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JO, contrôles aériens, taxe : les enjeux de 2024 pour le transport aérien

Assemblée générale du BAR France


BAR France (Board of Airlines Representatives) l’association qui regroupe et défend les intérêts de plus de 50 compagnies aériennes françaises, européennes et internationales tenait son assemblée générale ce 6 février 2024. L'occasion d’évoquer l’actualité, les enjeux et les préoccupations des compagnies aériennes, mais aussi de faire dialoguer entre eux des personnalités, acteurs, utilisateurs ou partenaires du transport aérien, tous ayant en tête l’arrivée des J.O. dans maintenant quelques mois.


Rédigé par le Jeudi 8 Février 2024

De gauche à droite : Jean Pierre Sauvage, Fabienne SOL, Augustin de Romanet, Renaud Duplay ont évoqué les problématiques liées aux JO, au contrôle aérien, ou encore les taxes -  Crédit : C.Hardin,
De gauche à droite : Jean Pierre Sauvage, Fabienne SOL, Augustin de Romanet, Renaud Duplay ont évoqué les problématiques liées aux JO, au contrôle aérien, ou encore les taxes - Crédit : C.Hardin,
A l'occasion de l'Assemblée générale du BAR France, Jean-Pierre Sauvage, son Président a rappelé quelques chiffres réconfortants quant à la vigueur du trafic.

En France, en décembre dernier, le niveau de trafic a atteint 100% de celui de 2019 (94,5% pour l’année) et un trafic international à 103,7% (97,0%annuel).

Au niveau mondial, et d’après les chiffres IATA, l’année 2023 a vu passer dans les avions 4,287 milliards de passagers (contre 4,543 en 2019), et les perspectives pour 2024 sont de 4,7 milliards de passagers.


Après ces quelques données factuelles plutôt encourageantes, la parole comme chaque année a été donnée à des personnalités pour qu’ils puissent échanger et débattre entre eux et avec la salle.

IATA doit desserrer son étau

A la table des Cies aériennes, Valérie Boned EDV, JP Sauvage, BAR France et Robert Chad, IATA. Crédit : C.Hardin
A la table des Cies aériennes, Valérie Boned EDV, JP Sauvage, BAR France et Robert Chad, IATA. Crédit : C.Hardin
Dans un premier temps, Valérie Boned, Présidente des Entreprises du Voyage et Robert CHAD, directeur IATA France et Benelux ont eu l’occasion de dialoguer ensemble.

Concernant particulièrement la distribution et les garanties, on sait que la nouvelle Présidente des EDV et avant elle son prédécesseur Jean Pierre Mas ne se satisfont pas du déséquilibre dans les relations avec IATA qui « resserre son étau » sur les agences de voyages et particulièrement celles à la santé financière fragile et qui selon la profession « veut mettre au pas la distribution ».

Devant le représentant de IATA, Valérie Boned a déclaré « avoir le sentiment de payer un peu cher les évolutions pour gagner un peu moins d’argent avec une baisse de productivité »

« La norme NDC n’est absolument pas adaptée notamment aux voyages d’affaires avec un taux d’utilisation assez faible (moins de 10%) dans les agences. »

Sur le niveau de garantie et le durcissement de certaines conditions de IATA, elle a redit l'absolue nécessité d'évoluer. « Nous ne pouvons pas nous satisfaire de la situation et devrons trouver le juste équilibre. »

Contrôleurs aériens, le difficile maintien des effectifs

Florent Guillermet, le Directeur de la DSNA (Direction des services de la navigation aérienne) autrement dit le responsable du contrôle aérien a dressé quant à lui un bilan en demi-teinte avec des performances opérationnelles d’un niveau moyen générant des retards, et qui devrait le rester pour les mois qui viennent.

En cause, la mise en place du dispositif 4 Flight et le niveau des effectifs « toujours à un étiage très bas » en région parisienne due en partie à la volonté des contrôleurs d’exercer leur droit à la mobilité.

Autrement dit, pour un contrôleur aérien, la région parisienne ne fait pas rêver.

Dans le cadre des Jeux olympiques, la DSNA travaille pour pouvoir compter sur un nombre suffisant de contrôleurs quitte à « limiter cette mobilité de manière forcée » a précisé Florent Guillermet.

