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Le manque d’écologie peut provoquer le refus d’une destination

par Etienne PAUCHANT - Fondateur de META


Le tourisme d’agrément dépend essentiellement du budget des ménages. Le stress actuel sur les marchés tend à diminuer la durée des séjours et les dépenses sur place. Les critères de choix sont, pour le moment, essentiellement budgétaires. Pendant ce temps, la demande internationale continue sa grande mue : vers un tourisme méditerranéen plus respectueux des sites, plus diversifié et plus authentique.


Rédigé par Etienne PAUCHANT - Fondateur de META le Samedi 4 Juillet 2009

Même la Chine s'y met : ce projet d'hôtel près de Shanghai, dans le district de Songjiang pensé par Atkins, situé dans une ancienne carrière de 100 m de profondeur, comprendrait 400 lits et proposerait des restos, cafés et salles de sports
Même la Chine s'y met : ce projet d'hôtel près de Shanghai, dans le district de Songjiang pensé par Atkins, situé dans une ancienne carrière de 100 m de profondeur, comprendrait 400 lits et proposerait des restos, cafés et salles de sports
La demande de diversité trouve son origine dans le vieillissement de la population européenne, où les plus de 45 ans deviennent majoritaires.

Après 30 ans d’expérience touristique et plus de 100 voyages touristiques réalisés, ils sont devenus, aussi, des professionnels des vacances, aujourd’hui lassés par les offres répétitives et identiques dans les différentes destinations méditerranéennes.

Ils cherchent des expériences différentes, à chaque séquence de vacances, à rencontrer et à échanger avec les populations.

Les offres ne peuvent se différencier les unes des autres qu’en devenant authentiques, respectueuses du local, du typique, de la culture, de l’histoire, bref, en s’enracinant.

La lutte contre le réchauffement devient planétaire

Sensibilité au dérèglement climatique : Cyclones, canicules, fonte des neiges et de la banquise, trou dans la couche d’ozone, ces phénomènes sons scrutés, et les responsables identifiés : les rejets carbonés libérés dans l’atmosphère, le pétrole, le charbon, et tous les rejets chimiques polluants.

La mouvance écologique mondiale concerne bien entendu sa première économie : le tourisme.
La lutte contre le réchauffement devient planétaire : le paquet énergie climat est adopté par les 27, la taxe carbone à l’étude, les constructeurs automobiles et aéronautiques sont engagés dans la construction de moteurs moins polluants.

Tous les efforts concernant la limitation des rejets de gaz à effet de serre sont remarqués et attendus par la demande de tourisme international.

Forte promotion d’un monde plus écologiste : Al Gore (Prix Nobel de la Paix) Yann Arthus Bertrand, Green Peace, WWF, etc., apportent des témoignages édifiants. Les destinations devraient communiquer plus franchement sur ces thèmes. Le manque d’écologie peut maintenant provoquer le refus d’une destination.

La réponse de la production et de la distribution : Les tour-opérateurs, les agences de voyages, les agences en ligne sont à l’écoute des consommateurs : demande de tourisme durable, sans réelle définition globale, mais portée par des sensibilités diverses et non regroupées.

La demande d’authenticité monte chez les clients

Aujourd’hui, selon l’ONG Tourism Concern, il y aurait plus de 400 types de certifications pour le tourisme durable dans le monde et une bonne partie d’entre elles sont juste des appellations marketing.

La demande est encore minoritaire, mais elle croît de 20% par an. Il y a donc un risque de choix sommaire des offres d’hébergement (les fournisseurs), à partir de critères très différents d’un producteur à l’autre.

Il est aujourd’hui très difficile de distinguer les fournisseurs-hébergeurs correspondant à des définitions d’un tourisme durable. Il y a des progrès à faire dans ce domaine !

La réponse de l’hébergement (les fournisseurs) et des réceptifs : Ils sont dans la même configuration que celle d’un producteur agricole vendant sa production en grandes surfaces.

C’est aux fournisseurs (les hébergeurs et les réceptifs qui lui sont associés) qu’il revient de prendre en compte la demande d’authenticité qui monte chez les clients de tous les marchés occidentaux.

