Vous êtes sans doute passés à côté, mais le 14 juin 1985, cinq pays signaient les accords de Schengen.
C’est dans une petite commune luxembourgeoise de 5 000 habitants que les représentants de l’Allemagne de l’Ouest, de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ont ratifié la libre circulation de leurs citoyens.
"On a vu arriver le permis de conduire européen, le passeport européen, l’hymne européen, le drapeau aux douze étoiles jaunes sur fond bleu. Et la disparition du poste frontière entre la France et l'Allemagne sur le pont de Kiel à Strasbourg rentrait dans cet esprit-là.
Jacques Delors, avec le soutien politique de la France, de François Mitterrand et de l'Allemagne, du chancelier Helmut Kohl, a mis en place ce qu'on a appelé l'Europe des citoyens. C'était quand même une image très forte," a rapporté Jean Petaux, membre du cabinet ministériel de Catherine Lalumière, signataire pour la France des accords.
Devenu un pilier de la construction européenne, l’espace Schengen s’est progressivement élargi pour englober, en 2025, 29 États et 460 millions d’Européens.
Et malgré une réforme récente, la levée des contrôles aux frontières dans l’espace européen reste fragile.
La France maintient l’exception, assurant les contrôles à ses frontières intérieures du fait des menaces terroristes et criminelles pesant aujourd’hui sur le pays. Cette mesure a été validée en mars dernier par le Conseil d’État.
Et l’Hexagone n’est pas le seul à faire défaut cette normalité.
C’est dans une petite commune luxembourgeoise de 5 000 habitants que les représentants de l’Allemagne de l’Ouest, de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ont ratifié la libre circulation de leurs citoyens.
"On a vu arriver le permis de conduire européen, le passeport européen, l’hymne européen, le drapeau aux douze étoiles jaunes sur fond bleu. Et la disparition du poste frontière entre la France et l'Allemagne sur le pont de Kiel à Strasbourg rentrait dans cet esprit-là.
Jacques Delors, avec le soutien politique de la France, de François Mitterrand et de l'Allemagne, du chancelier Helmut Kohl, a mis en place ce qu'on a appelé l'Europe des citoyens. C'était quand même une image très forte," a rapporté Jean Petaux, membre du cabinet ministériel de Catherine Lalumière, signataire pour la France des accords.
Devenu un pilier de la construction européenne, l’espace Schengen s’est progressivement élargi pour englober, en 2025, 29 États et 460 millions d’Européens.
Et malgré une réforme récente, la levée des contrôles aux frontières dans l’espace européen reste fragile.
La France maintient l’exception, assurant les contrôles à ses frontières intérieures du fait des menaces terroristes et criminelles pesant aujourd’hui sur le pays. Cette mesure a été validée en mars dernier par le Conseil d’État.
Et l’Hexagone n’est pas le seul à faire défaut cette normalité.
La Pologne rétablit ses contrôles aux frontières terrestres !
En effet, la Pologne vient d’annoncer, elle aussi, le retour des contrôles aux frontières.
Comme le mentionne France Diplomatie, "les autorités polonaises ont annoncé le rétablissement des contrôles temporaires aux frontières avec l’Allemagne et la Lituanie à partir du 7 juillet 2025."
Il est prévu que des vérifications d’identité aient lieu à l’entrée du territoire pour les personnes se rendant en bus, en train ou en voiture.
Le cas échéant, des bouchons sont à prévoir, aussi bien sur les voies routières que ferroviaires.
Cette mesure, prise par Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a été justifiée par une pression accrue d’immigration "en situation irrégulière en provenance de Lituanie, ainsi que par des informations selon lesquelles l’Allemagne renverrait des migrants en situation irrégulière vers la Pologne," c'est du moins ce qu'avance le média Euroactiv.
Ce n’est pas le seul coup porté aux accords de Schengen.
Comme le mentionne France Diplomatie, "les autorités polonaises ont annoncé le rétablissement des contrôles temporaires aux frontières avec l’Allemagne et la Lituanie à partir du 7 juillet 2025."
Il est prévu que des vérifications d’identité aient lieu à l’entrée du territoire pour les personnes se rendant en bus, en train ou en voiture.
Le cas échéant, des bouchons sont à prévoir, aussi bien sur les voies routières que ferroviaires.
Cette mesure, prise par Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a été justifiée par une pression accrue d’immigration "en situation irrégulière en provenance de Lituanie, ainsi que par des informations selon lesquelles l’Allemagne renverrait des migrants en situation irrégulière vers la Pologne," c'est du moins ce qu'avance le média Euroactiv.
Ce n’est pas le seul coup porté aux accords de Schengen.
La Belgique et l'Allemagne renforcent leurs contrôles aux frontières !
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En juin dernier, la Belgique a annoncé un renforcement des contrôles aux frontières, toujours pour les mêmes raisons que celles évoquées par le Premier ministre polonais.
Ainsi, pour l’été, sans date précise, ces contrôles auront lieu sur "les axes routiers importants et les aires d'autoroute, les lignes de bus internationales et spécifiquement la ligne La Panne-Dunkerque, dans certains trains (à la gare de Bruxelles-Midi notamment) et à l'arrivée de certains vols intérieurs à l'espace Schengen considérés comme étant à forte pression migratoire, comme l'Italie et la Grèce," précisent nos confrères de la RTBF.
