Le 5 janvier 2024, le vol 282 d'Alaska Airlines, 6 minutes après son décollage, se trouvait à plus de 4 500 m.
Tout allait bien, quand soudain une porte de sortie intermédiaire (MED) s’est arrachée. Malgré la haute altitude, les 164 passagers et cinq membres d’équipage sont revenus sains et saufs.
Cependant, les effets personnels des voyageurs ont été projetés lors de la dépressurisation rapide, puis les masques à oxygène sont tombés, et un agent de bord a été blessé par l'ouverture de la porte du poste de pilotage.
L'incident aurait donc pu être beaucoup plus grave.
L'appareil, un Boeing 737 MAX, était une nouvelle fois pointé du doigt, après les deux crashs de Lion Air et d'Ethiopian Airlines.
Toutes les compagnies opérant ce type d’avion ont dû procéder à des vérifications : chez d'United des pièces mal fixées ont été constatées sur cinq appareils.
A lire : EXCLUSIF - Comment Boeing a compromis la sécurité de ses avions ?
Depuis janvier 2024, une vaste enquête a été menée aux États-Unis pour déterminer s’il n’y avait pas des manquements structurels du côté du constructeur.
Le National Transportation Safety Board (NTSB), une agence gouvernementale chargée des enquêtes sur les accidents aériens, a rendu ses conclusions, ce mardi 24 juin 2025.
Il a expliqué que cet incident en particulier était lié "l'incapacité de Boeing à fournir une formation, des conseils et une surveillance adéquats à ses ouvriers d'usine."
Ce n'est pas tout.
Tout allait bien, quand soudain une porte de sortie intermédiaire (MED) s’est arrachée. Malgré la haute altitude, les 164 passagers et cinq membres d’équipage sont revenus sains et saufs.
Cependant, les effets personnels des voyageurs ont été projetés lors de la dépressurisation rapide, puis les masques à oxygène sont tombés, et un agent de bord a été blessé par l'ouverture de la porte du poste de pilotage.
L'incident aurait donc pu être beaucoup plus grave.
L'appareil, un Boeing 737 MAX, était une nouvelle fois pointé du doigt, après les deux crashs de Lion Air et d'Ethiopian Airlines.
Toutes les compagnies opérant ce type d’avion ont dû procéder à des vérifications : chez d'United des pièces mal fixées ont été constatées sur cinq appareils.
A lire : EXCLUSIF - Comment Boeing a compromis la sécurité de ses avions ?
Depuis janvier 2024, une vaste enquête a été menée aux États-Unis pour déterminer s’il n’y avait pas des manquements structurels du côté du constructeur.
Le National Transportation Safety Board (NTSB), une agence gouvernementale chargée des enquêtes sur les accidents aériens, a rendu ses conclusions, ce mardi 24 juin 2025.
Il a expliqué que cet incident en particulier était lié "l'incapacité de Boeing à fournir une formation, des conseils et une surveillance adéquats à ses ouvriers d'usine."
Ce n'est pas tout.
Boeing : "problèmes de non‑conformité répétitifs et systémiques"
Le NTSB affirme que, déjà dans les deux années précédant l'accident, le système volontaire de gestion de la sécurité (SGS) de Boeing était totalement dépassé et insuffisamment supervisé par la FAA.
De plus, il était incapable "d'identifier et d'atténuer les risques de manière proactive", ce qui est pourtant sa fonction première.
Le (SGS) est un processus interne aux entreprises, destiné à prendre des décisions éclairées en fonction des risques dans les opérations quotidiennes.
Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), cette approche repose sur l’identification des dangers, la déclaration des événements, la gestion des risques, la mesure des performances et l’assurance qualité.
En somme, tout ce qu’il a manqué à Boeing ces dernières années.
Trois mois après l'incident, quatre hommes se sont présentés devant le comité d'enquête du Sénat américain, chargé d’examiner la sécurité de Boeing.
Ils ont dénoncé l’incapacité structurelle du constructeur à garantir la sécurité de ses avions.
