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Patrick Malval (Air Caraïbes) : « 2019 va être plein de changements dans le ciel français »

Entretien avec le président du directoire d'Air Caraïbes


Alors que la compagnie aérienne antillaise vient de fêter le 15e anniversaire de l’ouverture de ses vols long-courriers, Patrick Malval, son dirigeant arrivé en mars dernier, nous a accordé un entretien. Au menu : poursuite de l'expansion de la compagnie, consolidation du ciel français ou encore concurrence avec Level.


Rédigé par le Dimanche 6 Janvier 2019

© Air Caraïbes
© Air Caraïbes
TourMaG.com - Comment s’est passée l’année 2018 chez Air Caraïbes ? Economiquement, comment se comporte la compagnie ?

Patrick Malval : Après une année 2017 où nous avions beaucoup grossi, avec une capacité en hausse de 17%, on espérait que 2018 serait une année où nous laisserions un peu retomber la poussière avant de reprendre notre croissance en 2019. Mais ça a été le contraire.

Globalement, l’année est très satisfaisante et nous allons encore gagner de l’argent malgré la hausse du prix du pétrole et l’arrivée de nouveaux concurrents.

Notre chiffre d’affaires sera conforme aux prévisions, aux alentours de 450 millions d’euros, avec une progression exceptionnelle de nos activités domestiques historiques dans les Caraïbes.

TourMaG.com - Vous venez de signer un accord d’augmentation salariale avec les syndicats de pilotes. Comment se porte, plus globalement, le dialogue social avec vos salariés ?

Patrick Malval : Tout se passe bien car nous avons affaire à des gens très engagés, qui ont travaillé très dur et dont nous estimons le travail.

Pour nous c’est un non-sujet, le dialogue social se porte très bien, les résultats font qu’il y a une confiance relative qui s’est instaurée. Marc Rochet disait récemment que nos salariés sont toujours là dans n’importe quelle situation : c’est la vérité.

TourMaG.com - Votre taux de ponctualité s'est-il amélioré ?

Patrick Malval : Clairement, oui. Après une année 2017 vraiment pas à la hauteur d’une société comme nous, entre problèmes opérationnels et saturation à Orly, nous devions rebondir.

Nous avons gagné 25 points de ponctualité en 2018. Maintenant le challenge est de maintenir ces performances alors que nous allons continuer à grossir et que les travaux se poursuivent à Orly.

Nous comptons beaucoup sur le nouveau bâtiment de jonction en mars 2019, qui nous permettra de mieux gérer les flux. En la matière, les investissements d’ADP commencent à payer.

Deux nouveaux A350 pour 2019

TourMaG.com - A ce sujet, en plein processus de privatisation, quel message voulez-vous faire passer au futur propriétaire du groupe Aéroport de Paris ?

Patrick Malval : Tout ce que nous demandons c’est que, quoi qu’il arrive, nous gardons le même niveau d’investissement et que les redevances ne s’envolent pas.

Nous opérons dans l’un des aéroports les plus chers du monde, nous avons beaucoup investi, mais notre première demande c’est de garder des coûts maîtrisés.

Quel que soit le futur propriétaire, il faudra bien qu’il ait conscience de la réalité économique des compagnies aériennes. Notre industrie donne l’impression d’être riche.

Mais je rappelle quand même que les années où nous faisons 5% de marges opérationnelles, nous sommes super contents. Sans les citer, il y a des industries à moins de 20% on ferme et l’on arrête de bosser...

TourMaG.com - A quoi peut-on s’attendre en 2019 ? Quelles sont les nouveautés prévues ?

Patrick Malval : Nous sommes très heureux de nos Airbus A350 qui délivrent toutes ses promesses dans sa performance opérationnelle et sa consommation de carburant.

Nous voulons donc continuer à investir dans ces avions et nous en recevrons deux nouveaux dans l’année. Le premier, que nous avons loué à la suite d'une opportunité et ce alors que nous ne l'avions pas prévu, arrivera au mois de juillet et sera positionné sur Paris-Cayenne.

