Christine Ourmières-Widener : "J'ai une vision toute personnelle des choses, qui serait de pousser à une féminisation de l'aérien, mais surtout au niveau de la direction des compagnies" - DR : Flybe
TourMaG.com - Quel état des lieux faites-vous de la féminisation de l'aérien en 2019 ?
Christine Ourmières-Widener : Pour commencer, je tiens à féliciter Anne Rigail pour son poste de directrice générale d'Air France, et pour son excellent travail.
Ensuite, pour contextualiser la situation, nous ne sommes que deux femmes au board des gouverneurs de l'Association internationale du transport aérien (IATA), avec la PDG d'Air Europa basée à Barcelone.
Il y a du mieux : avant il n'y avait pas de femmes du tout. Nous sommes deux, peut-être que demain nous serons trois, génial, super (rires).
J'ai une vision toute personnelle des choses, qui serait de pousser à une féminisation de l'aérien, mais surtout au niveau de la direction des compagnies. Cela devrait même être une priorité.
Bien sûr, il ne faut pas faire n'importe quoi, mais installer les bonnes personnes aux bonnes places, pour ne pas avoir un processus trop chaotique.
A lire : Rachat : Flybe devient le "Air France HOP" de Virgin Atlantic
TourMaG.com - Pourquoi une telle situation selon vous ?
Christine Ourmières-Widener : Il y a vraiment un problème de leadership. IATA essaye de faire bouger les lignes, mais elle ne doit pas être seule, les gouvernements et les transporteurs doivent faire leur part de travail.
La base de talents est aussi plus restreinte. Je m'explique avant que tout le monde ne bondisse : certains grands silos comme les ingénieurs ou les pilotes sont désertés par les femmes, ce qui peut empêcher par la suite de monter dans la hiérarchie.
Prenez mon exemple personnel. Quand j'ai débuté mes études d'ingénieur, nous étions vraiment très peu de femmes.
Autre constat, en Angleterre les femmes sont moins dirigées vers les études scientifiques, il existe un déficit chronique dans ces filières. Si l'on ajoute l'ensemble de ces facteurs, cela se répercute ensuite sur la base des talents qui alimente les structures opérationnelles.
Christine Ourmières-Widener : Pour commencer, je tiens à féliciter Anne Rigail pour son poste de directrice générale d'Air France, et pour son excellent travail.
Ensuite, pour contextualiser la situation, nous ne sommes que deux femmes au board des gouverneurs de l'Association internationale du transport aérien (IATA), avec la PDG d'Air Europa basée à Barcelone.
Il y a du mieux : avant il n'y avait pas de femmes du tout. Nous sommes deux, peut-être que demain nous serons trois, génial, super (rires).
J'ai une vision toute personnelle des choses, qui serait de pousser à une féminisation de l'aérien, mais surtout au niveau de la direction des compagnies. Cela devrait même être une priorité.
Bien sûr, il ne faut pas faire n'importe quoi, mais installer les bonnes personnes aux bonnes places, pour ne pas avoir un processus trop chaotique.
A lire : Rachat : Flybe devient le "Air France HOP" de Virgin Atlantic
TourMaG.com - Pourquoi une telle situation selon vous ?
Christine Ourmières-Widener : Il y a vraiment un problème de leadership. IATA essaye de faire bouger les lignes, mais elle ne doit pas être seule, les gouvernements et les transporteurs doivent faire leur part de travail.
La base de talents est aussi plus restreinte. Je m'explique avant que tout le monde ne bondisse : certains grands silos comme les ingénieurs ou les pilotes sont désertés par les femmes, ce qui peut empêcher par la suite de monter dans la hiérarchie.
Prenez mon exemple personnel. Quand j'ai débuté mes études d'ingénieur, nous étions vraiment très peu de femmes.
Autre constat, en Angleterre les femmes sont moins dirigées vers les études scientifiques, il existe un déficit chronique dans ces filières. Si l'on ajoute l'ensemble de ces facteurs, cela se répercute ensuite sur la base des talents qui alimente les structures opérationnelles.
"Une jeune fille, pour dessiner un pilote, va instinctivement représenter un homme..."
TourMaG.com - A votre avis, comment faire bouger les lignes ?
Christine Ourmières-Widener : Le travail doit être fait à la base, dès les études. Avec mes équipes, nous allons dans les écoles, pour parler avec les jeunes filles, pour les convaincre de devenir pilotes et ingénieures.
Nous avons commandé des études en Angleterre, où nous observons que c'est très biaisé, l'imagerie dans le pays est choquante, même encore en 2019.
Il suffit de demander à une jeune fille de dessiner un pilote : elle va instinctivement représenter un homme et pas une seule ne va dessiner une femme. La constatation est presque caricaturale, c'est dans l'éducation.
Je suis Française, l'instauration de quotas n'a jamais été dans ma culture et je n'y suis pas spécialement favorable, mais je pense qu'il serait bien d'instaurer à un moment donné une différenciation positive, mais attention, à compétences équivalentes.
TourMaG.com - Quelles actions menez-vous au sein de Flybe ?
Christine Ourmières-Widener : J'ai essayé de recruter des femmes autour de moi, mais c'est très compliqué, c'est un long processus.
Nous avons lancé dernièrement une page sur notre site, totalement dédiée aux femmes de notre compagnie, pour parler de nos métiers aux jeunes filles. C'est aussi un grand motif de satisfaction en tant que dirigeante de voir augmenter le taux des femmes. Dans la direction de Flybe, nous atteignons 40%.
Nous travaillons aussi au niveau social, pour offrir le meilleur cadre possible et permettre aux femmes de s'épanouir à tous les niveaux.
D'ailleurs, j'invite toutes vos lectrices à postuler chez Flybe. Nous cherchons continuellement de nouveaux talents, que ce soit dans le secteur opérationnel ou pour intégrer la direction.
Christine Ourmières-Widener : Le travail doit être fait à la base, dès les études. Avec mes équipes, nous allons dans les écoles, pour parler avec les jeunes filles, pour les convaincre de devenir pilotes et ingénieures.
Nous avons commandé des études en Angleterre, où nous observons que c'est très biaisé, l'imagerie dans le pays est choquante, même encore en 2019.
Il suffit de demander à une jeune fille de dessiner un pilote : elle va instinctivement représenter un homme et pas une seule ne va dessiner une femme. La constatation est presque caricaturale, c'est dans l'éducation.
Je suis Française, l'instauration de quotas n'a jamais été dans ma culture et je n'y suis pas spécialement favorable, mais je pense qu'il serait bien d'instaurer à un moment donné une différenciation positive, mais attention, à compétences équivalentes.
TourMaG.com - Quelles actions menez-vous au sein de Flybe ?
Christine Ourmières-Widener : J'ai essayé de recruter des femmes autour de moi, mais c'est très compliqué, c'est un long processus.
Nous avons lancé dernièrement une page sur notre site, totalement dédiée aux femmes de notre compagnie, pour parler de nos métiers aux jeunes filles. C'est aussi un grand motif de satisfaction en tant que dirigeante de voir augmenter le taux des femmes. Dans la direction de Flybe, nous atteignons 40%.
Nous travaillons aussi au niveau social, pour offrir le meilleur cadre possible et permettre aux femmes de s'épanouir à tous les niveaux.
D'ailleurs, j'invite toutes vos lectrices à postuler chez Flybe. Nous cherchons continuellement de nouveaux talents, que ce soit dans le secteur opérationnel ou pour intégrer la direction.
Pour retrouver tous les articles consacrés à la Journée internationale des droits des femmes 2019, cliquez ici.
Publié par Romain Pommier