"Le problème original de Boeing remonte aux accidents du 737 MAX
Les investigations de l'époque ont révélé qu'une partie des systèmes de pilotage automatique était mal conçue. Boeing était au courant, mais a réussi à berner la procédure de certification et la Federal Aviation Administration (FAA), ne s'est aperçue de rien.
Il a fallu attendre les enquêtes après les deux crashs, pour qu'elle découvre le pot aux roses," nous confiait en exclusivité l'un de ces hommes, Shawn Pruchnicki.
De plus, il était incapable "d'identifier et d'atténuer les risques de manière proactive", ce qui est pourtant sa fonction première.
Le (SGS) est un processus interne aux entreprises, destiné à prendre des décisions éclairées en fonction des risques dans les opérations quotidiennes.
Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), cette approche repose sur l’identification des dangers, la déclaration des événements, la gestion des risques, la mesure des performances et l’assurance qualité.
En somme, tout ce qu’il a manqué à Boeing ces dernières années.
Trois mois après l'incident, quatre hommes se sont présentés devant le comité d'enquête du Sénat américain, chargé d’examiner la sécurité de Boeing.
Ils ont dénoncé l’incapacité structurelle du constructeur à garantir la sécurité de ses avions.
"Le problème original de Boeing remonte aux accidents du 737 MAX
Les investigations de l'époque ont révélé qu'une partie des systèmes de pilotage automatique était mal conçue. Boeing était au courant, mais a réussi à berner la procédure de certification et la Federal Aviation Administration (FAA), ne s'est aperçue de rien.
Il a fallu attendre les enquêtes après les deux crashs, pour qu'elle découvre le pot aux roses," nous confiait en exclusivité l'un de ces hommes, Shawn Pruchnicki.
Boeing : la FAA incapable d'assurer une surveillance efficace !
Et justement l'autre acteur aérien américain a être pointé du doigt dans cette enquête n'est autre que la FAA.
Selon l'agence gouvernementale, l'équivalent de la DGAC US a été incapable de garantir que Boeing s'attaque "aux problèmes de non-conformité répétitifs et systémiques associés à son processus de retrait de pièces."
Elle n'a pas non plus supervisé le système volontaire de gestion de la sécurité (SGS) et globalement pour une surveillance inefficace des défaillances connues au sein du constructeur.
"Les lacunes de sécurité qui ont conduit à cet accident auraient dû être évidentes pour Boeing et la FAA – elles auraient dû être évitables.
Cette fois, il s'agissait de boulons manquants fixant le bouchon MED. Mais les mêmes lacunes de sécurité qui ont conduit à cet accident auraient tout aussi bien pu entraîner d'autres fuites de qualité de fabrication et, peut-être, d'autres accidents," a déclaré Jennifer Homendy, présidente du NTSB.
Deux jours après l'incident, la porte MED a été retrouvée.
Les enquêteurs ont constaté l'absence des quatre boulons nécessaires pour la fixer, retirés lors de l’assemblage par un personnel non habilité, sans documentation ni contrôle.
Sans ces fixations, la porte s'était déplacée progressivement au gré des différentes rotations, vers le haut avant de tomber. L’avion avait été livré trois mois plus tôt.
LL'enquête met aussi en évidence des manquements, du personnel navigant, au sujet des connaissances sur l'utilisation des masques à oxygène. Le NTSB recommande une formation supplémentaire pour les équipages.
L’agence a aussi émis de nouvelles recommandations de sécurité à la FAA et à Boeing.
Selon l'agence gouvernementale, l'équivalent de la DGAC US a été incapable de garantir que Boeing s'attaque "aux problèmes de non-conformité répétitifs et systémiques associés à son processus de retrait de pièces."
Elle n'a pas non plus supervisé le système volontaire de gestion de la sécurité (SGS) et globalement pour une surveillance inefficace des défaillances connues au sein du constructeur.
"Les lacunes de sécurité qui ont conduit à cet accident auraient dû être évidentes pour Boeing et la FAA – elles auraient dû être évitables.
Cette fois, il s'agissait de boulons manquants fixant le bouchon MED. Mais les mêmes lacunes de sécurité qui ont conduit à cet accident auraient tout aussi bien pu entraîner d'autres fuites de qualité de fabrication et, peut-être, d'autres accidents," a déclaré Jennifer Homendy, présidente du NTSB.
