Selon Louis Caprioli, les Tunisiens sont conscients de l'importance du tourisme et ne devraient pas se saborder - Photo JDL
TourMaG.com – Alors que l'UGTT vient de lancer un appel à la grève générale au niveau national, pouvez-vous décrire le contexte actuel en Tunisie ?
Louis Caprioli : "Le contexte économique de la Tunisie est actuellement très grave. Il était déjà à l'origine de la Révolution il y a 2 ans.
Les Tunisiens pensaient que Ben Ali vivait dans l'opulence à leurs dépens. Après son départ du pouvoir, ils ont donc cru que le gâteau serait mieux partagé.
Mais, depuis, rien n'a vraiment changé. La situation s'est même dégradée par endroit. Ce sont les régions les plus isolées, les moins touristiques et donc les plus pauvres, qui souffrent le plus.
C'est d'ailleurs de ces zones, Zidi Bouzid en tête, qu'est partie la Révolution deux ans plus tôt et que les mouvements actuels puisent leur origine.
Ce qu'on peut redouter, à l'heure actuelle, c'est que le contexte continue de se dégrader et que l'isolement de la Tunisie se creuse encore davantage.
Le Président Marzouki est favorable à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Le problème c'est qu'à l'heure actuelle, il ne dispose de pratiquement aucune marge de manœuvre. Le mécontentement de la population risque de progresser."
TM.com – Selon vous, quelles sont les conditions pour un retour à la normale en Tunisie ?
L.C. : "Le problème de la Tunisie, c'est que la santé de son économie est intimement liée à celle de l'économie en Europe.
Par conséquent, tant que l'Europe Occidentale sera en crise, la Tunisie continuera de souffrir et d'en subir les conséquences.
A l'heure actuelle, la seule solution possible pour le pays, selon moi, serait que les États du Golfe le soutiennent financièrement. Parce que, dans l'état actuel des choses, je ne pense pas que des entreprises européennes aient envie d'investir en Tunisie."
Louis Caprioli : "Le contexte économique de la Tunisie est actuellement très grave. Il était déjà à l'origine de la Révolution il y a 2 ans.
Les Tunisiens pensaient que Ben Ali vivait dans l'opulence à leurs dépens. Après son départ du pouvoir, ils ont donc cru que le gâteau serait mieux partagé.
Mais, depuis, rien n'a vraiment changé. La situation s'est même dégradée par endroit. Ce sont les régions les plus isolées, les moins touristiques et donc les plus pauvres, qui souffrent le plus.
C'est d'ailleurs de ces zones, Zidi Bouzid en tête, qu'est partie la Révolution deux ans plus tôt et que les mouvements actuels puisent leur origine.
Ce qu'on peut redouter, à l'heure actuelle, c'est que le contexte continue de se dégrader et que l'isolement de la Tunisie se creuse encore davantage.
Le Président Marzouki est favorable à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Le problème c'est qu'à l'heure actuelle, il ne dispose de pratiquement aucune marge de manœuvre. Le mécontentement de la population risque de progresser."
TM.com – Selon vous, quelles sont les conditions pour un retour à la normale en Tunisie ?
L.C. : "Le problème de la Tunisie, c'est que la santé de son économie est intimement liée à celle de l'économie en Europe.
Par conséquent, tant que l'Europe Occidentale sera en crise, la Tunisie continuera de souffrir et d'en subir les conséquences.
A l'heure actuelle, la seule solution possible pour le pays, selon moi, serait que les États du Golfe le soutiennent financièrement. Parce que, dans l'état actuel des choses, je ne pense pas que des entreprises européennes aient envie d'investir en Tunisie."
Assurer la sécurité et soigner la qualité des prestations
Autres articles
-
Grève Polynésie : quelles conséquences pour les voyageurs ?
-
Ahmed Bettaieb (FTAV) : "La Tunisie revient en force sur les marchés européens"
-
Tunisie : le Cap Bon, la presqu’île de la vigne, du blé et de l’oranger
-
Grève Aéroports de Paris : pas de perturbations en vue
-
Aérien Tunisie : Tabarka, bientôt le come-back ? 🔑
TM.com – Et pour le tourisme plus particulièrement ?
L.C. : "Il faut de la sécurité avant tout. Si les touristes ne se sentent pas en sécurité quand ils viennent en Tunisie, ils choisiront d'autres destinations et alors le pays aura tout perdu.
Il faut également que les professionnels tunisiens du tourisme s'appliquent à soigner leurs prestations pour donner envie aux visiteurs de revenir."
TM – A l'heure actuelle, les voyageurs qui se rendent en Tunisie sont-ils exposés à des risques ?
L.C. : "Pas particulièrement. Les seuls risques sont collatéraux. Pendant les grèves générales, il risque d'y avoir des débordements. Il vaut donc mieux pour les touristes qu'ils se tiennent à l'écart des manifestations.
Mais, en dehors de cela, les risques sont très limités. La Tunisie a tout intérêt à favoriser l'arrivée des touristes et à faire en sorte que leurs séjours se passent dans de bonnes conditions.
C'est pour ça que, Tunis mise à part, les zones touristiques tunisiennes sont préservées des mouvements qui secouent le pays actuellement.
Les Tunisiens sont conscients de l'importance du tourisme et ne sont pas dans une démarche raciste ou xénophobe. Il n'y a donc aucune raison que les visiteurs soient en danger.
Je dirais donc que les voyageurs qui le souhaitent peuvent tout à fait se rendre en Tunisie. Ils n'y seront pas en insécurité s'ils veillent à prendre les précautions nécessaires comme je l'ai évoqué plus tôt.
J'ajouterais même qu'il est important qu'ils continuent de venir dans le pays. Car, sans les ressources issues du tourisme, la Tunisie aura du mal à résister très longtemps."
L.C. : "Il faut de la sécurité avant tout. Si les touristes ne se sentent pas en sécurité quand ils viennent en Tunisie, ils choisiront d'autres destinations et alors le pays aura tout perdu.
Il faut également que les professionnels tunisiens du tourisme s'appliquent à soigner leurs prestations pour donner envie aux visiteurs de revenir."
TM – A l'heure actuelle, les voyageurs qui se rendent en Tunisie sont-ils exposés à des risques ?
L.C. : "Pas particulièrement. Les seuls risques sont collatéraux. Pendant les grèves générales, il risque d'y avoir des débordements. Il vaut donc mieux pour les touristes qu'ils se tiennent à l'écart des manifestations.
Mais, en dehors de cela, les risques sont très limités. La Tunisie a tout intérêt à favoriser l'arrivée des touristes et à faire en sorte que leurs séjours se passent dans de bonnes conditions.
C'est pour ça que, Tunis mise à part, les zones touristiques tunisiennes sont préservées des mouvements qui secouent le pays actuellement.
Les Tunisiens sont conscients de l'importance du tourisme et ne sont pas dans une démarche raciste ou xénophobe. Il n'y a donc aucune raison que les visiteurs soient en danger.
Je dirais donc que les voyageurs qui le souhaitent peuvent tout à fait se rendre en Tunisie. Ils n'y seront pas en insécurité s'ils veillent à prendre les précautions nécessaires comme je l'ai évoqué plus tôt.
J'ajouterais même qu'il est important qu'ils continuent de venir dans le pays. Car, sans les ressources issues du tourisme, la Tunisie aura du mal à résister très longtemps."