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Catalogne : voyage à travers les « incontournables » inscrits au Patrimoine de l’UNESCO


Bordée au nord par la silhouette grandiose des Pyrénées et à l’est par la mer Méditerranée, la Catalogne se singularise par la variété de ses sites et de ses paysages. De villages médiévaux en paysages marins, de vestiges romains en vignobles millénaires sur de courtes distances, les images s’opposent, se complètent et tissent une identité à nulle autre pareille. La Catalogne se distingue aussi par la richesse de ses traditions, de sa culture de son patrimoine architectural, industriel et religieux. Terre d’art et de culture elle est citée onze fois au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO pour des biens matériels et immatériels présentant une valeur universelle exceptionnelle. Les lieux, fêtes et traditions ainsi que deux Réserves de la biosphère recensés au patrimoine mondial de l’UNESCO illustrent la créativité et la singularité propre à l’identité catalane.
Voici un voyage à travers les "incontournables" catalans inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.


Rédigé par le Lundi 9 Octobre 2023

Les œuvres de Gaudí et Lluis Domènech i Montaner

Hospital de Sant Pau © Miguel Ángel Herrero Varela - ACT
Hospital de Sant Pau © Miguel Ángel Herrero Varela - ACT
Ces deux célèbres architectes catalans figurent à titre personnel au Patrimoine de l’UNESCO et représentent deux des onze bien cités. Leurs œuvres ont fait de la région un lieu d’histoire et d’art, ainsi qu’une magnifique réponse aux voyageurs en quête de découvertes culturelles.

Considéré comme l’un des maîtres et créateurs du Modernisme catalan, inscrit dans le courant de l’art nouveau l’architecte éclectique Lluís Domènech i Montaner a légué à la Catalogne d’éblouissants édifices. Deux figurent sur la liste du Patrimoine mondial. Situé au centre de Barcelone le Palais de la Musique Catalane fut réalisé entre 1905 et 1908. La salle de concert est considérée comme l’une des plus belles au monde. L’Hôpital de Sant Pau est l'un des exemples les plus importants du Modernisme catalan et constitue l’un des points d’orgue d’une visite à Barcelone.

On ne présente plus Gaudí, artiste parmi les artistes. Plusieurs des œuvres de ce génial architecte sont inscrites au patrimoine de l’UNESCO. Né en 1852 à Reus au cœur de la Costa Daurada – à ne pas manquer le musée qui lui est dédié – il a marqué Barcelone de ses constructions organiques et fantastiques. Il consacra la majeure partie de sa vie à la construction de l’inclassable et incontournable Sagrada Família chef d’œuvre encore inachevé. Parallèlement il a conçu de nombreux édifices et hôtels particuliers commandés par de riches industriels et armateurs.

Parc Güell © Oriol Alamany - ACT
Parc Güell © Oriol Alamany - ACT
Toujours à Barcelone La Casa Milà est classée comme œuvre monumentale du modernisme catalan. Tout près des célèbres ramblas, le Palais Güell possède l’un des intérieurs les plus spectaculaires de Barcelone. D’une superficie de 17 hectares l’étonnant Parc Güell est peuplé de formes ondulées, de colonnes de sculpture d’animaux et de formes géométriques décorées de mosaïques. La Casa Vicens haute de quatre étages se caractérise par ses cheminées, ses tours et son toit ouvrant qui fait office de point de vue. La Casa Batlló est célèbre pour sa façade considérée comme l’une des plus originales imaginées par l’architecte.

À 25 kilomètres de Barcelone la colonie Güell est une cité ouvrière née de la collaboration de Gaudí avec l’homme d’affaires Eusebi Güell. La crypte un autre chef d’œuvre inachevé.

Les églises romanes du Vall de Boí

Taüll © Nano Cañas - ACT
Taüll © Nano Cañas - ACT
Chacun des villages de l’étroit Vall de Boí situé dans les hautes Pyrénées abrite une église romane. Ce patrimoine exceptionnellement bien conservé représente la plus grande concentration d’art roman en Europe.

Oublié durant plusieurs siècles, ce bien fut « redécouvert » en 1907. On y retrouve neuf constructions classées par l’UNESCO (8 églises et un ermitage) datant des XIe et XIIe siècles. Ce sont les églises de Sant Climent de Taüll, Santa Maria de Taüll, Sant Joan de Boí, Santa Eulàlia d’Erill la Vall, Sant Feliu de Barruera, la Nativitat de Durro, Sant Quirc de Durro, Santa Maria de Cardet et l’Assumpció de Cóll.

Cet héritage du passé révèle le mode de vie dans la Catalogne médiévale en milieu rural avec ses églises et ses villages.

La citation au Patrimoine de l’Humanité détenue par la vallée a attiré plus de 1,2 millions de visiteurs venus du monde entier au cours des dix dernières années.

