Plus de 160 000 sièges supprimés en raison de la fermeture de l'espace aérien lors de la cérémonie des JO 2024- Depositphotos @alfredosaz.gmail.com
TourMaG.com - Des réunions doivent se tenir entre la DGAC et les transporteurs pour échanger sur la fermeture du ciel parisien lors de la cérémonie des JO 2024. Où en êtes-vous des discussions ?
Jean-Pierre Sauvage : Il faut savoir que d'après la COHOR, l'impact se situerait à près de 900 vols annulés durant les 5 heures de fermeture du ciel parisien.
Concernant les aéroports, celui de Charles-de-Gaulle sera le plus touché, avec 550 vols annulés, suit Orly qui verra 350 vols supprimés et Beauvais avec 58.
Nous parlons là d'un organisme indépendant qui n'a pas vocation à manipuler les chiffres.
En termes de sièges, nous parlons de 161 000 sièges supprimés. Ce sont aussi des créneaux privilégiés pour les vols vers le Golfe ou encore l'Asie, donc des lignes à haute contribution.
Au-delà des annulations, nous allons aussi avoir le problème de celles qui ne pourront pas repartir, puisque la fermeture s'étend jusqu'à 00h. Après cette heure, les avions ne peuvent plus décoller ou atterrir, pour ne pas nuire aux riverains.
Jean-Pierre Sauvage : Il faut savoir que d'après la COHOR, l'impact se situerait à près de 900 vols annulés durant les 5 heures de fermeture du ciel parisien.
Concernant les aéroports, celui de Charles-de-Gaulle sera le plus touché, avec 550 vols annulés, suit Orly qui verra 350 vols supprimés et Beauvais avec 58.
Nous parlons là d'un organisme indépendant qui n'a pas vocation à manipuler les chiffres.
En termes de sièges, nous parlons de 161 000 sièges supprimés. Ce sont aussi des créneaux privilégiés pour les vols vers le Golfe ou encore l'Asie, donc des lignes à haute contribution.
Au-delà des annulations, nous allons aussi avoir le problème de celles qui ne pourront pas repartir, puisque la fermeture s'étend jusqu'à 00h. Après cette heure, les avions ne peuvent plus décoller ou atterrir, pour ne pas nuire aux riverains.
Vols de nuit CDG et Orly : "Nous demandons une exemption, pour voler jusqu'à 1h30"
TourMaG.com - Allez-vous négocier avec la DGAC et le gouvernement pour ces opérateurs qui vont se retrouver avec des avions bloqués ?
Jean-Pierre Sauvage : Conjointement avec la FNAM, nous allons demander une exemption de l'arrêté à l'encontre des vols de nuit aussi bien sur Charles-de-Gaulle que sur Orly.
Cela va être très problématique pour certains transporteurs.
Nous demandons exceptionnellement la possibilité de pouvoir voler jusqu'à 1h30, afin de ne pas se faire taper sur les doigts par l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires.
Cette exemption permettra aux compagnies concernées d'atterrir et décoller. Nous sommes dans une situation d'exception, dans le cadre d'un évènement mondial.
Tout doit être fait pour qu'il soit une réussite et que les JO ne portent pas préjudice seulement au transport aérien. J'espère que les riverains accepteront cette requête.
TourMaG.com - Quel est l'état d'esprit au sein des directions des compagnies aériennes ?
Jean-Pierre Sauvage : Il faut être clair, beaucoup de transporteurs vont annuler, pour éviter les problèmes.
Cela dit si les 900 vols sont annulés, alors un gros chiffre d'affaires va être effacé d'un revers de manche. Nous comprenons parfaitement la mesure de sécurité consistant à fermer l'espace aérien francilien, même si la cérémonie aura lieu sur la Seine et non dans les aéroports parisiens.
JO 2024 : "Nous avons écrit à la DGAC"
TourMaG.com - Cette fermeture du ciel n'a-t-il pas pour vocation de permettre de mieux assurer la sécurité de l'évènement en limitant les lieux de contrôle et en redispatchant les forces de l'ordre ?
Jean-Pierre Sauvage : Je ne pense pas.
Après nous n'allons pas enlever toutes les forces de l'ordre sur les aéroports, pour les mettre sur les bords de Seine. D'autant plus que beaucoup de fonctionnaires de traitement dans les infrastructures aéroportuaires sont des contractuels.
Nous ne discutons pas la fermeture de l'espace aérien, mais nous discutons pour pouvoir retravailler normalement dans la nuit, de façon exceptionnelle.
TourMaG.com - Vous avez des échanges réguliers avec la DGAC ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous en avons eu ces derniers jours.
Nous discutons bien et nous lui avons écrit, pour faire part de notre demande. Chacun est dans son rôle, nous attendons un retour de la DGAC quant à notre proposition.
Malheureusement pour nous, nous sommes dans un temps mort politique, puisque le nouveau gouvernement (mardi midi, ndlr) n'a pas encore été désigné.
La prise de décision ne sera donc pas imminente.
Jean-Pierre Sauvage : Je ne pense pas.
Après nous n'allons pas enlever toutes les forces de l'ordre sur les aéroports, pour les mettre sur les bords de Seine. D'autant plus que beaucoup de fonctionnaires de traitement dans les infrastructures aéroportuaires sont des contractuels.
Nous ne discutons pas la fermeture de l'espace aérien, mais nous discutons pour pouvoir retravailler normalement dans la nuit, de façon exceptionnelle.
