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FUTUROSCOPIE - HCR : pour s'entendre, va falloir baisser d'un ton... 🔑

Brasseries, cafés, restaurants, des nuisances sonores nuisibles


Brasseries, cafĂ©s, restaurants ne devraient pas prendre Ă  la lĂ©gĂšre les nuisances sonores que leur activitĂ© entraĂźne Ă  l’intĂ©rieur de leurs murs. Alors qu’un EuropĂ©en sur deux est affectĂ© par ce flĂ©au, de plus en plus nombreux sont les usagers qui prĂ©fĂšrent dĂ©serter des lieux jugĂ©s infrĂ©quentables Ă  cause du bruit qu’ils gĂ©nĂšrent. une cause qui, demain, sera de plus en plus indispensable.


Rédigé par le Dimanche 31 Octobre 2021

Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolĂ©rable et il affecte Ă  la fois la santĂ© physique et la santĂ© mentale - DR : DepositPhotos.com
Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolĂ©rable et il affecte Ă  la fois la santĂ© physique et la santĂ© mentale - DR : DepositPhotos.com
Simple posture d’une sociĂ©tĂ© de plus en plus exigeante ?

Non, les rĂ©percussions de l’excĂšs de bruit sur la santĂ© sont avĂ©rĂ©es. Dans les espaces de loisirs, elles sont intolĂ©rables. Le secteur touristique a une cause Ă  dĂ©fendre d’urgence, si nos cafĂ©s veulent garder leurs clients.

On ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. Les Ă©tudes et diffĂ©rents travaux de recherche sur les effets nocifs du bruit sont lĂ©gion. Quel que soit le pays et quel que soit le secteur.

Certes, il apparaĂźt que les nuisances causĂ©es par les transports arrivent largement en tĂȘte des problĂšmes traitĂ©s. Sous la pression des riverains, on le sait, les aĂ©roports ont donc du prendre des mesures tandis que les barriĂšres anti bruit ont fait leur apparition.


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Restaurants, cafés, brasseries : le niveau sonore intérieur sur la sellette

le long de certaines voies de circulation ferrĂ©e et routiĂšre. Dans le secteur industriel, trĂšs polluant, des efforts sont Ă©galement faits. Reste le problĂšme douloureux de l’habitat, le plus souvent non ou mal insonorisĂ©, victime permanente des nuisances liĂ©es au voisinage.

Reste aussi le phĂ©nomĂšne non moins douloureux de l’inconfort acoustique en milieu professionnel. Que l’on travaille dans un open-space, une usine ou un commerce, le bruit est partout, souvent intolĂ©rable et il affecte Ă  la fois la santĂ© physique et la santĂ© mentale.

En effet, les dommages sur l’audition ne sont pas les seuls. On sait aujourd’hui que l’hyper tension peut ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©e par des niveaux exagĂ©rĂ©s de bruit. Certaines maladies et attaques cardiaques sont aussi liĂ©es aux excĂšs sonores.

Quant au stress et Ă  la dĂ©pression, ils sont courants parmi les individus sur exposĂ©s au bruit. L’oreille humaine tolĂšre jusqu’à 130 dĂ©cibels (soit le bruit d’un avion au dĂ©collage) - et tous les sons situĂ©s au-dessus de ce niveau sont trĂšs douloureux et peuvent ĂȘtre dangereux. Autour de 160 dB, les tympans peuvent Ă©clater. Pour la musique, la limite de nocivitĂ© est aussi de 85 dB.

Dans un monde de plus en plus urbain donc de plus en plus sonore, si ce sont toujours la qualitĂ© du repas et celle du service qui font la renommĂ©e d’un lieu de restauration, il apparaĂźt que le confort sonore joue de plus en plus dans l’apprĂ©ciation portĂ©e par les clients.

Uun restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant

Ainsi, selon une Ă©tude d’Opinion Way, 20 % des Français affirment qu’un restaurant trop bruyant est un mauvais restaurant, 92 % se disent gĂȘnĂ©s par le bruit et affirment avoir des difficultĂ©s Ă  suivre leurs conversations.