L’art rupestre venu du paléolithique

L'ensemble d'art rupestre de Catalogne englobe environ soixante-dix gisements de peintures et de gravures réalisées entre le paléolithique et l’âge de bronze ou de fer. Les habitants des grottes et abris réalisaient des peintures le plus souvent liées aux rites religieux et faisaient usage d'un langage symbolique.

Ces peintures qui nous viennent de la préhistoire se voient généralement à l’air libre dans des abris sous roche peu profond dont elles ornent les parois frontales, parfois les plafonds. Elles se situent dans les régions de la Costa Daurada, des Terres de l’Ebre et des Terres de Lleida. Les Grottes de la Serra de Godall constituent l'ensemble d'art levantin le plus important de toute la Catalogne.

Le Centre d'interprétation d'art rupestre (CIAR) permet de découvrir les nombreux vestiges renfermés dans les abris. Situé à Montblanc (Province de Tarragone) il s'impose comme une référence en matière de recherche, de conservation et d'étude de l'art rupestre des montagnes de Prades.

Tarraco (l’actuelle Tarragone) et son monumental patrimoine romain

Tarraco © Lluis Carro - ACT
Tarraco © Lluis Carro - ACT
Sur la Costa Daurada à une heure au sud de Barcelone, la ville portuaire de Tarragone et ses alentours, abrite des vestiges témoins de l’influence romaine sur l’Espagne entre le IIIe siècle avant et le Ve siècle après JC. Révélés par une série de fouilles exceptionnelles ils démontrent aujourd’hui leur exceptionnelle importance dans le développement de l’urbanisme et de l’esthétique des villes romaines. Ils servirent même de modèles aux capitales provinciales créées ailleurs dans le monde romain.

Parmi les vestiges remarquables : les remparts, l’amphithéâtre, le cirque, le forum. En ville, la nécropole romaine et paléochrétienne est l’une des plus importantes d’Europe. La plupart des pièces qui y ont été découvertes sont exposées au musée archéologique de Tarragone. L’UNESCO a également inclus dans sa reconnaissance le site dédié au culte impérial et le forum provincial.

Une partie du site archéologique se trouve à l’extérieur de la ville de Tarragone tel l’aqueduc, le monument sépulcral de la tour de Los Escipiones, la carrière d’El Mèdol, les villas de Centcelles (dans la commune de Constantí) et d’Els Munts (à Altafulla) et l’Arc de triomphe de Bará (à Roda de Bará).

À savoir : cette région a été reconnue trois fois par l'UNESCO. La première en 2000 pour son héritage archéologique romain et les deux autres fois pour des distinctions liées à sa culture plus récente : les castells (tours humaines) en 2010 et le régime méditerranéen en 2013.

Le Monastère de Poblet et son architecture cistercienne

Poblet © Josep M. Palau Riberaygua - ACT
Poblet © Josep M. Palau Riberaygua - ACT
Dans la Costa Daurada près de Vimbodí, Poblet a été l’une des plus grandes et des plus achevées abbayes cisterciennes du monde. Édifiée du XIIe au XVe siècle autour d’une église datant du XIIIe elle abritait une résidence royale fortifiée et le panthéon des rois et des reines de Catalogne et d'Aragon. L’ensemble impressionne par la majesté de son architecture.

Depuis la reprise en 1940 de la vie monastique à Poblet l’église, le réfectoire, le cloître, la salle capitulaire, le scriptorium et le palais de l’abbé, le retable du maître-autel ont été restaurés. La maison des hôtes et des bâtiments monastiques ont été réinstallés. Poblet héberge aujourd’hui une importante communauté monastique qui maintient vivante la spiritualité du lieu. (Visite de 10h00 à 12h30 et de 15h00 à 17h30 avec possibilité d’application audioguidée à télécharger sur dispositif portable).

Spécial randonneurs : Le GR 175 relie les trois monastères cisterciens les plus importants de Catalogne : Santes Creus, Poblet et Vallbona de les Monges. Aussi appelé « la route du Cister » il est le fil conducteur de l’histoire des villages qui jalonnent sa route. (Une centaine de kilomètres à faire à pied ou à vélo.

La Patum de Berga une fête qui vient du Moyen-Âge

D’origine médiévale la Patum de Berga (province de Barcelone) a été proclamée en 2005 chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette fête populaire et spectaculaire qui remonte au XIVe siècle accompagnait la célébration de la Fête-Dieu. La tradition perdure. Tous les ans, pendant cette semaine festive, représentations théâtrales, défilés d’effigies, musiques et feux d’artifice animent les rues de la ville et elle s’adresse aussi bien aux grands qu’aux petits. Cette commémoration religieuse d’origine médiévale a conservé ses racines religieuses et profanes.
Répertoriée au Patrimoine de l’UNESCO sa survie semble assurée.

La fête commence le jeudi de la Fête-Dieu à midi avec la Patum d’apparat. En 2024 ce sera le jeudi 30 mai.

