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La case de l’Oncle Dom : Congrès Manor, le bal des cocus !

L'édito de Dominique Gobert


Unilatéralement et sans concertation, Air France a frappé. Dorénavant les réservations effectuées par le biais de GDS seront frappées d’une taxe de 11 euros par segment. Chez Manor, qui ouvrait le bal des congrès ce week-end à Milan, on s’insurge…


le Dimanche 19 Novembre 2017

Finalement, qui va payer ces nouvelles orientations et notamment l’agrégation des données des compagnies ? - Photo CE
Finalement, qui va payer ces nouvelles orientations et notamment l’agrégation des données des compagnies ? - Photo CE
Paradoxe ? Ironie ?

En ouverture de son congrès à Milan, Jean Korcia, président de Manor saluait ses « partenaires », Amadeus, Air France, chaleureusement, pour, deux lignes de discours plus loin, fustiger la décision d’Air France, en « pesant ses mots ».

Lire : Frais GDS Air France, NDC : la double peine pour les agences de voyages au 1er avril 2018 (Vidéo)

Pour finir en doutant du terme de « partenaire », incluant pêle-mêle Air France et Amadeus, leader incontestable des GDS et annoncer qu’il ne « laisserait pas faire sans négociation ».

Pas facile, dans ce contexte, de justifier, de la part d’Air France, une position quasi-indéfendable. Mais il faut reconnaître que Zoran Jelkic, DG France Air France KLM) et son équipe, sont rentrés dans l’arène.

En même temps, il n’y avait pas trop le choix, mais c’est courageux, même si les arguments sont un peu tirés par les cheveux.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
En clair et pour traduire la pensée d’Air France, la compagnie doit faire évoluer son modèle de distribution, « nous n’avions pas le choix, les contrats avec Amadeus arrivant à leur terme et on pouvait pas, juridiquement, faire autrement ».

Ça, c’est pour résumer. Sauf que, et c’est indéniable, rien n’est prêt, malgré la date « butoir » annoncée par Air France le 1er avril prochain.

Ce n’est pas un poisson !

Même chez Air France, la décision a été « découverte » très récemment, sans doute dictée par l’associé batave, lequel a jugé que cette surcharge était la meilleure solution pour se défaire des GDS, trop coûteux et qui, finalement, gênent cette solution dont rêvent toutes les compagnies aériennes : vendre leurs sièges directement aux clients.

Au mépris total des distributeurs, de leurs clients, qui représentent la bagatelle de 2/3 de leurs ventes en France !

Et comme le résumait sur un ton badin Philippe Korcia, en cocufiant allègrement les agences de voyages, les distributeurs, qui vont finalement retourner « vingt ans en arrière ».

Ne nous leurrons pas : les distributeurs sont parfaitement conscients de cette évolution indispensable, encore faut-il en avoir les moyens techniques.

Air France n’est visiblement pas prête, loin de là et n’offre actuellement que des solutions bâtardes : soit un accès à son site internet, fastidieux et totalement improductif pour une agence de voyages, soit une mise en place, à une date totalement indéterminée, d’un API que je qualifierais, pour être gentil d'hybride.

Mais il n’est pas question de céder, malgré la demande ferme et définitive du président de EdV, ex-Znav, Jean-Pierre Mas, du report à une date ultérieure de cette « mise en demeure ».

Ce sera le 1er avril !

Ah, j’oubliais, Air France, dans un savant galimatias, mêle aussi la future nouvelle norme NDC (déjà obsolète en termes techniques révélés par un expert qui parle du format Jason (et la Toison d’Or) à cet imbroglio.

Rien à voir : NDC n’est qu’une vitrine parfaitement compatible avec les GDS, rien à voir avec les frais GDS. Faut pas tout mélanger !

Quant à Amadeus, malgré une certaine gêne, la réponse est très claire envers la compagnie aérienne : fournissez-nous la matière, nous on vous l’installe ! Mais il serait quand même irréaliste de croire que tout sera prêt en avril prochain !

Bref, où va-t-on ?

Nulle part. Il est utopique de songer une seconde au « boycott » d’Air France par ses distributeurs, malgré les déclarations style « on va réagir et ça va vous coûter cher !

