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Malaysia Airlines : la thèse du détournement du vol MH 370 se renforce

La chronique de Christophe Hardin, créateur du site Terciqual.fr


Christophe Hardin, ancien PNC et auteur du site Terciqual.fr, revient sur la disparition du B777 de la Malaysia Airlines, en mars 2014. Un événement qui figure parmi les plus grands mystères de l’aviation civile. Si la thèse du crash est invoquée depuis les faits, des voix commencent à s'élever publiquement en faveur d'un détournement de l'appareil.


Rédigé par Christophe HARDIN le Vendredi 26 Décembre 2014

Après avoir disparu des radars civils, le MH 370 a suivi exactement la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie sans pénétrer dans un des deux espaces aériens, afin de ne pas être intercepté - DR : Flightradar24.com
Après avoir disparu des radars civils, le MH 370 a suivi exactement la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie sans pénétrer dans un des deux espaces aériens, afin de ne pas être intercepté - DR : Flightradar24.com
La volatilisation, il y a maintenant 10 mois du Boeing 777 de la Malaysia, fait régulièrement émerger, principalement de la sphère internet, les thèses les plus abracadabrantesques.

On a bien sûr eu droit aux OVNIS, puis, à la collision avec un satellite ayant "décroché prématurément de son orbite pour tomber sur Terre".

Le scénario du kidnapping de l’avion par la Corée du Nord pour faire prisonnier des savants américains présents à bord a, lui aussi, la vie dure chez les enquêteurs en chef auto-déclarés du net.

Pour celui qui s’intéresse à ce qui constitue un des plus grands mystères de l’aviation, pas facile, dans cette cataracte ininterrompue de bavardages et de commentaires, de faire le tri pour essayer de savoir ce qu’il s’est passé.

Laissons de côté les petits hommes verts et les failles spatio-temporelles, pour nous intéresser à ce qu’ont déclaré récemment plusieurs personnalités incontournables du secteur.

Les questions posées par les uns, les observations faites par les autres, les conduisent à la même conclusion : l’avion a volontairement été détourné.

Les systèmes de transmission de données coupés presque simultanément

C’est Tim Clark d’abord, le dirigeant d’une des plus grandes compagnies aériennes mondiales, Emirates, qui a, il y a quelques semaines, fait publiquement part de ses interrogations dans la presse européenne.

Comprendre ce qui est arrivé est une préoccupation majeure pour celui qui est à la tête d’une flotte de 120 B777 qui sillonnent la planète 24 heures sur 24.

Bon connaisseur des systèmes dont sont dotés les avions modernes, Tim Clark observe, concernant l’avion de la Malaysia, les coupures presque simultanées des deux principaux dispositifs permettant d’identifier et de suivre les données du vol : le transpondeur et l’ACARS (Aircraft Communication Adressing and Reporting System).

Pour faire simple, le transpondeur va permettre à l’avion de s’identifier sur les radars des contrôleurs et fait également partie du système anti-collision en "dialoguant" avec les autres transpondeurs des avions.

Il est obligatoirement sur "ON" quand l’avion décolle.

L’ACARS, également relié au sol, va transmettre en permanence certaines données techniques quant au déroulement du vol.

Dans la tragédie du vol AF 447 entre Rio et Paris, l’avion n’a pas été retrouvé tout de suite mais le centre opérationnel d’Air France a immédiatement reçu les messages ACARS et notamment ceux décrivant les alarmes signalées à l’équipage.

Une navigation parfaitement contrôlée...

Le meilleur moyen de disparaître des radars civils et de rendre impossible l’envoi automatique de messages d’alerte vers le centre opérationnel de la compagnie, c’est bien de couper ces deux systèmes.

Pour le transpondeur, situé sur le panneau des pilotes et accessible, c’est possible, même si aucune procédure ne prévoit cette éventualité.

Pour le système ACARS, il est également possible de le couper mais c’est un peu plus compliqué. Il faut avoir un minimum de connaissances.

Cette déconnexion pratiquement simultanée de ces deux systèmes fait dire au PDG d’Emirates que "quelqu’un a probablement pris le contrôle de l’avion".

Autre voix crédible qui s’est exprimée récemment, celle de Jean Serrat.

Cet ancien commandant de bord, consultant auprès des médias sur des aspects de sécurité aérienne, nous explique également que la trajectoire observée de l’avion accrédite la thèse du détournement.