Sur cette phase d’expérimentation débutée le 9 janvier qui s’achève la semaine prochaine et questionné par TourMaG.com le Directeur de la DSNA a évalué le nombre d’annulations de vol entre 10 000 et 14 000.

Il a également averti qu’il prévoyait un basculement définitif du dispositif en novembre prochain avec des « besoins d’adaptation » qui pourraient bien impacter le trafic pour les vacances de Noël 2024.

JO : Alerte sur les bagages hors format

Coté Aéroports de Paris, Augustin de Romanet b, le PDG, accompagné de b[Renaud Duplay le DG chargé des opérations et avec à leurs côtés Fabienne Sol, commissaire divisionnaire à Roissy, ont exposé les difficultés auxquelles ils se préparaient pour la période des J.O.

Outre l’affluence dans les aéroports, il faudra gérer le va et viens des délégations d’athlètes dans les semaines qui précède l’ouverture des jeux et quelques jours après la clôture. 15 000 personnes avec de très nombreux bagages hors format (perches, vélos).

Pour cela, des solutions ponctuelles de traitement des athlètes seront mises en place.
Attention, souligne Renaud Duplay à l’attention des prestataires d’assistance : « Un équipement sportif qui est perdu a CDG, c’est un athlète dans l’incapacité de concourir ».

Et augustin de Romanet de rajouter : « Pour moi, le maillon le plus faible dans la préparation des J.O, c'est la gestion des bagages hors format par les sous-traitants des compagnies aériennes. »

Vigilance également sur la gestion des nombreux vols officiels, avec des chefs d’État qui viendront, avec leurs délégations, assister aux jeux.

Pour améliorer l’attente aux postes-frontières, cauchemar du passager arrivant, et particulièrement à CDG, Augustin de Romanet a annoncé l’embauche dès à présent de 120 personnes au terminal 2E et les mêmes dispositions devraient être bientôt étendues sur les autres terminaux.

Pour les athlètes, un "terminal éphémère et exclusif" a été créé et qui ne servira que quelques jours pour faciliter le départ des délégations.

En tout, le Groupe ADP aura dépensé plus de 50 millions d’euros pour faire face à la vague des J.O.

Taxes, régulations et environnement : un contexte français encore difficile pour les compagnies

Dans son discours de clôture, Jean-Pierre Sauvage est revenu sur le contexte toujours difficile dans lequel évoluent en France les compagnies aériennes.

Il a de nouveau critiqué l'approche française en matière de taxation des infrastructures aéroportuaires, soulignant les contradictions avec les objectifs écologiques internationaux.

« L’exception française dans toute sa magnificence pour s’accrocher la médaille du mérite écologique aux dépens des aéroports et autoroutes sans aucune concertation au niveau européen »

Il a également exprimé des réserves sur l'allocation des fonds générés par cette taxation, soulignant son impact potentiel sur les coûts des billets aériens.

Au sujet des recommandations de l'Autorité de Régulation des Transports (ART) visant à améliorer le cadre de régulation des grands aéroports français et dont TourMaG s’était fait l’écho lors du congrès UAF,, BAR France soutient ces recommandations et appelle à une réforme du système actuel pour favoriser l'efficacité opérationnelle et économique.

Enfin, il a abordé le défi de la transition écologique avec un appel à une offre suffisante et compétitive de carburant aérien durable (CAD) pour répondre aux objectifs de durabilité du secteur et notamment l’objectif zéro carbone à l’horizon 2050, « un défi existentiel pour notre secteur », a-t-il souligné avant d’exprimer quelques craintes à ce sujet si l’état ne prend pas la mesure du problème.

« Que pèse la production mondiale de 1,5 million de tonnes de SAF en 2024 face aux besoins actuels en carburant estimés par IATA à environ 450 millions de tonnes ?».

« Que penser des prix actuels du CAD à 5000 € la tonne en France quand le marché mondial semble établi aux alentours de 3000 € alors que le cout actuel du kérosène oscille autour de 800€ la tonne ? »

«En la matière, le rôle de l’État sera primordial pour l’accomplissement de la feuille de route visant à la décarbonation du transport aérien» a-t-il conclu.

Christophe Hardin Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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