Prouver que le retour sur l’investissement est intéressant

C’est à eux de définir les normes qui seront acceptées par la production et la distribution comme correspondantes à la demande de tourisme durable ou solidaire ou équitable ou responsable, ou écologique, ou alternatif, ou éco touristique, ou agrotouristique, ou slow tourism etc., ou plus généralement d’un tourisme « bien fait » le tout dans une logique de « territoire » bien défini, et de le faire largement savoir.

Une seule possibilité pour les professionnels de l’hébergement : rehausser leur niveau d’éthique personnelle : l’éthique sera le moteur de cette adaptation, s’élargissant progressivement par cercles concentriques.

Bien entendu l’éthique de réussir ses affaires en observant les lois et règlements, mais au-delà, celle d’une équipe qui pourra s’épanouir dans sa fierté d’appartenance à l’entreprise, et au-delà encore, de protéger totalement le site, sa faune et sa flore, ses ressources, puis de s’intéresser au voisinage, au message authentique propre à chaque destination, à ses valeurs, à son histoire, pour le mettre en avant et participer activement à une vie locale ainsi réveillée par autant d’attentions à son égard.

Cette nouvelle éthique, n’est pas seulement personnelle. Elle l’est, mais elle est aussi collective et il faut espérer, pour une fois, que ce virus éthique soit très contagieux.

Aux côtés des (très) nombreux observateurs dénonçant les atteintes à l’environnement en Méditerranée, les producteurs, les distributeurs, les transporteurs, les hébergeurs et les réceptifs seront les acteurs majeurs de sa protection.

Pousser à la labellisation des offres nouvelles

Ils peuvent et doivent le faire, c’est leur ardente obligation. META et la future Agence Méditerranéenne de Coopération et de Développement touristique assisteront activement les professionnels de l’hébergement et du réceptif.

Il faudra prouver que le retour sur l’investissement est intéressant, qu’il peut être assisté par des programmes d’aides financières. Il faudra aussi présenter les multiples fournisseurs maitrisant bien les nouvelles technologies de l’environnement ; pousser à la labellisation des offres nouvelles ou rénovées.

Il faudra enfin, organiser des rencontres entre les acteurs de la chaîne touristique, depuis la production jusqu’au réceptif, pour éviter les schismes entre un consumérisme débridé et les contraintes de l’hébergement, pour que chacun puisse trouver satisfaction et qu’en même temps, dans certains marchés, les populations locales ne soient pas privées de leur légitime accès à la vie moderne.

De nouvelles offres se sont ouvertes ce mois de juin sur la rive sud. Elles marquent des imperfections, autant de péchés de jeunesse qui s’atténueront avant de disparaître. D’autres sont attendues cette année et les suivantes.

La volonté de proposer un « tourisme bien fait » est dans tous les esprits. La réponse des clients : N’en doutons pas, ce sont les touristes qui contribuent le plus aux atteintes à l’environnement pendant les périodes de vacances.

Les professionnels pourraient se joindre plus souvent aux associations internationales pour tenter d’élever le niveau d’éthique personnelle et collective des touristes plus rapidement que ne le réussit à le faire leur simple exposition aux messages d’alerte planétaires régulièrement diffusés.

Haute saison : peu d’espoirs pour l’amélioration des recettes

La reprise économique dans l’U.E, en route depuis février, est enfin annoncée par les services officiels pour le second semestre 2009, avec encore beaucoup de prudence.

Cependant, la crise sociale, générée par la crise économique, est très vivace, entrainant une stagnation ou une baisse des dépenses, ce qui laisse peu d’espoirs pour l’amélioration des recettes au cours de la haute saison qui commence.

Le premier semestre se caractérisera par un effondrement de celles-ci pour la zone META (de -20 à -30%), plus marqué à son nord et dans les Balkans, qu’au sud et à l’est de la zone. Il y aura de la croissance en 2009 dans quelques marchés de la Méditerranée méridionale et orientale.

En termes d’arrivées internationales, la partie nord de la zone enregistre une baisse à deux chiffres au cours du premier semestre, notamment chez plusieurs de ses leaders, ainsi que dans les Balkans.

Sur la rive est et sud, la Turquie, le Liban, la Jordanie, la Syrie, la Tunisie et le Maroc sont en hausse par rapport à 2008. L’Egypte refait son retard du début d’année et Israël est en forte baisse.

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