A moins, on peut supputer, que tout ceci ne soit qu'un grand moment de cirque et qu'en coulisse, histoire de ne pas perdre la face, les négociations aient débutées ?

En fait, la question aussi se pose, quand on parle de « coûts ». Finalement, qui va payer ces nouvelles orientations et notamment l’agrégation des données des compagnies ?

Qui va choisir ? Quel est le meilleur agrégateur ? Qui va disposer du meilleur contenu des produits aériens ?

En tout cas, une chose est claire : les cocus sont vraiment cocus… mais pas contents du tout !

Et comme rien ne sera prêt au 1er avril 2018, faudra raquer 22 euros. Le client paiera... ou pas.

Et Air France fera un gros bras d’honneur à ses distributeurs… et ses clients ! Ah, si, question subsidiaire : j’aimerais beaucoup connaitre les tarifs pratiqués par les GDS envers les compagnies aériennes.

Peut-être y aurait-il quelques surprise à découvrir…

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Commentaires

1.Posté par rick sailor le 20/11/2017 08:52 | Alerter
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Cher ami

L'époque et aux extrêmes et aux abus. Les hommes sont des porcs, les libéraux des fachos et les fachos des socialos ! Pire, désormais les distributeurs ne veulent pas qu'un producteur maitrise à sa distribution. Le comble.

Bref, le tourisme avec NDC n'échappe pas à la règle. Manor, souvent rétrograde, réagit comme un épicier que l'on attaque… Et oublie de regarder devant au titre "qu'avant c'était mieux". Nos instances de retraités ne sont pas dans l'avenir mais dans le conservatisme. Les troupes, elles ne savent pas quoi penser et hurlent avec les loups. La jugeotte et le bon sens manquent à notre métier !

A la base NDC est un langage, non pas de cocus mais d'informaticiens, le XML. Tout le reste est pipeau. Technologiquement, une API s'intègre rapidement. Le souci n'est pas là. Quatre sociétés (dont la plus grosse, SAP) disposent déjà des outils comptables pour traiter la billetterie et la comptabilité avec NDC. Travelport annonce sa solution pour la fin de cette année.

Il faut bien comprendre une chose : le flux XML est exploitable de l'affichage à la gestion. Là où le bât blesse, c'est en matière de support et de moyens mis en œuvre par AF en janvier prochain. Il va falloir du SAV tel et de la méthode pour guider les développeurs. Autre souci, les serveurs résisteront-ils aux requêtes du grand public ? AF n'évoque pas le sujet.

Le petit commerçant, pleureur comme d'habitude, y voit un coup mortel comme la fameuse commission zéro, qu'aujourd'hui il encense ! On nous annonçait des cadavres à chaque coin de rue. J'en ai vu qui avait pris du poids. Le nombre d'agences reste stable !

Dans un an, tout le monde aura oublié le passage au NDC avec des agrégateurs et des GDS qui piqueront un peu de pognon ci et là : clients, agences et compagnies. Bref, le bonheur.

Profitons de NDC pour anticiper le futur de la distribution. Aujourd'hui 11% des billets émis le sont en "touchless". 57% dès 2019. 80% des billets sont en point à point. 10 sont complexes et 10 modifiables plus de 3 fois. Le danger ne vient pas de NDC mais de l'hyper technologie. Quand j'entends "la bourse des vols" se plaindre, je me marre franchement. Comme disait le capitaine Blake "si les pirates se mettent à avoir de la vertu, le métier est fini".

Ne nous leurrons pas, l'avenir est à la vente directe massive. L'agence aura donc un autre savoir à vendre. Heureusement, elle en a. Nous avons des connaissances que la machine ne possède pas encore. La loi de 92 n'est qu'un tout petit rempart commercial qui nous protège le consommateur des margoulins ! Aujourd'hui en 2017, 8% des cadeaux de noël sont achetés directement en ligne en Chine via une logistique installée en Europe et des interfaces réalisées par des francophones avertis.

Votre dévoué et attentif
Rick

2.Posté par martino180 le 20/11/2017 10:45 | Alerter
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Pour une fois c'est Gobert qui pose les bonnes question et c'est Rick qui donne des réponses pleines de poncifs et d'enfoncements de portes ouvertes, lus et relus mille fois dans des articles de visionnaires capables de raconter une chose et son contraire du jour au lendemain afin d'être sûrs de ne pas se tromper.