TourMaG.com - Vous avez des échanges réguliers avec la DGAC ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous en avons eu ces derniers jours.
Nous discutons bien et nous lui avons écrit, pour faire part de notre demande. Chacun est dans son rôle, nous attendons un retour de la DGAC quant à notre proposition.
Malheureusement pour nous, nous sommes dans un temps mort politique, puisque le nouveau gouvernement (mardi midi, ndlr) n'a pas encore été désigné.
La prise de décision ne sera donc pas imminente.
JO 2024 et aéroports parisiens : "Nous sommes plutôt confiants"
TourMaG.com - Les aéroports Parisiens ne sont pas toujours les mieux placés pour faire face à un afflux important de voyageurs. Avez-vous des craintes sur les capacités des infrastructures à bien gérer les chassés-croisés des Jeux Olympiques de Paris ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous sommes plutôt confiants, mais je ne dirais pas à 100%.
Je dois bien avouer que nous avons noté un réel effort de la part de toutes les parties prenantes, aussi bien les aéroports, les services publics et la Police aux Frontières qui s'est donnée beaucoup de moyens.
La problématique n'est pas tant dans l'accueil des passagers, mais plutôt le traitement des participants aux Jeux Olympiques. Nous allons devoir mettre en œuvre des procédures spéciales pour les traitements des bagages.
Le trafic entre le village olympique et les aéroports va répondre à un traitement très particulier, pour éviter des situations problématiques. Nous discutons avec les autorités compétentes sur le sujet.
TourMaG.com - D'après les rumeurs parisiennes, le ministre des Transports serait sur la sellette. Comment jugez-vous son travail, alors que Clément Beaune n'a pas vraiment ménagé le secteur aérien, par rapport à son prédécesseur...
Jean-Pierre Sauvage : Le regard que je porte... Il a eu quelques décisions que nous ne jugeons pas à notre goût, notamment sur la taxation.
Le ministre des Transports a été placé sous l'égide du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Vouloir faire porter le coût de la transition sur le transport aérien, il est clair que cela n'a pas rendu les relations très sereines, ni amicales avec son cabinet.
Madame Borne nous avait fait le coup, il y a quelques années, avec la taxe carbone, cette nouvelle décision est quelque peu surréaliste. Taper sur notre secteur pour financer un autre largement déficitaire... nous l'acceptons mal.
Jean-Pierre Sauvage : Nous sommes plutôt confiants, mais je ne dirais pas à 100%.
Je dois bien avouer que nous avons noté un réel effort de la part de toutes les parties prenantes, aussi bien les aéroports, les services publics et la Police aux Frontières qui s'est donnée beaucoup de moyens.
La problématique n'est pas tant dans l'accueil des passagers, mais plutôt le traitement des participants aux Jeux Olympiques. Nous allons devoir mettre en œuvre des procédures spéciales pour les traitements des bagages.
Le trafic entre le village olympique et les aéroports va répondre à un traitement très particulier, pour éviter des situations problématiques. Nous discutons avec les autorités compétentes sur le sujet.
TourMaG.com - D'après les rumeurs parisiennes, le ministre des Transports serait sur la sellette. Comment jugez-vous son travail, alors que Clément Beaune n'a pas vraiment ménagé le secteur aérien, par rapport à son prédécesseur...
Jean-Pierre Sauvage : Le regard que je porte... Il a eu quelques décisions que nous ne jugeons pas à notre goût, notamment sur la taxation.
Le ministre des Transports a été placé sous l'égide du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Vouloir faire porter le coût de la transition sur le transport aérien, il est clair que cela n'a pas rendu les relations très sereines, ni amicales avec son cabinet.
Madame Borne nous avait fait le coup, il y a quelques années, avec la taxe carbone, cette nouvelle décision est quelque peu surréaliste. Taper sur notre secteur pour financer un autre largement déficitaire... nous l'acceptons mal.
La Taxe des grands aéroports "s'est transformée en redevance"
TourMaG.com - Sur la taxation, avez-vous eu des retours des 50 compagnies adhérentes du BAR ?
Jean-Pierre Sauvage : La taxation, vous vous doutez bien, va se transformer en redevance.
Les aéroports concernés par la loi vont subir une taxation de 4,6% sur leur chiffre d'affaires, cela fait beaucoup d'argent. Ils vont donc le répercuter sur les compagnies.
Le surcout va donc être appliqué sur la redevance passager. Nous parlons de quelques centimes ou euros par voyageur. Les compagnies ne vont pas éviter les aéroports français, pour autant.
Je trouve un peu étrange que nous passions d'une taxe à une redevance, dont l'objet est une prestation de service.
La définition juridique et économique a changé.
Jean-Pierre Sauvage : La taxation, vous vous doutez bien, va se transformer en redevance.
Les aéroports concernés par la loi vont subir une taxation de 4,6% sur leur chiffre d'affaires, cela fait beaucoup d'argent. Ils vont donc le répercuter sur les compagnies.
Le surcout va donc être appliqué sur la redevance passager. Nous parlons de quelques centimes ou euros par voyageur. Les compagnies ne vont pas éviter les aéroports français, pour autant.
Je trouve un peu étrange que nous passions d'une taxe à une redevance, dont l'objet est une prestation de service.
La définition juridique et économique a changé.
Publié par Romain Pommier 