Le deuxième, un A350-1000 que nous avons acheté, arrivera en décembre. Dans un an, notre flotte sera constituée de quatre A350 et quatre A330.

TourMaG.com - Aucune nouvelle fréquence ou nouvelle ligne n’est donc au programme ?

Patrick Malval : Nous verrons, tout dépend de ce qui se passera sur le marché. Nous voulons nous tenir prêts à toutes éventualités et nous ne disons non à rien.

L’année 2019 va certainement être une année pleine de changements dans le paysage aérien français.

De notre côté, nous avons des moyens et de l’expérience, si des opportunités se présentent à nous, nous les saisirons.

Pas d'effet Level ?

TourMaG.com - Souhaitez-vous alors poursuivre le développement votre réseau par des accords avec d’autres compagnies ? Doit-on s’attendre à voir les partenariats, à l’instar de celui que vous avez signé avec Aigle Azur, se multiplier ?

Patrick Malval : Oui, si cela a du sens pour nos clients. Nous voulons multiplier les partenariats pour augmenter le contenu de notre site internet.

En effet, nous avons récemment signé avec Aigle Azur, mais aussi Bahamas Air ou encore amélioré notre partage de code avec Corsair sur Cuba. Maintenant, nous voulons étendre nos accords depuis Paris comme depuis les Antilles et avons entamé des discussions en ce sens.

TourMaG.com - Alors que Corsair est toujours en vente et qu’XL Airways se cherche des investisseurs, seriez-vous intéressé par de tels projets ? Quelle est votre vision sur une éventuelle consolidation du ciel français et la création d’un deuxième pôle aérien derrière Air France ?

Patrick Malval : Vous savez que nous avions eu l’opportunité en 2015, qu’elle ne s’est pas réalisée.

Entre temps, nous avons misé sur une croissance organique, en créant French Bee. La question maintenant est surtout : est-ce que l’on a vraiment besoin d’investir dans de tels projets ? Nous regarderons évidemment toujours ce qui se passe dans le marché, c’est évident.

Mais est-ce qu’une consolidation est souhaitable ? Au regard de ce qu’il s’est passé aux Etats-Unis, je pense que non. Je suis un fervent défenseur de la concurrence et je pense qu’une société comme Air Caraïbes est par essence la concurrence. Nous avons créé la concurrence sur des routes où elle n’existait pas. Le marché a besoin de compagnies comme nous qui font bouger les choses.

TourMaG.com - Vous avez vu récemment arriver sur votre base de Paris-Orly la concurrence de Level, qui vole vers deux destinations phares de la Guadeloupe et de la Martinique. Que pouvez-vous nous dire de ces premiers mois de compétition ?

Patrick Malval : Pour l’instant, nous n’avons pas senti de répercussions directes. Leur capacité n’est pas très importante, et nos parts de marché n’ont absolument pas bougé.

Quand vous regardez les statistiques des aéroports, deux trafics ont augmenté en 2018 : Level en tant que néo-arrivant et Air Caraïbes. A priori, ce n’est pas sur nous que l’impact se fait pour le moment. Nous allons continuer à ajouter de la capacité sur ces deux lignes, et que le meilleur gagne !

TourMaG.com - Enfin, comment se portent les ventes via la distribution ? Réfléchissez-vous à mettre en place des surcharges GDS ou carburant ?

Patrick Malval : Nos volumes de ventes entre direct et distribution restent très équilibrés, aux alentours de 50-50.

Plus globalement les relations avec nos partenaires agents de voyages avec qui nous travaillons depuis de longues années sont excellentes. Pour ce qui est des surcharges, nous n’avons pas été obligés de considérer cela pour l’instant. Nous ferons ce qui est bon pour l’entreprise et pour nos clients en même temps.

Pierre Georges Publié par Pierre Georges Journaliste - TourMaG.com
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