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Transport aérien : pour 2023, le SCARA veut un Etat protecteur et réformateur

conférence de presse jeudi 12 janvier 2023


Jeudi dernier le syndicat des compagnies aériennes autonomes avait convié la presse pour une cérémonie de vœux. Une occasion pour glisser quelques tacles au ferroviaire sur le sujet environnemental mais aussi pour demander à l’Etat un soutien aux opérateurs aériens pour sortir définitivement du Covid et repenser le modèle économique du secteur totalement obsolète.


Rédigé par le Vendredi 13 Janvier 2023

Jean-François Dominiak, Président (au centre), Jean-Pierre Bès, Secrétaire Général à droite etGeorges LACHENAUD Délégué aux affaires aéroportuaires à gauche  du SCARA
Jean-François Dominiak, Président (au centre), Jean-Pierre Bès, Secrétaire Général à droite etGeorges LACHENAUD Délégué aux affaires aéroportuaires à gauche du SCARA
Deux postures bien différentes au sein des deux organisations professionnelles du secteur aérien et qu’illustrent bien les cartes de vœux respectives reçues il y’a quelques jours.

Si la FNAM a mis dame nature en évidence avec de jolis sapins mordorés se détachant sur un ciel aux étoiles brillantes, le SACARA, sur le même thème, se la joue "provoc" .

Le voilà qui souhaite une bonne année 2023 aux usagers du train avec en arrière-plan une forêt bien verte balafrée par deux tristes voies ferrées balisées par de vilains poteaux et câbles gris.

Une façon pour le Syndicat des compagnies aériennes autonomes d’introduire avec plus ou moins de pertinence, chacun jugera, un des points de sa feuille de route pour 2023.

Jean François Dominiak, le Président du SCARA, s’est voulu cependant apaisant au début de son intervention en évoquant son grand-père Chef de Gare et son attachement au train tout en affirmant que « Les émissions nettes de compensation de CO2 de l’avion sur les vols intérieurs en France ont été les mêmes que celles du train en 2022 et ne représenteront que 50% de celles du train en 2023 pour devenir nulles en 2024 »


Promouvoir la compensation CO2

La carte de voeux du SCARA
La carte de voeux du SCARA
La compensation CO2, très contestée par les écologistes qui n’y voient qu’une façon pour les compagnies aériennes de se doter à bon compte d’une image écoresponsable auprès du public, c’est l’ un des sujets que le SCARA a mis à son agenda pour 2023.

En considérant que la décarbonation totale du transport aérien nécessite des investissements importants qui mettront du temps à porter leurs fruits, le SCARA milite pour une reconnaissance pleine et totale de ces actions de compensation (reforestation, pratiques agricoles réduisant les émissions de gaz à effet de serre et autres ) comme facteurs de la transition écologique.

En militant pour faire prendre en compte ces actions et faire reconnaitre la compensation comme un outil vertueux de transition écologique, le syndicat espère ainsi être entendu dans ses demandes d’exonération de tout ou partie des nombreuses taxes écologiques qui pèsent sur les compagnies aériennes françaises.

Aussi, les enjeux d’une prise en compte de la compensation CO2 se retrouvent dans l’application de la loi Climat et Résilience dont le décret interdira en France les vols domestiques dès lors qu’une solution ferroviaire en moins de 2h30 est possible.

A ce sujet, le Président du SCARA s’est félicité d’avoir obtenu auprès de Bruxelles l’application de cette Loi à trois ans à compter de la date de publication de son décret d’application, soit jusqu’en 2026, en imposant des analyses d’impact tous les six mois.

« Si l’on fait un bilan de ce que l’on émet mais aussi de ce que l’on compense et conformément à ce que nous impose cette loi, nous serons neutres et compenserons tout en 2026. Plus besoin alors d’interdire les vols entre Paris et Bordeaux » .

CQFD d’où une demande pressante du SCARA pour que l’Etat modifie son projet de décret relatif cette loi « Climat et Résilience »

Aider le transport aérien à sortir définitivement de la crise Covid

L’Etat n’en aura pas fini d’être sollicité en 2023 par les opérateurs de l’aérien.

