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Elections APST : "Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%" selon Laurent Abitbol

l'interview de Laurent Abitbol, président de Marietton Developpement


L'APST va renouveler son conseil d'administration dans le cadre d'élections organisées fin juin 2022, selon les nouveaux statuts. Laurent Abitbol, Président de Marietton Developpement s'engage dans la course avec de fortes ambitions : celles de faire bouger l'Europe.


Rédigé par le Mardi 10 Mai 2022

Laurent Abitbol : "Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes.  Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européens. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%." - DR
Laurent Abitbol : "Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes. Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européens. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%." - DR
TourMaG - Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous présenter au poste d'administrateur de l'APST ?

Laurent Abitbol : Je reconnais que l'APST est un sujet que je ne connaissais pas en profondeur. C'est seulement depuis le dépôt de bilan de Thomas Cook que j'ai pris conscience de son importance.

L'APST a été bien tenue et je rends hommage au travail effectué par Alix Philipon (sa présidente ndlr) qui a dû faire face à plus de deux ans de crise énorme.

Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes.

Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européennes. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%.

J'ai acheté une cuisine il y a 6 mois, j'ai mis 2000 € d'acompte, hélas mon cuisiniste a déposé le bilan. J'ai perdu 2000 €... Je n'ai pas eu droit à l'APST des cuisinistes.

La moyenne des dossiers en France c'est 800 €, avec les 25% d'acompte c'est 200 €. Un client peut perdre 200 € parce que l'agence dépose le bilan.

Par contre 200 € multipliés par des milliers de clients c'est un risque pour l'APST. Le client doit avoir le même risque et dans les autres professions c'est déjà comme ça.

Que la garantie pour les voyages soit illimitée : il y a vraiment un problème, cela ne veut rien dire. L'APST subit et c'est la loi européenne qu'il faut changer.

Nous ne pouvons pas défendre le consommateur en illimité, c'est unique pour ce métier. Et si je suis élu, ce sera cela mon combat. J'ai déjà commencé avec certains amis politiques qui ne connaissaient pas cette spécificité. J'irai très loin.

"Le petit adhérent doit être davantage pris en compte"

TourMaG - Le temps européen n'est pas celui des entreprises. Comment faire bouger l'Europe rapidement ?

Laurent Abitbol :
Nous devons faire du lobbying et cela pourrait être rapide si nous nous adressons aux bonnes personnes et que nous y mettons les moyens. Le lobbying cela coûte de l'argent.

Si nous réglons ce problème, nous réglons le problème de l'APST.

TourMaG - Pour mener à bien "ce combat" comme vous dites, souhaitez-vous briguer le poste de président ?

Laurent Abitbol :
Non, je veux être élu au conseil d'administration. Je crois que je suis déjà assez débordé.

TourMaG - Lorsqu'il y a une défaillance, et encore plus avec celle de Thomas Cook, les adhérents ont l'impression de payer pour les "gros" ou pour ceux qui gèrent mal leur entreprise. Comment résoudre le problème ?

Laurent Abitbol :
L'APST est obligée d'être dure parfois avec ses adhérents à cause de ces lois européennes. Et il y a une chose qui me dérange aujourd'hui - et là c'est aussi mon rôle de président de Selectour - c'est qu'on ne peut pas demander à des adhérents qui dirigent leur entreprise de mettre en caution leur maison, ou leurs biens personnels.

Ce n'est pas sage.

TourMaG - Quelle serait la solution pour les contre-garanties ?

Laurent Abitbol :
C'est un problème. Il faudrait trouver une banque coopérative qui accepte cela. Que des couples d'entrepreneurs doivent mettre en caution une maison pour laquelle ils ont économisé ce n'est pas acceptable.

Et lorsqu'il y a un drame de la vie, comme le covid ? Ils perdent tout ? Nous devons trouver des solutions, et une des solutions c'est l'Europe encore une fois.

Le petit adhérent doit être davantage pris en compte.

