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France : tu perds tes touristes…français !

réservations en retrait de 8 %


A deux semaines des premiers grands départs de l’été et alors que Météo France nous a annoncé un été plus chaud que la moyenne, le moins qu’on puisse dire, c’est que dans la course aux réservations cet été la France n’est pas dans le peloton de tête. Pire, les réservations accuseraient un retard de 8 % en moyenne selon une étude publiée aujourd'hui. Une désaffection de l'hexagone qui semble bien profiter aux pays du Bassin méditerranéen.


Rédigé par le Mercredi 15 Juin 2005

Marrakech où la Bretagne , Les touristes français semblent avoir fait leur choix.
Marrakech où la Bretagne , Les touristes français semblent avoir fait leur choix.
Les sacro-saintes vacances estivales des Français en France auraient-elles vécu ? Selon les chiffres du Cercle d’Etudes des tour opérateurs (Ceto), l’Hexagone qui occupe la 1ère place dans le trafic des 50 TO membres de l’association avec 512 442 clients, serait à la traîne dans les réservations cet été avec un retard d’environ 2 %.

Un retard à l’allumage que confirme la publication de l’enquête réalisée par Odit France (regroupement de l’ONT et de l’AFIT) et la Fédération des OT (Fnotsi) qui « fait état d’une stabilité en global » avec des « baisses de réservations constatées dans des régions qui font habituellement le plein. »

Selon le cabinet d’experts Protourisme dans un rapport publié aujourd’hui, les réservations pour l’été seraient en retard de 8 % au 10 juin. Il parle même d’un mois de juillet « très mauvais ». L’enquête Odit/Fnotsi révèle par ailleurs « un net recul de la fréquentation sur le littoral breton et l’arc Atlantique, en Alsace et dans le Massif Central. »

Plus de forfaits Maghreb que France

Protourisme explique que de nombreuses régions seraient très en retard comme la Dordogne, la Bretagne, la Corse et le Massif Central avec déficits de réservation de 10 à 15 %. Les gîtes, pourtant une valeur sûre de l’offre touristique, accusent une baisse des réservations proche de 10 % avec des pointes à 15 % pour les meublés. Un constat confirmé d’ailleurs par les Gîtes de France.

Mais comme l’a rappelé René Marc Chikli, « les Français partiront quand même ». Certes oui, mais plus en France. Si l’on se tient au chiffres du Ceto, alors que la France réalise près de 20 % du trafic des TO, son volume d’affaires n’est que de 191 M€…soit à peine plus de 10 % du total…quand le Maroc et Tunisie en font presque 14 % avec 251 M€.

Et avec des taux de progression qui n’ont rien de comparable : + 1,5 % pour la France cet hiver contre + 24,7 % pour le Maroc et + 17,1 % pour la Tunisie.

Les produits chers ne se vendent plus

Problème de pouvoir d’achat, revenus en baisses ou arbitrages budgétaires, sans doute la France et ses atouts n’a pas pesé lourd dans la balance. D’autant plus qu’avec le net, les comparaisons sont grandement facilitées. Dans ce combat, il est parfois plus avantageux de partir à l’étranger avec un soleil assuré que de rester en France et se payer les bouchons du tunnel sous Fourvière à Lyon.

Selon le rapport de Protourisme, les produits d’entrée de gamme se sont très bien vendus et, fait inhabituel, c’est la première fois qu’il reste autant de produits chers sur le marché alors que, d’habitude, ils partent les premiers.

Concurrence accrue des destinations « all inclusive » du Bassin Méditerranéen qui brise (enfin ?) l’insubmersible modèle français des vacances estivales ou prise de conscience d’un consommateur qui ne veut plus payer le prix fort et recherche désormais le « juste prix » ?

Sans doute un peu des deux. Mais si les vacances d’été dans l’hexagone veulent encore avoir de beaux jours devant elles, c’est tout un repositionnement de l’offre France qui est à repenser en terme de services et de communication, tant en France qu’à l’étranger. Vendre la France aux français, voilà le véritable défi à relever pour créer un véritable nouveau marché.


Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com

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Commentaires

1.Posté par Joël MORETTE-BOURNY le 23/06/2005 14:25 | Alerter
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Le constat n'est pas nouveau mais en 2005, pas de marée noire et pas d'autre excuse que le pouvoir d'achat et la valeur de l'€. C'est un peu mince et l'arbre continue à cacher la forêt.
Pourtant, la démonstration n'est plus à faire: quand le gisement touristique est épuisé il faut le reconstituer. C'est le cas des stations touristiques en France (là où il y a les lits) où il faut retravailler la qualité des espaces publics, les plages qui doivent être beaucoup mieux que simplement propres, créer des vrais balladoirs... assurer l'agrément du cadre, requalifier les paysages, ouvrir massivement des espaces gratuits, fciliter les moments de loisir et, bien evidemment, requalifier les hébergements pour qu'ils soient de qualité, moins chers et beaucoup plus faciles à dénicher...
Les stations qui agissent dans ce sens sont gagnantes, continuent à l'être on peut en apporter en la preuve.
En ajoutant qu'un ménage français sur quatre possède une résidence secondaire, ça fait beaucoup de lits, beaucoup plus qu'il n'en faut pour remplir ceux qui se vendent. rangeant dans cette catégorie ceux des parents et amis, notamment ceux des familles "relocalisées" à l'année sur le bord de mer et dans des villes touristiques, ça fait plus de 30 ms de lits (non marchands) disponibles.
Il ne reste donc de place que pour un secteur marchand situé sur des gisements attractifs ( qualité, agréement et prix), d'autant plus que les vacances accessibles à (presque) tous ne sont plus qu'un rituel répétitif. Elles ont perdu ce qui faisait qu'elles étaient un véritable must permettant d'excuser toutes les insuffisances de qualité et de confort.
Dans ce sens, peut-on encore croire que pendant les vacances, les attentes du public pour des services publics, pour un confort et une protection sont moindres que pendant le reste de l'année?
Pour reconquèrir des clientèles perdues, il faut donner satisfaction.
Il faut donc un réaménagement massif des espaces déjà occupés (renouvellement touristique, comme le renouvellement urbain des villes permanentes), ce qui relève d'une politique nationale alors que le tourisme a été transféré aux collectivités territoriales pour qui le tourisme sert avant tout à faire baisser la pression fiscale exercée sur leurs électeurs et à valoriser le foncier qui reste à construire.
Ce n'est donc pas la pub et la commercialisation qui font d'abord défaut, mais la pub est bonne pour l'ego. Il manque la qualité du produit et on ne trompe plus le client sur la qualité! C'est médiocre, has been et trop cher...
Ainsi tant que le grand public ne sura pas faire la différence entre le bizness touristique et la qualité du cadre de vie.... Il n'y aura plus que ses yeux pour pleurnicher parce que cette année là il n'y aura plus de bonne excuse.

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