Si la vision du futur était aussi simple nous serions tous des génies gagnants de la mondialisation.

Moi je crois qu'Air France fonctionne une nouvelle fois à contre-temps et reproduit la même chose que les autres mais sans préparation, sans imagination et sans créativité.

Pour rentrer en guerre il faut être armé et surtout avoir des troupes qui vous suivent en comprenant vers où vous allez.

Ce n'est pas parce que les Allemands racontent qu'ils sont très contents que c'est vrai. Et de plus, ils sont encore au milieu du guet et ne savent pas aujourd'hui quelle sera la fin de l'histoire.

3.Posté par msabords le 20/11/2017 10:47 | Alerter
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Faut pas se leurer, c'est un vrai chamboulement qui peut ne pas plaire à la distribution, n'en déplaise à ce cher Rick .
Au final c'est le client qui choisira de payer ou PAS, de s'adresser ou NON, directement aux cies aériennes. C'est sans compter avec le travail souterrain de IATA qui est en train de normaliser à l ' international l'outil NDC pour permettre aux cies aériennes d'y adhérer et être totalement opérationnelles dès les travaux terminés..

Quid des GDS... qui devront aussi se réorganiser auprès des agences de voyages.. Si elles veulent encore jouer leur rôle auprès des agences?

Les plateformes compléteront , ou succéderont peut à peu aux agences de voyages ( l'avenir proche le dira) elles devront trouver un autre business model, une autre façon de travailler tandis qu'en 2005 , n'en déplaise toujours à ce cher Rick il s'agissait de réorganiser le facturation de la commission perdue .... Les clients, eux, n'étaient pas perdus ....
Ce qui ne va pas être probablement le cas avec la venue des plateformes qui vont s'engouffrer dans le voyage...

La situation est comparable à la multiplication des supers marchés dans les années 65 / 75.... A ce moment là bon nombre de commerçants ont disparu.
Mais ne soyons pas pessimistes les clients auront toujours besoin de conseils dans le domaine du tourisme.

On se souvient de IATA pour le 1 avril 2005 , pour le 1 avril 2017, le rythme s'accélère, le prochain rendez vous est donc au 1 avril 2018 ...

Les agences de voyages ont raison de craindre cette nouvelle date qui sera suivie d'autres 1 avril.... (?)
La puissance de IATA en situation de monopole international ne peut aller que vers une mondialisation du business model des cies aériennes .
Le sujet est brûlant pour la distribution et les agences business .
.

4.Posté par rick sailor le 20/11/2017 11:56 | Alerter
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Cher Msabords

Je ne dis rien de différent de vous. Je le dis différemment !
La distribution directe est engagée. Elle est et sera inéluctable. Que Martino180 éructe les mêmes critiques et arguments stupides que la majorité des agences n'y changera rien. Il ne s'agit ni de vision, ni de poncifs mais de faits. Nous avons changé et mon entreprise changera encore en 24 mois. Et la vôtre, que fera t-elle ? Ira t-elle juste pleurer chez AF ?

Pourquoi diable payer un service s'il est accessible, plus vite, mieux et moins cher ! Le "toucheless" remplacera l'émission semi automatique. Là aussi c'est un constat.

Croyez vous le client stupide ou naïf ? Pensez vous que le transporteur donnera de la marge arrière sur le direct. Souvenez vous de la conférence IATA de l'an dernier et de son programme : "aller chercher le client là ou il se trouve, sans intermédiaire ni coûts supplémentaires de distribution".

Le programme est donc tracé. Pourquoi refaire le monde, IATA lui a déjà donné une forme. A nous de nous adapter et de faire évoluer notre offre ! On pourra gesticuler des heures pour au final accepter une situation établie par le fournisseur.

Ben à vous cher MYL
Votre serviteur
Rick

5.Posté par martino180 le 20/11/2017 14:14 | Alerter
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Sauf que pour aller le client direct, ce n'est pas gratuit mon cher Rick !!!

il faut acheter des mots clés, communiquer, développer de la technologie, gérer la relation client et les CRM et s'occuper du back office téléphonique et SAV.

Toutes chose qui étaient gérés par les agences gratuitement.

Alors AF apprenti sorcier, l'avenir nous le dira !

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