La violence de la diatribe de Jean-Pierre Mas contre les brochures des TO, en a surpris plus d'un. Manoeuvre tactique d'un président contesté par son réseau à la veille de la Convention à Assouan... ou réelle préoccupation face à l'offensive croissante des producteurs sur le terrain de la vente en direct ?
La réponse importe peu. Quelle qu'elle soit, les sites internet des voyagistes ne méritent, à mon sens, ni cet excès d'honneur ni cette indignité.
En effet y-a-t'il un risque réel de détournement de clientèle du fait qu'une adresse web figure au dos d'un catalogue ? Voire. Même si, au niveau de la forme, il nous semble peu élégant de la part d'un producteur qui assure travailler en partenariat avec les distributeurs, de laisser "trainer" son adresse web "au cas où..."
Au niveau du fond, nous sommes plus sceptiques. Et ce n'est pas qu'un avis personnel mais une opinion étayée aussi par une récente étude britannique (LIRE) qui mettait en doute la capacité des producteurs à conquérir directement en ligne une part de marché supérieure à un chiffre.
Les voyagistes ont-ils intérêt à développer des sites de vente directe ?
Un chiffre qui ressemble furieusement à ceux que déclarent (entre 4 et 6%) les voyagistes français. Et nous pensons, contrairement à d'autres, qu'il s'agit effectivement d'une moyenne (haute pour certains) qui tient la route.
Partant de là et compte tenu de l'antipathie franche et massive du Réseau pour ce type d'initiatives, les voyagistes ont-ils intérêt à développer des sites de vente directe sur internet ?
Poser la question c'est y répondre. En dehors des "effets collatéraux" cités, l'investissement pour la création du site d'un TO peut, selon le Journal du Net varier de 10.000 à plus d'un million d'euros pour un site ambitieux.
Mais ce n'est pas fini. Le fonctionnement peut requérir jusqu'à 1 million d'euros chaque année. C'est le budget qu'y consacrent Voyageurs du Monde ou Go-Voyages, par exemple. Et pour peu que l'on veuille un intranet il faudra, à peu de chose près, doubler la mise...
Voilà pour la partie création/fonctionnement. Mais le web a un particularisme marqué : les investissements démarrent à partir du moment où l'on a mis en place la boutique. En effet, pour attirer la clientèle, très sollicitée par les mastodontes de la vente de tourisme en ligne, il va falloir mettre "le paquet".
Peu de chances de concurrencer la variété proposée des agences en ligne
Ce dernier correspond à des éléments tels le référencement du site, la mise en place d'un réseau d'affiliation, d'opérations commerciales ou d'une newsletter. Ajoutons-y des campagnes de promotion et le tableau sera à peu près complet. La réussite sera-t-elle au rendez-vous pour autant ?
Rien n'est moins sûr. Pour pouvoir vendre en direct sur Internet, encore faut-il avoir les produit adéquats. Un TO de niche n'a aucun intérêt à disposer d'un site de vente en ligne. En revanche, un producteur généraliste tel Marmara par exemple, (même si ce n'est pas la stratégie choisie) avec des produits packagés et d'entrée de gamme, pourrait ramasser la mise.
Autre obstacle : l'offre. Il est clair que chaque opérateur ne vendra dans boutique que ses propres produits. Même s'il est généraliste, il a peu de chances de pouvoir concurrencer la variété proposée par les agences en ligne.
Or, l'internaute lambda est du genre zappeur. Il sait qu'en allant chez l'un des top five (*) il disposera en un minimum de temps d'une offre maximale. Et même l'argument du tarif ne tient pas la route, le TO pouvant difficilement se permettre de vendre moins cher sur son site qu'ailleurs.
Bref. Voilà des éléments qui ne semblent pas plaider particulièrement en faveur des TO voulant grappiller quelques points de croissance supplémentaire sur leurs sites B2C.
Mais les modes sont faites pour être suivies. Nous verrons qui de la tendance actuelle ou du "réalisme" économique l'emportera...