Dans certains Ă©tablissements situĂ©s le long de grandes artĂšres oĂč la circulation automobile trĂ©s dense est entrecoupĂ©e des sifflements des sirĂšnes et des vrombissements des moteurs de motos, la situation est particuliĂšrement navrante.

Pour autant, cela n’empĂȘche pas, les radios de dĂ©verser des dĂ©cibels supplĂ©mentaires de musique dans les oreilles des consommateurs. Inaudible et inutile, cette surenchĂšre musicale Ă  laquelle se livrent les cafĂ©s et brasseries, surtout en fin d’aprĂšs midi, sous prĂ©texte de “crĂ©er de l’ambiance” et de fidĂ©liser leur clientĂšle, atteint des proportions d’autant plus dangereuses que les clients de ces lieux sont jeunes et vivent une grande partie de leur vie avec des Ă©couteurs dans les oreilles.

Les machines Ă  cafĂ©, la vaisselle jetĂ©e sans mĂ©nagement sur les comptoirs, les bacs Ă  glaçons, le ton des voix qui montent sous l’effet parfois de l’alcool et surtout du tintamarre ambiant ne font rien pour amĂ©liorer le confort des lieux, souvent frĂ©quentĂ©s par une clientĂšle touristique en quĂȘte de dĂ©tente.

D’autant qu’il est de plus en plus habituel de serrer tables et chaises Ă  des fins Ă©videntes de rendement et de laisser votre voisin suivre la totalitĂ© de votre conversation, dans le plus grand inconfort.

Un environnement dĂ©gradĂ© Ă©pinglĂ© par les guides touristiques Pour les acousticiens, si la qualitĂ© de l’environnement sonore dans ces Ă©tablissements s’est dĂ©gradĂ©e, la cause principale en est l’utilisation croissante de matĂ©riaux trĂšs rĂ©verbĂ©rants, notamment les vitres, les carrelages et faĂŻences, le plĂątre et le bĂ©ton cirĂ©...

Le pire Ă©tant les miroirs largement utilisĂ©s en dĂ©coration et les vitres dĂ©pourvues de tentures, amplement ouvertes sur la rue, qui renvoient le son sans modĂ©ration sur les clients. Et pourtant, il existe des miroirs acoustiques moins rĂ©verbĂ©rants. Évidentes, les causes ne sont pas combattues pour autant.

TrĂšs nombreux sont les exploitants qui refusent les solutions d’insonorisation proposĂ©es par les architectes. Pour eux, le problĂšme n’existe pas. Et, les clients sensibles aux bruits ont le choix d’aller ailleurs. Certes ! Pourtant, la dĂ©pense n’est pas excessive par rapport Ă  l’ensemble des travaux entrepris.

Souvent, celle-ci ne reprĂ©sente qu’un supplĂ©ment de quelques pourcents, alors que le bĂ©nĂ©fice pour la clientĂšle serait Ă©norme. On estime les travaux entre 100 et 200 euros le mĂštre carrĂ©.

A croire que la culture client n’est pas encore entrĂ©e dans les mƓurs de certains qui, pire, se dĂ©culpabilisent en prĂ©tendant ne pas entendre les sons que gĂ©nĂšre leur Ă©tablissement.

LaFourchette note les niveaux sonores

Et, pourtant, leur personnel en est la premiĂšre victime. Accident du travail ? Dans certains cas extrĂȘmes, le diagnostic mĂ©dical est sans appel. Il nĂ©cessite repos et arrĂȘt de travail.

Pour engager une bataille qui s’annonce serrĂ©e, les guides gastronomiques et sites Internet comme LaFourchette ont inclus Ă  la liste de leurs critĂšres une indication du niveau de bruit allant de « trĂšs calme » Ă  « trĂšs bruyant ».

Une excellente initiative qui devrait ĂȘtre suivie par tous les critiques gastronomiques et Ă©diteurs de guides de restauration. En effet, Ă  l’heure oĂč les opĂ©rateurs touristiques tremblent devant les notations nĂ©gatives, ils pourraient bien se mobiliser un peu plus efficacement.

