprend. Quant aux voyagistes, qui représentent tout de même 1 passager sur 6 dans le trafic d’ADP, ils ont sollicité de multiples rendez-vous en 2007, en vain.

Le Monopole ne discute pas avec ses clients, car le Monopole sait ce qui est bon pour eux ! Il aura fallu que le journal Le Monde publie une belle enquête sur les services d’ADP, avec quelques interviews musclées de professionnels tels que Michel Yves Labbé, Jean-Pierre Sauvage et Jean-François Rial, pour que les responsables acceptent enfin d’échanger avec eux.

Au terme de ces débats, il était prévu, entre autres, un suivi de la qualité du service avec la participation du CETO sur cet important sujet. Depuis cette date : rien, plus aucune nouvelle… Le Monopole donne le change lorsque la critique se précise, mais le monopole referme la porte une fois l’orage passé.

Vive l’opacité !

D’ailleurs, il serait peut être utile qu’un éclairage intervienne sur toutes les taxes dont s’acquittent les passagers, au-delà des redevances que les Cies versent à ADP, au même titre qu’une vraie transparence sur l’utilisation des fonds et l’efficacité de leur emploi.

Nos instances professionnelles pourraient peut être demander à la Cour des Comptes de regarder ce sujet en 2009. Les voyagistes collectent ces fonds auprès du public après tout et si la Loi de 92 leur impose une obligation d’information, on se demande pourquoi il n’en va pas de même sur ce sujet.

Quand le monopole a des revenus qui baissent, il monte ses prix

Puisque le prix d’un voyage doit être publié TTC, les taxes payées à ADP en font partie et le public devrait être informé. Ne préjugeons pas des conclusions. Celles-ci nous indiqueront peut- être que cet argent est parfaitement bien utilisé, même si on peut en douter légitimement aujourd’hui.

On nous opposera certainement l’augmentation du cahier des charges de l’Etat, et aussi la baisse probable du traffic qui réduira les revenus d’ADP en 2009. Pas de problème, quand le monopole a des revenus qui baissent, il monte ses prix, logique !

Mais les sociétés évoluant dans le secteur concurrentiel comme les compagnies aériennes ou les voyagistes, n’adaptent-elles pas leurs coûts à la conjoncture afin de ne pas les faire supporter aux clients ? La relance économique ne suppose-t-elle pas quelques efforts que même un Monopole (ou surtout un Monopole) devrait faire ?

On nous livrera sans doute aussi des équations si complexes (redevances passagers, redevances de stationnement, redevances d’atterrissage, de sécurité, taxes sur les nuisances sonores et ses contraintes modifiées) que personne ne pourra suivre l'argumentation.

C’est ainsi, le Monopole, qui vit pourtant sur un marché simple, trivial même, composé de millions de clients et d’un seul fournisseur, aime à se présenter comme une structure complexe.
On nous a vendu, lors des présidentielles, la réforme de l’Etat.

Peut-être faudrait-il aussi songer à réformer ADP. En attendant, dans le Monopole, la récession : connait pas !

Alain Capestan, Lionel Habasque, Jean-François Rial, dirigeants du Groupe Voyageurs Du monde

(*) Les intertitres sont de la Rédaction

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Commentaires
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1.Posté par Sophie le 06/01/2009 08:37 | Alerter
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100% d'accord avec VDM.
Les aéroports de Paris ne font pas le poids contre des aéroports de pays dits du tiers monde ou en développement.
Allez essayer de manger quelque chose dans un ADP passé 22h... Vous avez plutôt intérêt à apporter votre casse croute, car dans un des aéroports les plus grands d'Europe, on ne peut pas se restaurer correctement en dehors des heures traditionnelles des repas. Vive la capacité d'adaptation française!
Comme indiqué dans l'article, les boutiques sont affligeantes, leurs horaires d'ouverture ridicule, le service inexistant.
Je préfère faire escale à l'aéroport d'Amman, ou même de Sana'a, où je suis sûre de pouvoir manger quelque chose entre deux vols, quelque soit l'heure, ou bien faire du lèche vitrine en attendant le prochain vol. On s'y ennuie bcp moins qu'à paris, la capitale des lumières!

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