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Bénédicte Richer (ONT Allemand) : "Je suis une forme de bazar très organisé..."

Kaléidoscope : portraits de femmes par Sophie Baillot


Le cinquième volet de la rubrique Kaléidoscope par Sophie Baillot, met à l'honneur Bénédicte Richer, Directrice générale France de l’Office National Allemand du Tourisme, une femme touchante, modeste et ambitieuse !


Rédigé par le Lundi 12 Décembre 2022

Bénédicte Richer (OT Allemagne) : Rester diplomate, discrète mais parvenir à passer les bons messages aux bonnes personnes au bon moment avec conviction : un talent. Elle cumule les deux. On dit bravo. - DR
Bénédicte Richer (OT Allemagne) : Rester diplomate, discrète mais parvenir à passer les bons messages aux bonnes personnes au bon moment avec conviction : un talent. Elle cumule les deux. On dit bravo. - DR
La première fois que j’ai rencontrée Bénédicte Richer, j’avais été touchée par l’attention non feinte qu’elle portait à autrui.

La simplicité et le sourire dans un même élan. Gratuit. Une vraie gentille. Une femme touchante, modeste et ambitieuse ! Oui tout va ensemble et cette entièreté est à la base d’un engagement professionnel sans faille, et d’une très jolie carrière qui ne demande qu’à s’épanouir encore.

Actuellement Directrice générale France, de l’Office National Allemand du Tourisme, elle a officié 20 ans à la tête de la Deutsche Bahn avant de passer par le ministère des affaires étrangères où elle était en charge, entre autres, de travaux de recherche sur l’interconnectivité aérienne entre les régions françaises.

Et pile au milieu de sa mission, elle se retrouvera au cœur de la crise du COVID avec toute la pression inhérente à la situation. Bref, maîtriser, tant les rouages administratifs et sensibles des ministères que l’opérationnel plus belliqueux sur le terrain parmi des organisations enchevêtrées (de manière parfois illisible, admettons-le) est donc un vrai savoir-faire.

Rester diplomate, discrète mais parvenir à passer les bons messages aux bonnes personnes au bon moment avec conviction : un talent. Elle cumule les deux. On dit bravo.


Arrêter le café et le thé pour passer à la tisane au lieu de ralentir le rythme ? Ah…

Pourtant le syndrome de l’imposteur n’est jamais bien loin.

S’excuser d’avancer, justifier de réussir, toujours devoir courir le kilomètre de plus qui prouve qu’on a assez d’endurance.

Finalement, ce n’est pas bien grave en soi, car depuis le temps on a toutes appris à faire avec, mais je reste à chaque fois étonnée et un peu décontenancée.

Alors bien sûr, elle travaille trop Bénédicte mais elle ne s’en rend même pas compte. No comment. Et je ne suis pas certaine d’avoir bien saisi son principe d’ailleurs : arrêter le café et le thé pour passer à la tisane au lieu de ralentir le rythme ? Ah…

Rallonger aussi ses journées avec une routine de sport ici (d’accord) et encore un autre truc par-là (bof). Voilà, on y est : bienvenue dans le monde de la femme moderne qui remplace les obligations par des contraintes et qui gère les choses au lieu de les vivre.

Elle court, elle court Bénédicte. Maman formidable qui n’a manqué aucun match pour accompagner, encourager et suivre son fils Xavier au handball parfois jusqu’à Trifouillis- les-Oies entre deux réunions. Une fille aînée Agathe, brillante aussi qui a choisi le droit. Ses enfants : sa vie. Et désormais un tiercé, gagnant. La vie est faite de chapitres. Certains méritent une pause pour cesser d’être en permanence dans la culpabilité.

"Je suis une forme de bazar très organisé"

« Je suis une forme de bazar très organisé » dit-elle en riant. Bénédicte a « de la trempe » comme on dit ! Peut-être que l’explication pourrait remonter à son année de première, au collège, en pension chez les bonnes sœurs ?

Un prof d’allemand zélé avait alors suggéré à ses parents de l’envoyer carrément étudier en Allemagne car sa pratique de l’allemand était nulle. Etant donné que c’était sa seconde langue, elle n’y avait accordé aucune importance. Sa maman, si. Dommage.

Convaincue que c’est pour le bien de sa fille et ses futurs succès, sa maman va donc louer un camping-car, y ranger toute sa chambre et partir l’installer en Allemagne du nord. Arrivée au mois d’août sous la pluie, adieux déchirants. Don’t acte. 17 ans, loin de tout le monde, +10kgs en trois mois, des océans de larmes : tous les cours en allemand le matin tous les cours du CNED l’après -midi pour préparer aussi le bac en français.

A Noël, elle a espéré qu’ils venaient en famille lui rendre visite pour la ramener. Loupé. « Alors, me dit-elle, j’ai eu comme un déclic. C’était clairement foutu de penser rentrer plus tôt. Il fallait donc aller jusqu’au bout ».

Là, elle m’apprend qu’elle en profitera pour passer le permis de conduire. Je découvre à cette occasion qu’en Allemagne il faut connaître par cœur chaque pièce du moteur en plus du reste et suivre des stages à la Croix Rouge. Je cesse ici toute comparaison.

Elle mérite tellement plus de lumière

En revanche, j’envisage mieux pourquoi elle a acquis cette pugnacité et l’agilité de jongler avec dix choses à la fois. Heureusement il y a des pauses dans son tourbillon quotidien.

Elle se requinque au grand air de manière générale. Affectionne les sommets et les randonnées à la montagne pour contempler des paysages qui la ressourcent toute entière. Elle reprend son souffle également à la Rochelle. Le long des chemins du littoral pour de longues balades à vélo. Encore plus joli qu’une chanson de Montand : la mer d’un côté et de l’autre rien, que la nature et son amoureux. La vie est bien faite.

Ce qui la calme enfin, ce sont les travaux manuels : avoir les mains dans la terre, la pâte à brioche ou la peinture et la colle, canalise son énergie débordante.

Elle est émouvante Bénédicte dans la simplicité de ses confidences et sa pudeur contenue. On la reconnaît sans la connaître tout à fait. L’éducation encore. Elle mérite tellement plus de lumière. Ça tombe bien : elle a de belles idées à mettre en scène !

Sophie Baillot - photo Maya Angelsen
Sophie Baillot - photo Maya Angelsen
Entrepreneuse, directrice générale du tour-opérateur UOC - Un Océan de Croisières, de CUNARD France et de l’agence de communication SO BETWEEN, Sophie Baillot est la créatrice du « Mag-Effets de style/Créateur de Tentations ».

Engagée au sein de différentes instances du tourisme (SETO, EDV, Visit USA, CLIA…), Sophie participe à l’association Femmes du Tourisme. Elle rédige régulièrement des chroniques dans MANAGEMENT et CAPITAL et rejoint TOURMAG pour une galerie de portraits de femmes de l’industrie du tourisme et des loisirs.

Retrouvez tous les portraits de Sophie de Baillot

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