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Mais qui a donc dessiné le logo « CONNECT FRANCE » montré lors du salon du Bourget et dans le cadre de ce partenariat entre le groupe ADP et Air France en présence du Président de la République ?
Regardez-le bien. Ne vous rappelle-t-il pas un autre logo ? Celui de « Choose France » ?
Mêmes couleurs, même calligraphie, même évocation de la France… Comment ne pas penser alors à un projet pour rendre la connectivité aérienne de la France plus attractive, à l’instar du projet « Choose France » qui veut favoriser l’activité et l’attractivité économique de notre territoire ?

Las ! même si « CONNECT FRANCE » est plutôt une bonne chose pour les entreprises dont l’État est actionnaire, ADP et Air France, il pourrait laisser au sein des autres compagnies françaises une impression d’un « entre-soi » presque « clanique », alors que c’est l’ensemble du pavillon français qui aurait besoin d’aide pour faire de Paris et de la France la meilleure connexion mondiale.
« CONNECT FRANCE », malgré les apparences qu’il se donne avec ce logo très « grande cause nationale », n’est pas un projet global pour le pays. C’est un partenariat entre deux entreprises.
Seulement voilà, quand en plus de ce logo ambigu, le Président de la République, lors de la cérémonie de présentation du projet, vient déclarer au PDG d’ADP et à celui d’Air France-KLM : « je souhaite ardemment que le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur. », on espère qu’il ne considère pas les problèmes du secteur uniquement à l’aune de ceux des deux poids lourds que sont ADP et Air France.
« CONNECT FRANCE » ou « CONNECT Air France » ?
Ce partenariat est intéressant et augure sûrement de bonnes choses pour Air France et CDG. Mais il aurait dû s’appeler CONNECT AIR FRANCE (même si déjà usité pour décrire l’offre Wi-Fi de la compagnie).
« CONNECT FRANCE », avec ses couleurs bleu, blanc, rouge, aurait dû être un projet plus global, plus ambitieux, à la manière des Assises nationales du transport aérien lancées en mars 2018.
On se rappelle de cette démarche qui voulait repenser le transport aérien français autour de cinq grands axes de performance, mais qui n’accoucha que de quelques mesurettes balayées l’année suivante par la catastrophe du Covid.
En 2025, dans ce monde de plus en plus concurrentiel où la part de marché du pavillon tricolore en France recule depuis vingt ans au rythme d'un point par an, et est aujourd'hui tombée à moins de 38 %, où l’offre de sièges en France diminuera cet été par rapport à l’année 2024 tandis que le pays tombe au sixième rang de la zone Europe, en étant désormais dépassé par l’Italie et la Turquie, avec des distorsions de concurrence qui plombent la compétitivité du secteur par rapport aux autres pays, une réflexion nationale sur comment redonner à la France plus de connectivité aurait été la bienvenue.
« CONNECT FRANCE », pour mieux attirer les étrangers vers le HUB mondial de CDG et vers les principales villes françaises, pour améliorer la ponctualité, pour développer l’intermodalité avec le train, pour améliorer l’attractivité et la compétitivité du pavillon français, pour un cadre fiscal stable et équitable.
« CONNECT FRANCE », avec ses couleurs bleu, blanc, rouge, aurait dû être un projet plus global, plus ambitieux, à la manière des Assises nationales du transport aérien lancées en mars 2018.
On se rappelle de cette démarche qui voulait repenser le transport aérien français autour de cinq grands axes de performance, mais qui n’accoucha que de quelques mesurettes balayées l’année suivante par la catastrophe du Covid.
En 2025, dans ce monde de plus en plus concurrentiel où la part de marché du pavillon tricolore en France recule depuis vingt ans au rythme d'un point par an, et est aujourd'hui tombée à moins de 38 %, où l’offre de sièges en France diminuera cet été par rapport à l’année 2024 tandis que le pays tombe au sixième rang de la zone Europe, en étant désormais dépassé par l’Italie et la Turquie, avec des distorsions de concurrence qui plombent la compétitivité du secteur par rapport aux autres pays, une réflexion nationale sur comment redonner à la France plus de connectivité aurait été la bienvenue.