Au total, une dizaine de pays sont concernés, soit un peu plus d’un tiers des signataires.
L’autre exemple illustrant cette tendance n’est autre que l’Allemagne.
En septembre 2024, le ministre fédéral de l’Intérieur a rétabli les contrôles aux frontières terrestres avec ses voisins.
Prévue pour six mois, la mesure instituait des contrôles aléatoires aux frontières terrestres de l’Allemagne avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark.
Depuis mai 2025, la vérification d’identité peut se faire à toutes les frontières du pays, quel que soit le mode de transport. Ainsi, que vous preniez l’avion, le bus, le train, le tramway ou encore la voiture, il est indispensable de se munir d’un passeport ou d’une carte d’identité.
Cette situation entraîne des ralentissements plus ou moins importants lors du passage aux frontières.
Ainsi, pour l’été, sans date précise, ces contrôles auront lieu sur "les axes routiers importants et les aires d'autoroute, les lignes de bus internationales et spécifiquement la ligne La Panne-Dunkerque, dans certains trains (à la gare de Bruxelles-Midi notamment) et à l'arrivée de certains vols intérieurs à l'espace Schengen considérés comme étant à forte pression migratoire, comme l'Italie et la Grèce," précisent nos confrères de la RTBF.
Au total, une dizaine de pays sont concernés, soit un peu plus d’un tiers des signataires.
L’autre exemple illustrant cette tendance n’est autre que l’Allemagne.
En septembre 2024, le ministre fédéral de l’Intérieur a rétabli les contrôles aux frontières terrestres avec ses voisins.
Prévue pour six mois, la mesure instituait des contrôles aléatoires aux frontières terrestres de l’Allemagne avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark.
Depuis mai 2025, la vérification d’identité peut se faire à toutes les frontières du pays, quel que soit le mode de transport. Ainsi, que vous preniez l’avion, le bus, le train, le tramway ou encore la voiture, il est indispensable de se munir d’un passeport ou d’une carte d’identité.
Cette situation entraîne des ralentissements plus ou moins importants lors du passage aux frontières.
Espace Schengen : l’Europe avait pourtant essayé de s’en prémunir
En mai 2024, une réforme du code Schengen avait été validée par l'Union européenne.
L’enjeu était de rétablir pleinement et durablement la libre circulation, sauf que la politique intérieure est passée par là.
"Depuis presque 10 ans, certains États membres avaient recours à ces contrôles sans discontinuité, en infraction des règles européennes et sans aucune preuve de leur efficacité," recontextualisait l'eurodéputée Sylvie Guillaume, porteuse de la révision du code frontières Schengen.
La norme est donc l’absence de contrôle aux frontières.
Exceptionnellement, et pour des raisons sécuritaires, les États peuvent réintroduire des mesures pour des durées de six mois, avec un maximum de deux ans, et une prolongation exceptionnelle pouvant aller jusqu’à trois ans.
A lire : Europe : le véritable retour de la libre circulation ?
"L'idée du texte est surtout de pouvoir dire que les contrôles aux frontières n'ont réglé le problème des attentats. Donc, ça veut dire que ces mesures ne fonctionnent pas pour la lutte contre le terrorisme, il faut les supprimer.
Après il est beaucoup plus difficile politiquement de supprimer cette régulation, sous peine de passer pour un élu laxiste,"
La loi prévoit que plus vous voulez les réintroduire les contrôles dans la durée, plus l'État membre va devoir justifier la nécessité de cette mesure, mais aussi pourquoi des alternatives ne seraient pas suffisantes, etc.
Un contrôle beaucoup plus important par la Commission est aussi envisagé," nous confiait l'eurodéputée.
L’enjeu était de rétablir pleinement et durablement la libre circulation, sauf que la politique intérieure est passée par là.
"Depuis presque 10 ans, certains États membres avaient recours à ces contrôles sans discontinuité, en infraction des règles européennes et sans aucune preuve de leur efficacité," recontextualisait l'eurodéputée Sylvie Guillaume, porteuse de la révision du code frontières Schengen.
La norme est donc l’absence de contrôle aux frontières.
Exceptionnellement, et pour des raisons sécuritaires, les États peuvent réintroduire des mesures pour des durées de six mois, avec un maximum de deux ans, et une prolongation exceptionnelle pouvant aller jusqu’à trois ans.
A lire : Europe : le véritable retour de la libre circulation ?
"L'idée du texte est surtout de pouvoir dire que les contrôles aux frontières n'ont réglé le problème des attentats. Donc, ça veut dire que ces mesures ne fonctionnent pas pour la lutte contre le terrorisme, il faut les supprimer.
Après il est beaucoup plus difficile politiquement de supprimer cette régulation, sous peine de passer pour un élu laxiste,"
La loi prévoit que plus vous voulez les réintroduire les contrôles dans la durée, plus l'État membre va devoir justifier la nécessité de cette mesure, mais aussi pourquoi des alternatives ne seraient pas suffisantes, etc.
Un contrôle beaucoup plus important par la Commission est aussi envisagé," nous confiait l'eurodéputée.