La cuisine méditerranéenne, intangible patrimoine

La cuisine catalane trouve son origine dans son histoire et sa culture. Depuis l’Antiquité l'huile d’olive et le blé marquent ses traditions. La Grèce antique a introduit la vigne, l'amandier et l'olivier. Au XVe siècle arrivaient d'Amérique chocolat, pomme de terre, poivrons, haricots et surtout la tomate ingrédient essentiel de la cuisine catalane.

Cette cuisine s’appuie aujourd’hui sur la valeur des produits du terroir et des ingrédients de proximité et de saison issus de la richesse des paysages : produits de la mer, de la montagne, des potagers, des vergers et des forêts. Et ce sont bien ces produits qui arrivent tous les jours sur les marchés qui furent l’élément clef de l’inscription en 2010 de la cuisine méditerranéenne au Patrimoine intangible culturel de l'Humanité par l'UNESCO.

La Catalogne est aussi une terre de vignobles et de vins. Au Moyen-Âge en fondant des monastères, les moines exploitaient les terres et produisaient des vins. Ce sont ces implantations à travers le territoire qui forment aujourd’hui les fameuses Appellation d’Origine Contrôlée.

La Catalogne propose à ses visiteurs des routes « Gastronomiques » et « Œnologiques » adaptées à tous les publics.

Les Castells érigées en tours humaines

Castellers © Lluis Carro - ACT
Castellers © Lluis Carro - ACT
Sport et tradition ancestrale inscrits en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco les Castells sont de véritables tours humaines qui peuvent atteindre jusqu’à dix niveaux. On peut les voir dans les villages de Catalogne les jours de grandes fêtes.

Dans une ambiance musicale traditionnelle qui marque leur édification, les tours formées par des groupes d’amateurs se composent de castellers qui se juchent sur les épaules les uns des autres en une succession d’étages.

Le savoir nécessaire à la formation des castells est transmis de génération en génération au sein d’un groupe et s’acquiert uniquement par la pratique. On dénombre chaque année en Catalogne une cinquantaine de groupements et quelque 16 000 castells élevés !

À voir durant la saison d’été dans les villes de la Costa Daurada comme Reus, Valls, El Vendrell et Tarragone.

Les Falles del Pirineu au solstice d’été depuis le XIe siècle


Elles se célèbrent dans une soixantaine de village pyrénéens entre la Catalogne, la France, Andorre et l’Aragon. À l’origine appelées « fêtes du feu du solstice d’été » elles marquaient l’arrivée de la saison chaude et mettaient en vedette le rôle du feu et de la lumière dans les relations qui unissaient les habitants et les montagnes.

Aujourd’hui encore, de longues descentes s’organisent depuis les sommets des montagnes jusqu’aux places des villages où tout le monde se réunit autour du feu. Dans cette fête populaire qui regroupe toutes les génération, chacun a son rôle, les jeunes qui jouent et dansent, les artisans qui fabriquent les torches, ceux et celles qui préparent les gâteaux pyrénéens...

Le littoral des Terres de l’Ebre et le Parc du Montseny : Réserves de la Biosphère

La Ràpita © Miguel Raurich - ACT
La Ràpita © Miguel Raurich - ACT
Les Terres de l’Èbre (le plus puissant des fleuves espagnols) étaient déclarées nouvelle réserve de la biosphère en 2013 grâce à la richesse de leurs paysages méditerranéens et au modèle de conservation de leur biodiversité. De son côté le parc naturel du Delta de l’Ebre représente la plus grande zone humide de Catalogne. Ses paysages majestueux se composent de rizières à perte de vue, de lagunes, de dunes de criques secrètes. Le lieu est un paradis pour les amateurs d’ornithologie.

Des rives du Delta au cœur du Parc Naturel d’Els Ports, des itinéraires écotouristiques allient sécurité et sensibilisation à l’environnement. De nombreux prestataires proposent des locations de vélos pour des balades sur les voies vertes. L’Office de Tourisme des Terres de l’Ebre propose des formules de canyoning.

Le saviez-vous ? Les Terres de l’Ebre ont été classées parmi les 100 meilleures destinations touristiques durables du monde.

Le Parc Naturel du Montseny ceinture verte et laboratoire d’inventaire

Classé Réserve de la biosphère par l’UNESCO depuis 35 ans le Parc Naturel du Montseny réunit trois ensembles montagneux : le Turó de l’Home (1706m), les Agudes (1703m) et le Matagalls (1697m). D’une superficie de 50 0000 hectares, il fait partie d’un réseau d’espaces naturels protégés qui constituent une véritable ceinture verte.

Son microclimat et sa végétation liés aux importantes variations d’altitudes lui valent, entre autres, son statut de réserve de la biosphère.

A savoir : le Parc abrite des vestiges romains, de nombreuses églises médiévales, châteaux et fermes fortifiées. La beauté et la diversité de ses paysages ont inspiré de nombreux artistes, écrivains et intellectuels. Il attiré chaque année près de deux millions de visiteurs.

Contacter Tourisme de la Catalogne

Catalogne : voyage à travers les « incontournables » inscrits au Patrimoine de l’UNESCO
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Téléphone : (+33) 01 40 46 97 97

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