Salon du Bourget : Qatar Airways dégage le ciel d'Airbus

Les contrats annoncés ou confirmés tombent en avalanche depuis lundi au Bourget. L'optimisme est de rigueur chez les avionneurs et équipementiers du secteur.

« C'est le meilleur salon aéronautique jamais enregistré pour un avionneur », se réjouit le directeur commercial du constructeur européen, John Leahy.

Airbus se félicite notamment de comptabiliser plus de commandes que de livraisons.

L’avionneur peut remercier Qatar Airways. La compagnie qatari permet à son programme A350 XWB de décoller : elle a confirmé la commande de 80 exemplaires de son futur biréacteur long-courrier, appareil dont la copie a été revue ces derniers mois et qui devrait être mis en service (par Qatar Airways) en juin 2013.

Même satisfaction chez Boeing. Le nouveau long-courrier B787 Dreamliner a déjà été commandé à 634 exemplaires (et Delta devrait ajouter à cette liste plus d’une centaine d’appareils en fin d’année), du jamais vu pour un avion dont l’exploitation n’a pas commencé (les premiers vols commerciaux sont prévus pour mai 2008).

Les long courriers de moyenne capacité (200 à 350 passagers) représentent un marché estimé à 4 000 à 5 000 appareils d’ici 2025. Plus globalement, Airbus et Boeing prévoient un doublement de la flotte mondiale à la même échéance, avec 33 500 appareils d’après les prévisions du premier et 36 000 d’après celles du second.

Le marché des avions régionaux est également en forte expansion et attise les convoitises. Le brésilien Embraer et le canadien Bombardier vont devoir compter dans un futur plus ou moins proche avec de nouveaux acteurs, qu’il s’agisse du russe Sukhoi (lequel vient de signer pour la première fois avec un client étranger, l’italien ItAli Airlines, pour la livraison de son Superjet-100), des Chinois qui planchent aussi sur un avion régional (l'ARJ21), voire du japonais Mitsubishi avec son Mitsubishi Jet.

Les acteurs du secteur plébiscitent aujourd’hui les nouveaux appareils, plus économiques et écologiques, un double avantage décisif. Nombre de compagnies vont pourtant devoir s’armer de patience au regard des listes d’attente qui s’allongent, coincées entre les exigences des compagnies américaines qui se doivent de renouveler leurs flottes; et celles des ambitieux transporteurs des pays émergeants (Chine et Inde notamment) et des pays du Golfe.

Les commandes sont aujourd’hui passées pour des livraisons dans quatre ans. Les constructeurs devront inévitablement prendre des risques et augmenter sans cesse les rythmes de production. Des tensions sont aussi à prévoir sur le marché de l’occasion.