"Aujourd'hui grossir n'est plus possible"

TourMaG - Et pour les acteurs plus grands quelle est la problématique ? L'APST a renégocié avec certains grands acteurs du secteur dont vous ?

Laurent Abitbol :
Effectivement j'ai eu une grosse négociation avec l'APST, j'ai eu "fois 3" que j'ai accepté pourtant ma boite n'est pas en risque : une trésorerie énorme et des bénéfices en 2021.

Et puis aujourd'hui grossir n'est plus possible. Et cela c'est toujours à cause de l'Europe. Lorsque l'entreprise grossit, elle a des garanties plus importantes.

Donc les lois actuelles empêchent l'évolution de nos entreprises à cause des garanties demandées. Ce n'est pas normal. Nous devons trouver un autre système et nous allons le trouver.

Encore une fois, pour moi on ne peut pas garantir le consommateur à 100%.

TourMaG - Que pensez-vous des changements de statuts. Est-ce que cela était nécessaire ?

Laurent Abitbol :
Tout n'est pas parfait mais c'est mieux qu'avant.

TourMaG - Etes-vous inquiet du retard pris par le dossier de la réassurance publique ?

Laurent Abitbol : La réassurance publique va beaucoup aider. Je reste confiant. Jean-Baptiste Lemoyne nous l'a promis, cela va arriver.

"Il y a un équilibre à trouver entre la solidarité et ne pas avoir de catastrophe"

TourMaG - Comment s'assurer du suivi des entreprises à risque et prévenir les risques ?

Laurent Abitbol :
L'APST doit contrôler une à deux fois par an surveiller les bilans. Mais cela reste très compliqué. La notion de risque est complexe.

Aujourd'hui les bilans sont mauvais puisque nous avons traversé une crise. Il y a un équilibre à trouver entre la solidarité et ne pas avoir de catastrophe.

C'est ce que nous faisons au sein de la coopérative Selectour. Nous tentons de trouver un équilibre avec le conseil d'administration, entre ne pas être trop dur et ne pas avoir trop de risque. C'est un jonglage permanent.

Et mon boulot avec Jean-Noël Lefeuvre (Directeur général réseau Selectour ndlr) c'est celui là. Nous avons un directoire presque tous les 15 jours pour cela : nous étudions les comptes et nous regardons où nous en sommes.

Pour l'instant nous ne sommes pas mal. Mais nous devons surveiller tout risque. 70% du boulot c'est la gestion des risques et 30% c'est la gestion des contrats.

L'équilibre c'est de trouver entre la coopérative et le risque pour ne pas que les adhérents subissent le dépôt de bilan d'un autre.

Retrouvez toutes les interviews des candidats au poste d'administrateur de l'APST en cliquant ici

Céline Eymery Publié par Céline Eymery Rédactrice en Chef - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Enfin ! le 11/05/2022 08:45 | Alerter
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C'est du bon sens. La garantie illimitée n'a ni queue ni tête. Et ce qui la rend la plus absurde et contre-productive vis à vis du consommateur, c'est que celle-ci ne peut pas fonctionner correctement en cas de défaillance d'un acteur de taille importante.
Cependant, il me semble également dangereux de mettre le sujet des contre-garanties sur la table. Il est de mon point de vue légitime que les acteurs soient responsabilisés vis à vis de leurs clients et ces contre garanties sont justement là pour ça. C'est un très bon moyen de s'éviter la présence de brebis galeuses dont les pratiques nuisent à l'image de l'ensemble de la profession.
Avec votre trésorerie énorme et votre bénéfice en 2021, vous pouvez mettre votre (belle) maison en garantie et dormir paisiblement...
Et en cas d'accident, on vit dans un un beau pays où les pouvoirs publics ont prouvé qu'ils savaient prendre le relais (votre bénéfice sur l'exercice 2021 en est la preuve).
Ré-équilibrer la protection du consommateur c'est très bien mais attention à ne pas aller trop loin.

