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Jean-Baptiste Lemoyne : "1936 a été l'année de la conquête des congés payés, 2020 sera celle de la conquête sanitaire"

Le point hebdomadaire de Jean-Baptiste Lemoyne


Comme chaque semaine, le secrétaire d'Etat chargé au tourisme s'exprime face aux acteurs du tourisme et aussi à la presse nationale. Alors que se prépare le comité interministériel du tourisme, l'entretien hebdomadaire revêtait une importance particulière.


Rédigé par le Mardi 12 Mai 2020

Le comité interministériel du tourisme du 14 mai 2020 doit permettre de reconquérir notre droit aux vacances selon Jean-Baptiste Lemoyne - Crédit photo : DR Photo MEAE
Le comité interministériel du tourisme du 14 mai 2020 doit permettre de reconquérir notre droit aux vacances selon Jean-Baptiste Lemoyne - Crédit photo : DR Photo MEAE
C'est presque par un symbole qu'a débuté la conférence de presse de Jean-Baptiste Lemoyne, en faisant un focus sur la région Grand-Est.

"Une région durement affectée par cette crise, avec un focus parfois qui générait des craintes de la part des acteurs du tourisme, quant à des traces futures".

En effet principal foyer du virus, en France, la région a été largement montrée du doigt dans les médias, une surmédiatisation qui fait donc craindre le pire pour la saison à venir.

D'autant que jusqu'à fin juin le chiffre d'affaires devrait baisser de 80% pour l'ensemble de ses acteurs.

Toutefois, les élus ne s'annoncent pas vaincus et sont mobilisés pour relancer la destination avec le slogan "à l'est le soleil se lève chez nous. La région a aussi mis en place 10 000 chèques-vacances d'un montant de 500 euros. Je retiens beaucoup de créativité dans cette région.

La relance du tourisme passe par l'innovation et passe par le Grand-Est,
" a martelé le secrétaire d'Etat.

Une fois l'hommage rendu à la région martyre, le membre du gouvernement a pu rentrer dans le vif du sujet à savoir le comité interministériel du tourisme (CIT) qui se tiendra jeudi 14 mai 2020.

"Jusqu'à jeudi, les téléphones vont chauffer, pour bien adapter la réponse et être à l'échelle d'un secteur touché de plein fouet."

Déjà 6,15 milliards de PGE ont été accordés aux entreprises touristiques

Mais avant de détailler l'enjeu du comité interministériel, Jean-Batptiste Lemoyne a fait un point sur la situation.

En ce mardi 12 mai 2020, les prêts garantis de l'Etat ont atteint dans le secteur du tourisme le montant de 6,17 milliards d'euros pour 66 000 entreprises, pour un ticket moyen de 92 000 euros.

"Ce premier CFT depuis le déconfinement, a un goût particulier, alors que quelques activités liées au tourisme ont pu reprendre, comme les petits musées, mais aussi des hôtels et gîtes."

Cette nouvelle phase devrait nous suivre jusqu'au 2 juin.

En attendant cette date, "le Premier ministre a déjà allumé une lueur d'espoir," note le secrétaire d'Etat, car si tout évolue bien dans les départements en vert les cafés et restaurants pourraient rouvrir le mois prochain.

"D'ores et déjà les professionnels continuent d'avancer sur l'élaboration des protocoles sanitaires qui seront validés pour un certain nombre dès jeudi dans un but de réassurer les clients."

Une chose est sûre le retour à la normale se fera dans le temps.

Des établissements touristiques rouvriront avec des "jauges inférieures et devront donc trouver un accompagnement dans le temps, nous devrons les aider à trouver un point d'équilibre."

Pour une fois Jean-Baptiste Lemoyne est revenu sur le poids du tourisme... international dans les territoires français, mais aussi sur une relance qui sera aussi européenne.

"20 à 25% du plan de relance européen seront alloués au tourisme, la Commission européenne va émettre des lignes directrices dès demain sur des consignes pour les transports, les frontières intérieures, etc."

Le cadre hebdomadaire fait, place à la prospective.

Ce que devrait aborder le comité interministériel du tourisme ?

Le comité interministériel du 14 mai 2020, abordera quatre grandes thématiques propres au tourisme.

Alors que le coronavirus et la circulation de l'épidémie vont imposer des nouvelles contraintes aux professionnels, des protocoles sanitaires indispensables à l'exercice de certaines devraient être validés le 14 mai prochain à l'image des agents de voyages.