Bien entendu, dans le domaine sonore, les apprĂ©ciations restent subjectives tant que ne seront pas mis en place des dispositifs de mesure, simples d’utilisation.

Quelques tentatives ont Ă©tĂ© faites par des fabricants d’applis. Mais, les rĂ©sultats sont pour le moment dĂ©cevants car les particuliers ne sont pas encore conscients des dangers encourus.

â–ș De son cĂŽtĂ©, notons la brochure publiĂ©e par le CidB (Centre d’information et de dĂ©fense contre le Bruit) qui vise Ă  donner des solutions simples pour rendre les espaces de restauration plus confortables pour les consommateurs comme pour les employĂ©s. Elle est disponible sur demande auprĂšs du CidB

â–ș Autre initiative, celle de l’Afnor qui travaille Ă  l’élaboration d’une norme sur la qualitĂ© sonore dans les restaurants. Les nuisances vers l’extĂ©rieur sont mieux combattues.

Dans le domaine des établissements musicaux, les nuisances sonores sont mieux combattues. La réglementation étant dans ce cas celle des relations avec le voisinage. En cas de plaintes, les mairies interviennent et cherchent le compromis.

Un problÚme de santé publique

Certes, la dĂ©marche est dĂ©licate de la part des maires censĂ©s d’une part prĂ©server la tranquillitĂ© de leurs administrĂ©s et d’autre part animer leur ville. Mais, on finit pas arriver Ă  « s’entendre » grĂące Ă  des efforts en termes d’amĂ©nagement d’une part et en baissant le son d’autre part.

Pour Ă©pargner les usagers, notons Ă©galement que les experts recommandent l’installation dans les salles de musique d’un systĂšme «d’affichage en continu des niveaux sonores» pour que chacun « puisse connaĂźtre son niveau d’exposition et de risque potentiel ».‹Ils prĂ©conisent Ă©galement de rendre obligatoire l’installation de « zones de rĂ©cupĂ©ration auditive ».

Selon le baromĂštre Qalitel/Ipsos rĂ©alisĂ© en 2018, au sein de l’agglomĂ©ration parisienne, le bruit apparaĂźt comme le premier critĂšre insatisfaisant dans les logements : 38% sont insatisfaits de l’isolation acoustique de leur logement.

Selon l’enquĂȘte de Bruitparif rĂ©alisĂ©e par le Credoc en 2017, i[76 % des Franciliens se dĂ©clarent prĂ©occupĂ©s par le bruit
et un Francilien sur trois considĂšre mĂȘme qu’il fait partie des inconvĂ©nients principaux liĂ©s Ă  l’Île-de- France.

Les nuisances sonores sont aussi perçues comme une atteinte forte Ă  l’intimitĂ©. Et la part des personnes dont la santĂ© a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© affectĂ©e par le bruit est considĂ©rable, puisque 41 % des Franciliens ont dĂ©jĂ  connu des troubles de cet ordre. Les nuisances sonores sont responsables de 10 000 morts prĂ©maturĂ©es par an dans les pays membres de l’U.E. ( Sources Eurostat).]i

Taux de décibels acceptables

45 dB (A) IntensitĂ© normale de la voix humaine‹50 dB (A) Bureau calme / rue rĂ©sidentielle
55 dB (A) Conversation normale / restaurant trĂšs calme
60 dB (A) Rue animée / restaurant calme
70 dB (A) Téléviseur en fonctionnement normal
75 dB (A) Rue Ă  fort trafic / restaurant bruyant
80 dB (A) Intérieur du métro / restaurant trÚs bruyant
100 dB (A) Marteau-piqueur
102 dB (A) Concert sonorisé / discothÚque

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.

AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualitĂ© et dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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Commentaires

1.Posté par gratte le 08/11/2021 20:30 | Alerter
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On parle du coup des nuisances sonores de Misterfly Ă  Top Resa ? :')

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