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Ryanair : comment la législation française freine les ambitions de la compagnie irlandaise

380 nouveaux avions d'ici 2024 et 160 millions de voyageurs


Après 30 ans d'existence, la compagnie low-cost Ryanair compte bien poursuivre sa fulgurante progression en Europe et espère séduire 160 millions de passagers d'ici 2024. Une croissance qui pourrait être plus modérée sur le marché français, la faute selon la direction à une législation du travail trop contraignante.


le Mercredi 21 Janvier 2015

Beauvais restera la première plateforme française de Ryanair en 2015, avec trois nouvelles destinations. DR- Syndicat mixte de l'Oise Picarde.
Beauvais restera la première plateforme française de Ryanair en 2015, avec trois nouvelles destinations. DR- Syndicat mixte de l'Oise Picarde.
Chez Ryanair, on ne pratique pas la langue de bois.

A l'image du PDG Michael O'Leary, connu pour son franc parler, ses collaborateurs n'hésitent pas à déclamer haut et fort le fond de leurs pensées.

Lors d'une conférence à Paris célébrant les trente ans de la compagnie, David O'Brien, le directeur commercial, a présenté un ambitieux plan de développement sur l'Europe, mais s'est montré plus réservé concernant le marché français.

"Bien sûr, il existe un potentiel de croissance à capter dans l'Hexagone. Néanmoins, je pense que notre développement sera moins important que dans les autres pays car nous ne pouvons y installer de base, à cause d'une législation trop contraignante".

La flexibilité est en effet la clé du succès de la compagnie. Un concept qui lui a permis de réduire ses coûts et ses tarifs pour séduire 90 millions de passagers en 2014 et certainement 100 millions cette année.

Ryanair est aujourd'hui le premier transporteur du Vieux Continent avec 1600 lignes opérées dans 30 pays au départ de 189 aéroports, dont 72 bases, grâce à 320 Boeing 737.

Des chiffres à faire pâlir d'envie ses concurrents et les grands opérateurs historiques.

Objectif 3,5 millions de clients à Beauvais

Mais Ryanair ne compte pas s'arrêter là. Grâce à la livraison de 380 nouveaux avions d'ici 2024, elle espère séduire 160 millions de voyageurs.

En France, elle rafle actuellement 7% du marché et se positionne derrière Air France et Easyjet.

Tandis qu'elle espère passer de 5 à 20% de parts de marché en Allemagne, ses ambitions semblent plus mesurées pour la France. "Nous ne pourrons pas avoir la même croissance car la législation n'est pas assez flexible " regrette Eddie Wilson, le directeur du personnel.

Malgré tout, la compagnie est loin d'être en régression et compte encore se développer sur Beauvais, où elle avait lancé sa première ligne en 1997.

Pour l'été 2015, trois nouvelles lignes vont être ouvertes : Palerme, Thessalonique et Wroclaw, soit un total de 48 destinations.

Le programme de vol sur Bristol, Madrid, Rome et Varsovie va également être étoffé. Elle attend donc 3,5 millions de clients sur la plateforme Picarde (+4,3%) qui restera son aéroport principal.

En effet, David O'Brien assure que Ryanair ne cherche pas à se poser à Orly.

"Orly est complet, alors qu'il reste de la place à Charles de Gaulle. Même si ce n'est pas dans nos plans immédiats, je dois avouer que je ne suis pas contre".

La direction regrette le manque de flexibilité du marché français

Il fait remarquer au passage qu'easyjet, son principal concurrent, va certainement être "coincé" à Orly, faute de nouveaux créneaux disponibles.

Au total, Ryanair espère séduire 7,5 à 7,8 millions de passagers en France l'an prochain, contre 7 millions cette année.

Une croissance qui se fera sans l'implantation de base. Ryanair estime en effet qu'elle n'a pas besoin d'installer ses pilotes dans l'Hexagone pour y travailler.

Elle regrette d'ailleurs la confirmation de sa condamnation en octobre dernier par le tribunal d'Aix en Provence pour travail dissimulé à l'aéroport de Marseille Provence. Et portera s'il faut cette affaire devant la cour européenne de justice.

"Nous allons continuer à exploiter avec des bases temporaires, comme nous l'autorise la loi. Je crois que la France perd des opportunités de croissance à cause d'une législation trop stricte. Le seul perdant dans cette histoire, c'est l'économie française " renchérit Eddie Wilson.

Encore une fois, la compagnie ne compte absolument pas déroger à la règle qui a fait son succès : la flexibilité.

Bientôt un comparateur de vols sur son site

C'est grâce à cela qu'elle peut se permettre d'offrir des tarifs aussi bas, avec un prix moyen de 46 euros, contre 163 € pour ses concurrentes.

"Nous avons fait économiser 11,7 milliards d'euros aux européens qui voyagent avec nous" s'exclame David O'Brien.

Pour s'assurer que ses passagers paient toujours le prix le plus bas, Ryanair compte intégrer sur son portail un comparateur de vols.

"Certains sites ajoutent des frais de services, ce qui rend notre tarif moins compétitif. Grâce à ce comparateur intégré, les clients pourront immédiatement voir la différence " poursuit David O'Brien.

Quant aux salariés, ils devront également se plier au dogme de la flexibilité.

"Il est vrai que nos pilotes et nos hôtesses travaillent dur. Mais c'est le même régime pour tout le monde au sein de l'entreprise, il n'y a pas d'exception" remarque Eddie Wilson.

Il concède toutefois qu'il va lui falloir lâcher un peu de lest sur les salaires afin de séduire de nouveaux pilotes pour prendre les commandes des 380 nouveaux avions qui devraient intégrer la flotte d'ici 2024.

Chiffres sources RYANAIR
Chiffres sources RYANAIR

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