(*) Voyages sncf.com
Lastminute
Expedia
Promovacances
Opodo.com
La réponse importe peu. Quelle qu'elle soit, les sites internet des voyagistes ne méritent, à mon sens, ni cet excès d'honneur ni cette indignité.
En effet y-a-t'il un risque réel de détournement de clientèle du fait qu'une adresse web figure au dos d'un catalogue ? Voire. Même si, au niveau de la forme, il nous semble peu élégant de la part d'un producteur qui assure travailler en partenariat avec les distributeurs, de laisser "trainer" son adresse web "au cas où..."
Au niveau du fond, nous sommes plus sceptiques. Et ce n'est pas qu'un avis personnel mais une opinion étayée aussi par une récente étude britannique (LIRE) qui mettait en doute la capacité des producteurs à conquérir directement en ligne une part de marché supérieure à un chiffre.
Les voyagistes ont-ils intérêt à développer des sites de vente directe ?
Un chiffre qui ressemble furieusement à ceux que déclarent (entre 4 et 6%) les voyagistes français. Et nous pensons, contrairement à d'autres, qu'il s'agit effectivement d'une moyenne (haute pour certains) qui tient la route.
Partant de là et compte tenu de l'antipathie franche et massive du Réseau pour ce type d'initiatives, les voyagistes ont-ils intérêt à développer des sites de vente directe sur internet ?
Poser la question c'est y répondre. En dehors des "effets collatéraux" cités, l'investissement pour la création du site d'un TO peut, selon le Journal du Net varier de 10.000 à plus d'un million d'euros pour un site ambitieux.
Mais ce n'est pas fini. Le fonctionnement peut requérir jusqu'à 1 million d'euros chaque année. C'est le budget qu'y consacrent Voyageurs du Monde ou Go-Voyages, par exemple. Et pour peu que l'on veuille un intranet il faudra, à peu de chose près, doubler la mise...
Voilà pour la partie création/fonctionnement. Mais le web a un particularisme marqué : les investissements démarrent à partir du moment où l'on a mis en place la boutique. En effet, pour attirer la clientèle, très sollicitée par les mastodontes de la vente de tourisme en ligne, il va falloir mettre "le paquet".
Peu de chances de concurrencer la variété proposée des agences en ligne
Ce dernier correspond à des éléments tels le référencement du site, la mise en place d'un réseau d'affiliation, d'opérations commerciales ou d'une newsletter. Ajoutons-y des campagnes de promotion et le tableau sera à peu près complet. La réussite sera-t-elle au rendez-vous pour autant ?
Rien n'est moins sûr. Pour pouvoir vendre en direct sur Internet, encore faut-il avoir les produit adéquats. Un TO de niche n'a aucun intérêt à disposer d'un site de vente en ligne. En revanche, un producteur généraliste tel Marmara par exemple, (même si ce n'est pas la stratégie choisie) avec des produits packagés et d'entrée de gamme, pourrait ramasser la mise.
Autre obstacle : l'offre. Il est clair que chaque opérateur ne vendra dans boutique que ses propres produits. Même s'il est généraliste, il a peu de chances de pouvoir concurrencer la variété proposée par les agences en ligne.
Or, l'internaute lambda est du genre zappeur. Il sait qu'en allant chez l'un des top five (*) il disposera en un minimum de temps d'une offre maximale. Et même l'argument du tarif ne tient pas la route, le TO pouvant difficilement se permettre de vendre moins cher sur son site qu'ailleurs.
Bref. Voilà des éléments qui ne semblent pas plaider particulièrement en faveur des TO voulant grappiller quelques points de croissance supplémentaire sur leurs sites B2C.
Mais les modes sont faites pour être suivies. Nous verrons qui de la tendance actuelle ou du "réalisme" économique l'emportera...
(*) Voyages sncf.com
Lastminute
Expedia
Promovacances
Opodo.com