Iran : le tourisme marque le pas avec l'arrêt des vols Air France et BA

plusieurs compagnies stoppent leurs vols

Suite au désengagement des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, le groupe Air France - KLM et British Airways ont décidé d'arrêter leurs vols donnant un signal négatif à l'industrie touristique. Pourtant malgré un ralentissement de la demande, les pros du tourisme continuent de croire en la destination.

Rédigé par Céline Eymery le Dimanche 26 Août 2018

Si-o-se Pol ou pont Allahverdi Khan, est l'un des onze ponts d'Ispahan, en Iran. C'est l'un des ponts les mieux connus de la dynastie des Séfévides /crédit photo JDL

Le tourisme en Iran marque le pas.

Le désengagement des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 a freiné la demande.

Et les opérateurs de transport et de tourisme en subissent les conséquences.

Le groupe Air France - KLM et British qui s'étaient positionnées sur la destination font machine arrière. Ces transporteurs vont suspendre leurs vols en septembre.

Air France (Joon) arrêtera la ligne le 18 septembre, British Airways le 23 et KLM le 24 septembre.

Pour les tours-opérateurs qui programment l'Iran, d'autres alternatives sont possibles avec Mahan Air* et Iran Air** en direct au départ de Paris ou en vols indirects avec Turkish Airlines, Alitalia, ou Qatar Airways par exemple. (* 4 fréquences par semaine l'été et 3 l'hiver ** 3 fréquences par semaine l'été et 2 l'hiver)

Ralentissement chez les voyagistes

Autres articles

Terres Persanes qui avait 3 groupes avec Air France pour l'automne a pu rapidement recaser les voyageurs en juillet lorsque la compagnie a annoncé l'arrêt des vols.

Pour Pierre Marcy co-fondateur du voyagiste "les annonces américaines entraînent l'arrêt des activités de nombreuses entreprises qui affectent mécaniquement les flux aériens.

Le tourisme est la seule activité qui résiste mais les annonces de Trump freinent les ardeurs des clients. La demande continue mais pas au même niveau qu'il y a un an ou 8 mois".

Pour Asia qui vole avec Qatar Airways pas d'inquiétude sur l'aérien. "La compagnie a l'avantage de proposer une entrée par Téhéran et une sortie par Chiraz ou vice et versa" explique Guillaume Linton, directeur du développement du TO.

Ce dernier continue de croire en la destination qui a fait les beaux jours du voyagiste les saisons 2015-2016 et 2016-2017 : "Trump n'aide pas et nous sentons un ralentissement. Mais cela vient aussi de la concurrence des autres voyagistes. Pour 2019 nous avons reconduit nos circuits" explique t-il.

Des mesures pour le tourisme

Pour Times Tours non plus la suspension des vols du groupe Air France - KLM n'impacte pas son activité. Partenaire de Turkish Airlines, le voyagiste a réalisé une année 2017 "exceptionnelle", selon Bruno Berrebi son PDG.

Mais 2018 marque le pas sur les individuels. Sur les groupes, l'activité s'est maintenue car les réservations ont été enregistrées en 2017 pour 2018 et confirmées. En revanche pour 2019, Bruno Berrebi reconnaît qu'il n'a aucun groupe.

Le pays a accueilli en 2016 près de 5 millions touristes selon les chiffres de l'Organisation mondiale du tourisme.

Si Bernard Hourcade, chercheur au CNRS annonçaient en mai dernier que les USA allaient anéantir le développement touristique du pays, les voyagistes eux, veulent encore y croire.

Fort d'un riche patrimoine culturel et d'une population heureuse d’accueillir des visiteurs étrangers, il serait regrettable que la destination disparaisse de l'échiquier touristique...