Puis des mesures économiques et un vaste plan d'investissement, évalué à 1,3 milliard d'euros, dans le tourisme seront dévoilés avec pour objectif de "reconquérir les clientèles, avec l'aide de la BPI.

Un plan qui devrait s'articuler avec le travail des régions.
"

Si le tourisme en France est le fruit d'une lutte sociale, 2020 pourrait marquer un nouveau virage.

"1936 a été l'année de la conquête des congés payés, 2020 sera celle de la conquête sanitaire, pour conquérir notre droit aux vacances.i"

Nous travaillons sur un dispositif de chèque vacances avec les régions pour les familles ayant peu de moyens,
" a précisé Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.

Un tourisme social qui devrait lui aussi s'articuler autour des voyages scolaires. Des concertations ont lieu avec différents ministres pour englober les jeunes, dans la relance du tourisme en France.

C'est une condition de l'avenir pour certains territoires, "comme les classes de neige qui doivent revenir plus fortes, car elles permettent de fidéliser la clientèle".

La structuration de la reprise du travail serait le dernier axe du plan dévoilé jeudi 14 mai.

"Nous soutiendrons le travail de nombreuses filières, comme le thermalisme, la montagne ou le littoral, mais aussi des territoires comme la Corse" a expliqué le ministre.

Les assureurs dans la ligne de mire des parlementaires

A l'issue du comité de filière, "nous avons réuni les filières de la finance et assurance, pour continuer à travailler sur les dispositifs de soutien évoquer, les curseurs seront affinés pour afficher le plus d'ambition."

En résumé, les acteurs vont devoir revoir leurs copies, car pour cs secteurs la mention se rapproche plutôt du passable que du très bien.

Alors que les banques ont fait preuve d'une écoute active pour comprendre les spécificités du secteur, notamment concernant les établissements ayant une forte saisonnalité, d'autres se sont montrés moins solidaires.

Depuis le début de la crise les assureurs ont été montrés du doigt et à l'approche du comité interministériel du tourisme, la pression continue de monter.

"Il y a eu un travail de qualification de la part de BIP sur la perte d'exploitation. Une fois déduits les dispositifs de soutien de l'Etat, il reste pour les entreprises du secteur HCR, un manque à gagner qui peut se chiffrer de 7 à 9 milliards d'euros jusqu'à la fin de l'année."

Une partie de ce fossé devrait être comblée par les assureurs, comme demandé par l'UMIH, sauf que pour le moment le compte n'y est pas du tout selon Jean-Baptiste Lemoyne.

"J'ai bien fait comprendre à la fédération de l'assurance que le travail devra se poursuivre demain et après-demain, pour répondre aux attentes fortes des acteurs."

En ce début de semaine, les assureurs ont affirmé vouloir accompagner 150 millions € d'investissements, une somme loin d'être au niveau des besoins.

Et le ministre de menacer une nouvelle fois, de représailles législatives.

"Un certain nombre de parlementaires attendent les propositions et menacent de légiférer."

La situation bouge du côté des DOM et des TOM

Alors que la pression a été mise sur les assureurs, elle le fut aussi sur le ministre pour connaître les dispositions du gouvernement sur une possible réouverture des frontières.

La réponse reste inflexiblement la même : "nous travaillons sur le sujet, avec les pays européens, mais cela de dépend pas seulement de nous, etc."

Une réponse en pilotage automatique qui laisse penser que les voyages à l'international ne sont pas pour maintenant.

Et pour les importations de touristes en France ? "De ce point de vue, le projet de loi a prévu une possibilité des mesures de quarantaine, cela rend possible, mais ce n'est pas obligatoire.

Un travail du ministère du Travail est en cours pour avoir une appréciation de la situation dans les pays tiers,
" a avoué le secrétaire d'Etat.

Les lignes bougent peu et doucement.

Tout comme la situation des DOM et des TOM. Malgré le fait que ces territoires soient européens, ils ne figurent pas dans l'espace Schengen, donc le "partez en France" ne s'appliquerait pas pour eux.

"Annick Girardin (ministre des Outre-mer, ndlr) a dit qu'elle travaillait sur une solution alternative qui pourrait voir le jour au mois de juin."

Cette réponse à l'épineux problème repose sur la mise en place pour les voyageurs n'ont pas d'une quarantaine, mais de test 14 jours avant le départ, puis la veille et le jour du départ.

"Je sais que cette solution est en train d'être expertisée actuellement. La solution vise non seulement à redécouvrir la France mais aussi l'ensemble des territoires," a conclu le secrétaire d'Etat.

Le tourisme de demain se dessine petit à petit...

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