En effet même si, nous l’avons vu, l’avion a disparu des radars civils, les radars militaires ont conservé sa trace après la coupure de ses systèmes au-dessus du Golfe de la Thaïlande.

Jean Serrat nous décrit alors l’itinéraire du Boeing. Un virage à gauche et pendant trente minutes, l’avion suit exactement la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie sans pénétrer dans un des deux espaces aériens, afin de ne pas être intercepté.

Plus tard, au-dessus du détroit de Malacca, où la frontière fait pratiquement un coude, l’avion vire pour continuer à être à la "verticale" de celle-ci.

Quelques minutes plus tard encore, un virage pour continuer à suivre parfaitement la frontière.

Pour Jean Serrat, il s’agit là sans aucun doute d’une navigation parfaitement contrôlée. Par qui ? La question est, pour l’instant, sans réponse.

Une disparition inacceptable

Troisième voix, venue tout récemment renforcer la thèse du détournement, celle de l’écrivain Marc Dugain.

Auteur à succès, révélant souvent dans ses romans ce qui se cache parfois derrière une "vérité officielle", il a mené son enquête de façon minutieuse en se rendant sur le terrain.

Il répondait la semaine dernière aux journalistes de Paris Match. "Pour en arriver là, il faut vraiment que quelque chose de très compliqué ce soit passé".

Et d’ajouter : "je vais continuer mon enquête, il le faut, pour Ghyslain Wattrelos (le mari et le père de 3 victimes françaises, ndlr).

Cette disparition n’est pas acceptable, on ne peut pas laisser tomber l’enquête et passer à autre chose comme on sent que beaucoup de personnes et d’états impliqués auraient envie de le faire".

Comme il l’avait fait au sujet du destin tragique du Koursk, un sous-marin nucléaire russe ayant fait naufrage en 2000, on peut compter sur Marc Dugain pour ne pas lâcher ses investigations au sujet de la disparition du vol MH 370 et ses zones d’ombre.

Et l’aérien est un sujet qu’il connait bien.

L’écriture est sa seconde vie. Durant la première et après des années au sein d’Air France en tant que cadre, il fut le dirigeant d’une compagnie aérienne.

Bonnes fêtes à tous !

Malaysia Airlines : la thèse du détournement du vol MH 370 se renforce
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.

Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.

Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.

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Commentaires

1.Posté par CHANTAL le 26/12/2014 16:45 | Alerter
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c très triste d'agir ainsi ! quelle en est la vraie cause ? une grande pensée pour toutes ces familles endeuillées en cette fin d'année

2.Posté par Bea le 27/12/2014 09:31 (depuis mobile) | Alerter
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Bravo à ces personnes qui continuent à chercher. Il faut trouver ce qui s''est passé!

3.Posté par Chris le 27/12/2014 19:47 | Alerter
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Je pense depuis longtemps que cet avion n'est pas dans la mer !

4.Posté par Aalain le 31/12/2014 13:04 | Alerter
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Une faille dans la thèse du détournement: transpondeurs et communications coupée, navigation très précise (de pilotes sous la contrainte le ferait-il? Pilotes remplacés comme le 11/9 mais l'accès au poste est sécurisé?) et puis disparition. Quel aurait été l'objectif? Et on a rarement vu un détournement non revendiqué

5.Posté par nathalie le 06/01/2015 12:30 | Alerter
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un doc très intéressant sur le même sujet dans Affaires Sensibles sur France Inter ; à podcaster ... ce qui est dit fait froid dans le dos... et pas incroyable...

6.Posté par pierre le 21/01/2015 17:56 (depuis mobile) | Alerter
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Je suis à peu près sur aussi que cet avion de 64 mètres n''es pas en mer, air asia des débris on été retrouver rapidement,, et la malaysia encore rien?? Pourquoi on ne cherche pas sur île de garcia alors que des pêcheurs auraient cru l''apercevoir???

7.Posté par JOEL BOTREL le 05/03/2015 09:40 | Alerter
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J'ai regardé W9 hier soir.Très intéressant.De mon point de vue, expert aéronautique, il s'agirait d'un détournement planifié,préparé par des experts disposant de ressources.Les enjeux sembleraient focalisés sur les personnels de Freescale.On pourrait raisonnablement penser que l'avion aurait été détourné,posé correctement, incognoto,sur un terrain nomansland, comme il en existe encore beaucoup en territoires ex URSS.La grande question, qu'est t'il advenu des passagers ?

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