Deux jours après l'incident, la porte MED a été retrouvée.
Les enquêteurs ont constaté l'absence des quatre boulons nécessaires pour la fixer, retirés lors de l’assemblage par un personnel non habilité, sans documentation ni contrôle.
Sans ces fixations, la porte s'était déplacée progressivement au gré des différentes rotations, vers le haut avant de tomber. L’avion avait été livré trois mois plus tôt.
LL'enquête met aussi en évidence des manquements, du personnel navigant, au sujet des connaissances sur l'utilisation des masques à oxygène. Le NTSB recommande une formation supplémentaire pour les équipages.
L’agence a aussi émis de nouvelles recommandations de sécurité à la FAA et à Boeing.
Boeing : "Tout est une question d’argent et de profit"
Autres articles
-
Air India : un pilote de Boeing 787 décrypte le crash [ABO]
-
Air India : ce que nous savons du crash du Boeing de la compagnie
-
Salon du Bourget 2025 : entre décarbonation, recrutement et pluie de commandes
-
LATAM déploie ses premières cabines Premium Business rénovées
-
H. Marchessaux (Air Austral) : des suppléments payants pour booster les recettes [ABO]
Des conclusions qui ne devraient pas étonner les lanceurs d'alerte.
Selon eux, ces problèmes récurrents et systémiques ne sont liés qu'à une chose : la recherche de profit.
"Tout est une question d'argent et de profit.
La raison pour laquelle ils n'ont pas installé deux ou trois capteurs supplémentaires pour le système MCAS tient au fait que ces équipements coûtent extrêmement cher.
L'enjeu était de concurrencer Airbus en promettant un prix plus bas.
Tous les passagers morts dans ces deux crashs sont simplement morts pour des raisons de rentabilité. Il a été demandé aux salariés d'augmenter la productivité. Habituellement Boeing sortait un avion par jour, puis ils sont passés à 33 et puis 38 par mois.
Dans ces conditions, produire plus vite que nécessaire est un problème," nous a partagé Shawn Pruchnicki.
Ils ont révélé de graves manquements à la sécurité tout au long du processus de construction, comme la réduction du nombre d'inspecteurs sur la chaîne de production, mais aussi le temps consacré à l'inspection des pièces en provenance des sous-traitants.
Parallèlement, la surveillance a été réduite, la FAA a accordé une trop grande confiance à l'entreprise, tout en étant trompée, et les cadences de production ont augmenté.
"Cette politique de sécurité défaillante découle des choix faits par le CEO pour maintenir un cours de l'action élevé. La situation est désormais telle que le PDG risque une poursuite pénale," avait alors analysé celui qui est un expert reconnu de la sécurité aérienne aux USA.
Selon eux, ces problèmes récurrents et systémiques ne sont liés qu'à une chose : la recherche de profit.
"Tout est une question d'argent et de profit.
La raison pour laquelle ils n'ont pas installé deux ou trois capteurs supplémentaires pour le système MCAS tient au fait que ces équipements coûtent extrêmement cher.
L'enjeu était de concurrencer Airbus en promettant un prix plus bas.
Tous les passagers morts dans ces deux crashs sont simplement morts pour des raisons de rentabilité. Il a été demandé aux salariés d'augmenter la productivité. Habituellement Boeing sortait un avion par jour, puis ils sont passés à 33 et puis 38 par mois.
Dans ces conditions, produire plus vite que nécessaire est un problème," nous a partagé Shawn Pruchnicki.
Ils ont révélé de graves manquements à la sécurité tout au long du processus de construction, comme la réduction du nombre d'inspecteurs sur la chaîne de production, mais aussi le temps consacré à l'inspection des pièces en provenance des sous-traitants.
Parallèlement, la surveillance a été réduite, la FAA a accordé une trop grande confiance à l'entreprise, tout en étant trompée, et les cadences de production ont augmenté.
"Cette politique de sécurité défaillante découle des choix faits par le CEO pour maintenir un cours de l'action élevé. La situation est désormais telle que le PDG risque une poursuite pénale," avait alors analysé celui qui est un expert reconnu de la sécurité aérienne aux USA.