Se faire aider pour sortir définitivement de la crise du covid est également une demande forte du SCARA pour l’année 2023.

Rappelant que la crise sanitaire n’est pas terminée, nombre de transporteurs aériens sont encore en difficulté a déclaré Jean-François Dominiak.

C’est le cas notamment de ceux qui aujourd’hui, en plus de devoir affronter l’inflation générale de leurs coûts et notamment du carburant, et de rembourser leurs Prêts Garantis par l’État (PGE), loin d’être gratuits avec la hausse des taux actuels, doivent encore affronter la concurrence rude de certains Majors internationaux abondamment aidés par leurs propres États, qu’ils en soient ou non actionnaires.

Allusion à peine voilée à la situation d’Air Tahiti Nui adhérente du SCARA en concurrence avec Air France.
Se félicitant toutefois de l’aide récente apportée par l’État à Air Austral, aide approuvée par la Commission Européenne, le SCARA demande à l’Etat de poursuivre dans cette voie et :

- D’annuler la dette sur la Taxe d’Aéroport,

- D’annuler la dette sur la couverture du déficit de la DGAC,

- De tenir compte de la situation économique de chaque compagnie pour procéder au remboursement total ou partiel des PGE.

Repenser le financement des missions régaliennes de l’État et celui des aéroports

Enfin, Jean-François Dominiak souhaite que le modèle traditionnel de financement des infrastructures aériennes, aéroportuaires et de sûreté qui date des années 60 soit revu totalement.

Une demande déjà formulée lors des assises du transport aérien, il y a trois ans qu’avait présidées Elisabeth Borne alors ministre des Transports.

Un fiasco selon l’ensemble des organisation professionnelles.

Le SCARA demande donc à nouveau l’ouverture d’une réflexion avec les partenaires concernés (État, transporteurs aériens, aéroports ) estimant que les transporteurs aériens ne peuvent plus être systématiquement considérés comme les seuls contributeurs au renflouement des caisses de l’aviation civile mises à mal par le COVID. (l'aviation civile a du emprunter deux milliards d'euros après le COVID).

Sur les sujets relatifs aux infrastructures, La régulation aéroportuaire reste une pomme de discorde entre les aéroports et les compagnies

Le SCARA souhaite l’ouverture d’une discussion au fond sur les missions essentielles des aéroports, gestionnaires de fait d’un service public. Il s’interroge notamment sur la tendance des aéroports à devenir avant tout de vastes centres commerciaux sans partage équitable des bénéfices avec les transporteurs aériens.
C’est le fameux débat de longue date sur la double caisse dans lequel les compagnies aériennes souhaiteraient que soit pris en compte les bénéfices fait par les aéroports avec les boutiques pour modérer les taxes et redevances.

Leurs clients ce sont aussi les nôtres ! Sans nous, ils ne seraient pas dans les boutiques a ajouté Jean François Dominiak.

Enfin et concernant les infrastructures de sûreté le SCARA a rappelé que ces services en aéroports (contrôle bagages, police aux frontières, PARAFE, etc.) sont des fonctions régaliennes qui doivent être assurées et financées par l’Etat et non par les seuls transporteurs aériens comme le prévoit le système actuel avec les redevances de navigation et de sureté prélevées sur les transporteurs.

Pour 2023 le SCARA compte donc sur un Etat protecteur et réformateur.

A propos du SCARA

Le SCARA regroupe 50% des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation.

Le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA) est un syndicat professionnel qui a pour mission la promotion et la défense du transport aérien en France et de sa pluralité.

Initiateur de nombreuses actions en faveur du transport aérien en France, le SCARA est à l'origine d'avancées structurantes pour l'ensemble de l'industrie au niveau national. Le SCARA anime également les réflexions sur les principaux sujets du secteur avec la publication d'études et de notes de réflexion.

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Tags : DGAC, domeniak, SCARA
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