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Marseille, t'exagères !

la ville retrouve ses vieux démons


Marseille qui a mis des années à retrouver les faveurs d'une clientèle touristique, donne depuis quelques semaine une piètre image d'elle-même. Grèves à répétition, transports en commun en panne, syndicalistes jusqu'auboutistes... Bref, la ville retrouve ses vieux démons et ne saisit pas sa chance de faire du tourisme un véritable vecteur de développement.


Rédigé par Jean da LUZ - jdaluz@tourmag.com le Dimanche 23 Octobre 2005

C'est l'ingénieur Garella qui a construit le phare sur l'île du Planier en 1823, aujourd'hui menacé de fermeture administrative
C'est l'ingénieur Garella qui a construit le phare sur l'île du Planier en 1823, aujourd'hui menacé de fermeture administrative
Cette fois ce n'est pas un Parisien mais un Marseillais, un vrai, qui le dit : “Marseille, t'exagères !”.

Comme tous les immigrés qui, comme chacun sait, sont les “vrais” Marseillais (*) je suis viscéralement attaché à cette ville, port d'attache où j'ai posé un jour mon sac.

Le Port, justement, parlons-en. Il avait retrouvé un semblant de crédibilité avant d'être paralysé par une énième revendication syndicale qui a laissé exsangues plusieurs dizaines d'entreprises.

Parallèlement, la SNCM qu'un plan intelligent avait remis sur les flotteurs en 2003, a frôlé le dépôt de bilan il y a quelques jours.

Enfin, depuis maintenant 3 semaines, la population est prise en otage par le personnel de la RTM, la régie des transports en commun qui refuse la privatisation d'un futur tramway .
Trop c'est trop !

Un sentiment d'immense gâchis

Cette ville magnifique, attachante, belle et rebelle, touristique presque malgré elle, renoue une nouvelle fois avec ses vieux démons, ruinant en quelques semaines une image qu'on avait mis des années à retrouver. Il y a comme un sentiment d'immense gâchis, d'injustice, à voir démolir par quelques énergumènes ce que d'autres ont mis des années à bâtir.

Mais on peut aussi se poser la question de savoir s'il y a une vrai volonté politique de faire de Marseille, une ville touristique. Et force est de reconnaître que... poser la question c'est un peu y répondre !

Traditionnellement, la métropole phocéenne a toujours été une ville de commerce. De “tourisme” d'affaires, pourrait-on dire. Mais le voyage, les voyages, coule dans les artères de la cité toujours aussi intensément qu'au 19e, lorsque le journaliste Albert Londres croisait le monde entier aux terrasses des cafés jalonnant La Canebière.

Aujourd'hui Marseille s'est découvert un destin touristique. Quelques voix se sont élevées ça et là pour mettre en avant l'extraordinaire potentiel de la ville à l'heure du tourisme urbain et des city breaks.

Les croisières, relancées par une politique volontariste et beaucoup de dévouement, sont reparties, le parc hôtelier est redevenu séduisant, les congressistes font leur come back et les touristes ont redécouvert la richesse de la plus vieille ville de France, coincée entre îles, calanques et une des plus belles rades d'Europe.

Pour autant le pari est-il gagné ? Rien n'est moins sûr. La classe politique a cueilli les fruits du tourisme sans vraiment les avoir semés. Malgré son potentiel, la métropole manque cruellement d'équipements. Le métro (lorsqu'il n'est pas en grève) ferme ses grilles tous les soirs à 21h (si,si !) faute de rentabilité... sauf les soirs de match de l'OM !

La ville court toujours après un évènement emblématique

L'unique camping de la ville a fermé, lui aussi, depuis une vingtaine d'années. Les Iles du Frioul distantes d'à peine 2,5 Km du Vieux Port n'ont jamais réussi à devenir un quartier de Marseille, faute d'une desserte convenable.

Par ailleurs, une menace de fermeture administrative plane sur le phare du Planier, fantastique plateforme de plongée au large de Marseille, mise en valeur par des associations et qui attire les plongeurs du monde entier. Oui mais voilà, les voies de l'administration sont nettement plus impénétrables que les fond marins...

La ville court toujours après un évènement emblématique, son Festival trop élitiste n'attirant guère les foules, alors qu'alentour Aix-en-Provence, Avignon et Orange, pour ne citer qu'elles, possèdent des manifestations de renommée internationale.

Malgré un talent indéniable à organiser et mobiliser les communautés autour d'évènements festifs (Massalia, Marsalia...), la municipalité ne parvient pas, faute d'une véritable stratégie (volonté ?) de développement touristique, à sortir du marseillo-marseillais bon enfant.

Or, la métropole phocéenne mérite mieux que les "miettes" que lui laissent ses homologues azuréennes (Cannes, Nice, Monaco), qui ont fait de l'industrie touristique un véritable vecteur de développement.

Dommage que les élus n'aient toujours pas "percuté" que l'époque où Marseille pouvait se permettre de tourner le dos à la mer est bel et bien révolu, et que le renouveau de la capitale régionale et son développement économique passent aussi par sa "mise en tourisme" et celle de son agglomération.

(*) Cétait la définition de Gaston Defferre, ancien maire de Marseille

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