« CONNECT FRANCE », pour mieux attirer les étrangers vers le HUB mondial de CDG et vers les principales villes françaises, pour améliorer la ponctualité, pour développer l’intermodalité avec le train, pour améliorer l’attractivité et la compétitivité du pavillon français, pour un cadre fiscal stable et équitable.
Nationaliser « CONNECT FRANCE »
Beaucoup de constats sont déjà faits. Il faut à présent des réflexions et des mesures étendues pour l’ensemble des compagnies aériennes françaises. D’accord pour attirer le passager niçois vers le HUB de CDG pour ensuite voler vers Tokyo sur Air France, plutôt que de passer par Istanbul avec Turkish Airlines pour faire Nice-Tokyo.
Mais il faut aussi attirer le passager bordelais vers Orly pour prendre Corsair ou French Bee sur un vol international, plutôt que celui-ci ne décide, TSBA oblige, de passer par Londres.
Le sénateur Vincent Capo-Canellas le disait récemment au Paris Air Forum : il faut se poser pour parler rationnellement de ces questions. Faire collectivement des efforts, taxer, mais ne pas surtaxer, et réfléchir plus globalement à comment stabiliser la fiscalité ou la faire fonctionner avec discernement pour ne pas, au final, nuire à la compétitivité.
Muriel Assouline, la directrice générale d’Air Caraïbes, donnait récemment un exemple intéressant : « Dès que la hausse de la TSBA a été annoncée, les croisiéristes italiens, qui sont un marché important pour nos belles Caraïbes, ont immédiatement basculé sur la République dominicaine en point d’arrivée et ont abandonné les Antilles françaises. »
C’est pour prendre en compte tous ces sujets qu’on aurait aimé un « CONNECT FRANCE » national. Moins d'attente, plus de confort à CDG, des offres pour découvrir Paris, c’est bien, mais ne nous voilons pas la face : la TSBA, dans ses proportions et telle qu’elle est appliquée aux compagnies françaises, les empêche de combattre à armes égales avec les compagnies concurrentes.
On verra ce que nous réserve le prochain budget. « CONNECT FRANCE », un beau nom pour un projet de grand plan d’action pour redonner de la compétitivité au pavillon français.
Je crains que les compagnies françaises, sur ce coup, se sentent un peu laissées pour compte.
Mais il faut aussi attirer le passager bordelais vers Orly pour prendre Corsair ou French Bee sur un vol international, plutôt que celui-ci ne décide, TSBA oblige, de passer par Londres.
Le sénateur Vincent Capo-Canellas le disait récemment au Paris Air Forum : il faut se poser pour parler rationnellement de ces questions. Faire collectivement des efforts, taxer, mais ne pas surtaxer, et réfléchir plus globalement à comment stabiliser la fiscalité ou la faire fonctionner avec discernement pour ne pas, au final, nuire à la compétitivité.
Muriel Assouline, la directrice générale d’Air Caraïbes, donnait récemment un exemple intéressant : « Dès que la hausse de la TSBA a été annoncée, les croisiéristes italiens, qui sont un marché important pour nos belles Caraïbes, ont immédiatement basculé sur la République dominicaine en point d’arrivée et ont abandonné les Antilles françaises. »
C’est pour prendre en compte tous ces sujets qu’on aurait aimé un « CONNECT FRANCE » national. Moins d'attente, plus de confort à CDG, des offres pour découvrir Paris, c’est bien, mais ne nous voilons pas la face : la TSBA, dans ses proportions et telle qu’elle est appliquée aux compagnies françaises, les empêche de combattre à armes égales avec les compagnies concurrentes.
On verra ce que nous réserve le prochain budget. « CONNECT FRANCE », un beau nom pour un projet de grand plan d’action pour redonner de la compétitivité au pavillon français.
Je crains que les compagnies françaises, sur ce coup, se sentent un peu laissées pour compte.

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