2.Posté par Marc le 11/05/2022 09:02 | Alerter
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Vous avez raison Mr Abitbol. Un client peut ne pas se faire rembourser 100%. Il peut aussi a 100% ne pas passer par une agence de voyage... ce que font de très nombreux voyageurs.

3.Posté par Laurent abitbol le 11/05/2022 10:14 | Alerter
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Je suis d accord avec. Vous
Il faut trouver seulement la dose d équilibre
Entre la solidarité et la gestion économique
Cela passera uniquement par un changement
De la loi

4.Posté par SOUBIELLE le 11/05/2022 12:45 | Alerter
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La disparition du bureau actuel et la gestion directe de l'association par l'ensemble du Conseil d'Administration devrait permettre l'ouverture et la discussion d'un tel dossier. Pour autant, attention de ne pas affaiblir l'APST qui est le seul garant du marché à garantir 100% des sommes versées et offre également en exclusivité "la prise en services" un avantage concurrentiel non négligeable. Une association gérée "au cordeau" avec des contre-garanties "justes" et "fréquemment vérifiées" est la meilleure réponse à la mutualisation du risque et à la solidarité. Equité, contrôles, anticipation et réactivité sont les marqueurs qui doivent restaurer la confiance des pouvoirs publics et permettre un "après" serein et rassurant pour les adhérents qui vont être sérieusement "travaillés" par la concurrence qui se trouve dynamisée par la création de la Caisse Centrale de Réassurance.

5.Posté par LEF le 11/05/2022 13:00 | Alerter
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Mr Abitbol, juste une question, il y a combien de temps que vous n'avez pas parlé avec un client pour tenir de tel propos ? Continuez comme cela et le client boudera les AGV comme il vient d 'être dit. Une des conséquences du Covid et avec l'aide de certaines plate forme c'est que nos clients n'ont plus besoin de nous !!! Un voie qui nous reste est justement quand on passe par une agence "on est garanti" Quand à vouloir changer l'Europe là à mon avis c'est un doux rêve, car la protection du consommateur y est plus importante que dans notre pays.
Bref en résumé vos propos ne sont que des propos de campagne complémentent hors de la réalité du Tourisme dans notre pays !!!!

6.Posté par Laurent abitbol le 11/05/2022 13:56 | Alerter
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Bonjour LEF
Sachez qu il n’y a pas plus opérationnel
Que moi
Je sais faire les billets et surtout je sais
Vendre des voyages par moi même .
Mon chiffre d affaire personnel vous étonnerait

Aucun client m a demandé si j avais une
Garantie car ils ne savent même pas que
Cela existe !!!

La garantie a 100% est un poison pour
Notre profession et une un empêcheur
De grandir …

Croyez moi ,
C est là où doit être notre bataille …

Bien à vous

Laurent

7.Posté par Enfin ! le 11/05/2022 15:04 | Alerter
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LEF,
Si , un exemple au hasard (vraiment au hasard) TUI s'effondre demain, comment ça se passe ? L'APST n'a pas de seconde immeuble à vendre...l'état paiera puisque c'est la règle mais dans combien d'années ?? Et en attendant qui aura une mauvaise publicité ? L'ensemble des agences de voyages. Et surtout celles dont le principal /seul argument de vente était la sécurité de passer par une agence.
Notre profession propose un très haut niveau de protection pour le consommateur sur le papier sauf qu'en vrai ça ne marche pas...on a eu un apercu avec Thomas Cook et, si les faillites s'enchaînent (la reprise étant molle le scénario est probable), ça finira par se voir comme le nez au milieu de la figure...
Ne serait-il pas plus honnête/responsable vis à vis du client de lui proposer un cadre juste et équilibré plutôt qu'une sorte de leurre ou de mirage ? Notre métier est de faire voyager nos clients, pas de prendre l'ensemble des risques à leur place. Et ça a été une très mauvaise idée de vouloir leur faire croire que c'était possible pour contrer les plates-formes internet.

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